Ses chansons ont forgé la bande-son pop de plusieurs générations. Burt Bacharach, dont la mort a été annoncée jeudi 9 février, a composé certaines des mélodies les plus populaires du XXe siècle, enrichies pour la plupart par les mots du parolier Hal David avec lequel il a formé un duo de légende. Petit tour d’horizon.
Raindrops Keep fallin’ on My Head (1969)
Cosignée avec le parolier Hal David, Raindrops Keep Fallin’ on My head est la chanson-phare de la bande son du film Butch Cassidy et le Kid (1969) du réalisateur George Roy Hill. La bande originale et sa chanson principale (mise en valeur dans une superbe séquence de promenade en vélo avec Paul Newman et Katharine Ross) ont valu deux Oscars à Burt Bacharach. En France, la chanson a été adaptée par le parolier Maurice Tézé et interprétée par Sacha Distel sous le titre Toute la pluie tombe sur moi (1970).
I Say a Little Prayer for You (1967)
Ce classique du tandem Bacharach-Hal a été écrit pour la chanteuse Dionne Warwick, interprète fétiche du duo. Succès de l’année 1967, la chanson a été reprise à de nombreuses reprises, aux États-Unis et dans le monde entier. Mais la version la plus illustre, spectaculaire et indétrônable, est celle enregistrée par Aretha Franklin en 1968.
(They Long to Be) Close to You (1970)
« Pourquoi les oiseaux surgissent-ils soudain, dès que tu êtes à proximité ? Tout comme moi, ils aspirent à être près de toi. Pourquoi les étoiles tombent-elles du ciel dès que tu passes ? Tout comme moi, elles aspirent à être près de toi… » La mélodie intimiste de Burt Bacharach, les mots poétiques de Hal David et la voix incomparable de la regrettée de Karen Carpenter, chanteuse des Carpenters, font de cette chanson un monument de la ballade pop. Avant cette version de référence enregistrée en 1970, d’autres artistes ont gravé Close to You dans les années 60, parmi lesquels l’acteur Richard Chamberlain, Dusty Springfield et bien sûr Dionne Warwick.
The Look of Love (1967)
Créé par la chanteuse Dusty Springfield pour sa version avec les paroles, The Look of Love (1967), toujours cosigné Bacharach-David, figure dans la bande originale du film Casino Royale (1967) de la franchise James Bond. La première version, instrumentale, a été enregistrée par le saxophoniste Stan Getz en 1966. Avec son tempo suave et sensuel, ce thème voyagera allègrement à travers les genres musicaux, du jazz à la bossa nova, de la pop à la variété française… Parmi les innombrables versions enregistrées, figurent celles des Four Tops, de la chanteuse et pianiste de jazz Diana Krall, mais aussi de Mireille Mathieu sous le titre Les Yeux de l’amour (elle l’a même chanté en duo avec Dusty Springfield en 1970)…
Walk on By (1964)
Coécrite par Burt Bacharach et Hal David pour Dionne Warwick, ce classique sorti en avril 1964 figure parmi les succès emblématiques de la chanteuse américaine. On n’en compte plus les reprises à travers le monde, d’Isaac Hayes et l’Italienne Mina pour des versions longues, aux Beach Boys pour la version courte, en passant par les Stranglers…
What’s New Pussy cat (1965)
Tube fétiche du chanteur gallois Tom Jones, cette chanson de Bacharach et Hal figure dans la bande originale du film du même titre, une comédie réalisée par Clive Donner. Par la suite, des artistes comme Quincy Jones (en version instrumentale), Bobby Darin, mais aussi le rappeur Wyclef Jean, ont revisité ce titre percutant et humoristique.
Don’t Make Me Over (1962)
C’est le premier grand succès en solo de Dionne Warwick, qui chantait auparavant dans des formations de gospel et au sein des Drifters. Repérée au sein de ce dernier groupe par Burt Bacharach, la jeune Dionne Warwick, âgée de 21 ans, se voit offrir d’enregistrer un album majoritairement coécrit par Bacharach et David, Presenting Dionne Warwick, sorti en février 1963. La chanson Don’t Make Me Over est lancée avec succès dès octobre 1962.
What the World Needs Now is Love (1965)
Autre sommet de ballade pop du tandem Hal-Bacharach, What the World Needs to Now is Love est créé par la chanteuse Jackie DeShannon en 1965. Derrière sa douceur apparente, la chanson cache un sous-texte relatif à la Guerre du Vietnam. Au fil du temps, le titre sera repris par Dionne Warwick et Cat Power.
That’s What Friends Are For (1982)
Chanson coécrite par Burt Bacharach et Carole Bayer Sager (son épouse à l’époque), la chanson That’s What Friends are For a été créée par le chanteur écossais Rod Stewart pour la bande originale du film Night Shift (1982) de Ron Howard. Mais la version la plus célèbre de cet hymne à l’amitié de la décennie 80 a été enregistrée en 1985 par un authentique « All Star band » constitué de Dionne Warwick, Elton John, Stevie Wonder et Gladys Knight, pour la lutte contre le sida. Cet enregistrement à quatre voix a remporté le Grammy Award de la meilleure performance pop par un duo ou un groupe.
On my Own (1986)
Portée par deux voix sublimes, celle de Patti Labelle et Michael McDonald, cette ballade d’un romantisme poignant, enregistrée en 1985, a apporté du baume au cœur de la FM durant l’hiver 1986. La chanson, cosignée par Burt Bacharach et Carole Bayer Sager, décrit la tristesse d’un couple séparé, chacun vivant désormais sur la côte Est pour elle, sur la côte Ouest pour lui, des États-Unis… Le clip montre deux solitudes. Comme dans la chanson, les deux artistes ont enregistré leur partie « chacun de leur côté »… Rappelons que c’est l’incontournable Dionne Warwick qui a enregistré la première version de la chanson.
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