Début janvier 2021, l’acteur américain Armie Hammer, célèbre pour ses rôles dans Call Me By Your Name, The Social Network ou Une femme d’exception, est accusé de violences sexuelles et psychologiques, de tendances cannibales et de fantasmes de viol, par plusieurs femmes.

Des témoignages violents, glaçants, récoltés par l’une d’elles, Effie, qui l’accuse de viol et de séquestration, et partagés sur un compte Instagram. Plusieurs d’entre elles ont par la suite témoigné dans la mini-série documentaire House of Hammer, diffusée depuis le 2 septembre 2022 sur la plateforme discovery+.

Dans une déclaration publiée le 13 janvier 2021 sur Variety, il démentait ces accusations. Depuis, il ne s’était plus exprimé. Samedi 4 février 2023, la newsletter hebdomadaire AirMail a publié une interview dans laquelle il réfute les accusations de viol, et s’estime victime de la « cancel culture » et du « wokisme ».

Armie Hammer nie les faits

Au cours de cet entretien avec l’écrivain James Kirchick, Armie Hammer nie tout acte criminel.

À propos du viol dont l’accuse Effie, le comédien de 36 ans déclare : « Ce viol présumé était une mise en scène dont elle avait eu l’idée. Elle avait planifié tous les détails, jusqu’au Starbucks où je devais la rencontrer, puis la suivre. Sa porte devait être déverrouillée. J’entrais, et nous nous engagions dans ce qu’on pourrait appeler une ‘scène de non-consentement consensuel’. »

Sur Instagram, dimanche 5 février, Effie a réagi : « Mensonges ! Je ne vais pas entrer dans sa justification dégoûtante (…), mais il ment sans relâche », indiquant que cette newsletter n’a pas de service de fact-cheking, et que son créateur et propriétaire, Graydon Carter, était soupçonné dans une enquête du New Yorker publiée en 2022 d’avoir fait taire les victimes de Jeffrey Epstein lorsqu’il était rédacteur en chef au magazine Vanity Fair US.

« Je suis ici pour assumer mes erreurs et mes responsabilités », assure encore celui qui explique avoir été « égoïste » et avoir « utilisé » ces jeunes femmes pour « [s]e sentiment mieux ».

« J’ai rencontré ces jeunes femmes alors qu’elles avaient la vingtaine et moi la trentaine. J’étais un acteur qui avait du succès à l’époque. Elles (…) auraient dit ‘oui’ à des choses qu’elles auraient peut-être refusées d’elles-mêmes », poursuit-il, avant d’admettre : « Il y a un déséquilibre de pouvoir dans ce type de situation ».

Violé à 13 ans par un prêtre

Selon l’interrogé, son comportement avec ces femmes et ses violents fantasmes s’expliquent par un viol, subi à l’âge de 13 ans et commis par un pasteur, qu’il révèle lors de cette interview.

« Cet évènement a introduit la sexualité dans ma vie d’une manière qui échappait complètement à mon contrôle. Je n’avais aucun moyen d’agir dans cette situation. La sexualité m’a été présentée d’une manière effrayante, où je n’avais aucun contrôle. Mes intérêts se sont alors traduits par une volonté d’avoir le contrôle sexuellement. »

Armie Hammer affirme aussi avoir pensé au suicide lors d’un séjour aux île Caïmans avec sa fille née en 2014 et son fils né en 2017, à la suite de ces accusations publiques : « J’ai plongé dans l’océan et j’ai nagé aussi loin que possible en espérant me noyer, être heurté par un bateau ou dévoré par un requin. Puis j’ai réalisé que mes enfants étaient toujours sur le rivage, et que je ne pouvais pas leur faire ça ».

L’acteur, qui avait intégré un centre de désintoxication en mai 2021, explique être désormais « une personne en meilleure santé, plus heureuse et plus équilibrée », et venir en aide à d’autres toxicomanes.

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