Tandis que la France affrontera la Suède en direct ce vendredi soir sur TF1 pour la demi-finale du Mondial de handball, en serait-il de même s’il s’agissait d’une compétition féminine ? Une étude présentée par l’Arcom (Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique) ce jeudi 26 janvier 2023 dévoile que les sportives sont de plus en plus présentes à la télévision. Mais elles restent toujours sous-représentées par rapport à leurs homologues masculins.

Au total, le sport féminin a représenté 2.350 heures de diffusion sur le petit écran pour toute l’année 2021. Mais ce n’est rien face au raz-de-marée que représente le sport masculin avec ses 36.284 heures de diffusion en 2021 soit 74,2 % de tout le sport à la télévision.

Pour obtenir ces chiffres, l’Arcom, le gendarme de l’audiovisuel français a recensé l’ensemble des compétitions sportives masculines, féminines et mixtes diffusées à la télévision entre 2018 et 2021. Sur l’ensemble de cette période, marquée par la crise du Covid-19, la part du sport masculin est seize fois plus élevée que celle concernant le sport exclusivement féminin qui ne concerne que 4,5 % du total des diffusions de compétitions sportives. Les 24,1 % restants sont des épreuves mixtes parmi lesquelles figurent les Jeux olympiques.

L’écrasante domination du sport masculin

Le sport féminin s’impose de plus en plus à la télévision, passant de 1.575 heures en 2018 à 2.350 heures en 2021, soit une augmentation de 50 % contre 22 % de croissance pour le sport masculin. Mais cette présence du sport féminin sur le petit écran n’influe pas sur la part qu’il occupe par rapport aux compétitions masculines et mixtes.

Les sports exclusivement réservés aux femmes sont passés de 3,6 % du total des compétitions sportives pour l’année 2018 à 6,4 % en 2019, boostés par la diffusion de la Coupe du monde féminine de Football en France diffusée sur TF1. L’Arcom évoque une « rupture de tendance positive ». Cette part a ensuite dégringolé de moitié pour atteindre 3,1 % en 2020 puis remonter légèrement à 4,8 % en 2021.

En quatre ans, la place occupée par le sport féminin dans les salons de Français et Françaises n’a grimpé que de 1,2 %, soit un soupçon, toujours écrasée par l’équivalent masculin.

« Le chemin qu’il reste à parcourir »

« Si cette publication fait état des progrès réalisés ces dernières années, elle met également en évidence le chemin qu’il reste à parcourir », a pointé Roch-Olivier Maistre le président de l’Arcom.

Parmi les disciplines féminines les plus présentes à l’écran sur la moyenne des quatre années observées, c’est le football qui est majoritaire avec 44 % du total des compétitions réservées aux femmes. Viennent ensuite le tennis (13 %), le rugby (16 %), le cyclisme (11 %), le handball (6 %) et le ski (6 %).

Le rapport de l’Arcom précise que la présence du sport féminin à l’écran dépend de facteurs aléatoires comme les performances des équipes, athlètes ou joueuses françaises lors des compétitions.

Les chaînes gratuites plus friandes de sport féminin

Si l’écrasante majorité des compétitions féminines recensées dans l’étude sont diffusées sur des chaînes payantes (97 %) qui nécessitent un abonnement, la part du sport féminin diffusé sur les chaînes gratuites est plus importante et s’élève à 9,1 % contre 4,1 % pour les chaînes payantes.

L’étude évoque aussi le fait qu’« un nombre important de matchs amicaux de compétitions masculines sont diffusés sur les chaînes historiques alors que les matchs amicaux féminins sont plus rares sur ces chaînes, se retrouvant relégués sur les chaînes secondaires gratuites des groupes de télévision ».

Avec cette étude, l’Arcom espère donner une impulsion positive à son opération « Sport Féminin toujours 2023 » du 30 janvier au 5 février prochain. Elle vise à « inciter les médias à diffuser davantage de retransmissions sportives sur les antennes, mais aussi à aborder les thématiques liées à la pratique féminine du sport ».

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