Pour les 20 ans de Caméra Café, M6 propose une soirée placée sous le signe de l’humour et de la nostalgie, ce mardi 24 janvier. L’occasion pour les téléspectateurs de retrouver Bruno Solo, l’interprète d’Hervé Dumont. Heureux de partager l’affiche avec son acolyte Yvan Le Bolloc’h et toute l’équipe, le comédien de 58 ans s’est confié à Gala.fr.

Un anniversaire qu’il n’aurait manquer pour rien au monde ! À l’occasion des vingt ans de Caméra Café, célébré ce mardi 24 janvier sur M6, Bruno Solo a accepté de renouer sa cravate et d’enfiler sa chemisette pour interpréter Hervé Dumont. Dans cette fiction tant espérée, le comédien retrouve son complice Yvan Le Bolloc’h, l’interprète de Jean-Claude Constant. Avec leur humour toujours aussi grinçant, le duo promet 90 minutes de sketchs inédits et mordants. En plus d’évoquer leurs déboires et leurs souvenirs devant la machine à café, les deux compères vont revenir sur les moments de l’histoire qui ont marqué ces vingt dernières années. Pour Gala.fr, Bruno Solo s’est confié sur ce prime time exceptionnel, ses souvenirs et ses projets. Rencontre.

Gala.fr : Heureux de retrouver votre personnage d’Hervé Dumont ?

Bruno Solo : Heureux de le réinterpréter. Heureux de retrouver ses turpitudes, ses corruptions, sa cruauté et sa lâcheté. C’est une sorte de catalogue de tout ce qu’il y a de plus infâme chez un homme. Et en plus, il n’a même pas la capacité de l’assumer. Mais je l’adore ! On adore voir les travers d’un personnage car c’est à ce moment-là qu’il devient intéressant. Que ce soit avec Hervé ou avec Jean-Claude, on a quand même créé deux sortes de monstres pour qui on a une espèce d’empathie. En fait, on adore les détester.

Gala.fr : L’idée de faire un épisode de 90 minutes pour les 20 ans est une idée de vous ou de M6 ?

Bruno Solo : Il y a toujours eu quelque chose de tacite avec M6. De notre côté, on voulait adapter Caméra Café au théâtre. On leur avait fait des propositions dans ce sens mais on sentait qu’ils avaient autre chose en tête pour les 20 ans. Puis, une idée nous est venue de façon assez évidente. Lorsqu’on a décidé d’arrêter la série en 2004-2005, les deux années suivantes ont été renversantes pour notre société avec les réseaux sociaux. On a donc voulu raconter comment nos personnages ont traversé ses vingt dernières années en s’emparant des sujets comme le #metoo, balance ton porc, les gilets jaunes, les attentats, le bouleversement climatique et le changement de président. Cet anniversaire était un moment formidable pour s’en saisir. On a réussi à s’inscrire dans quelque chose de mélancolique tout en étant très actuel.

« Avec Yvan Le Bolloc’h, on ne s’est jamais perdu de vue »

Gala.fr : Tous les anciens ont-ils rempilé sans difficulté ?

Bruno Solo : Oh oui ! De temps en temps, on s’appelait. Ils me disaient : ‘Alors, ça serait bien qu’on fasse quelque chose. Il y a plein de gens qui en parlent.’ Je leur répondais : ‘Oui, oui, on verra’ (Il rit). Et lorsqu’on les a appelés pour leur dire qu’on allait faire un épisode spécial pour les vingt ans, ils ont tous dit ‘Super !’. Tout le monde est revenu avec un véritable enthousiasme car ils savaient que ça serait furtif. Ça fait plaisir. C’est une sorte d’enterrement de première classe.

Après 20 ans, l’équipe de #caméracafé à nouveau réunie ! @BrunoSolo @YLeBolloch pic.twitter.com/GhonCUl12J

Gala.fr : Au fil de ce prime, Hervé et Jean-Claude sont complices, puis se brouillent, puis se rabibochent. Est-ce que ça ressemble à votre histoire avec Yvan Le Bolloc’h ou bien vous êtes toujours restés proches depuis 20 ans ?

Bruno Solo : Non, non, c’est beaucoup plus linéaire! On s’est rarement disputé. Ah si ! Pendant le tournage, on se balançait des « Tu fais chier ! Mais non c’est toi ! » (il rit). Mais c’est presque un moteur essentiel au fonctionnement de deux complices. On n’est pas toujours d’accord et c’est même rassurant. Après, il y a évidemment des périodes où l’on se voit moins. Il s’est consacré davantage à sa musique, à ses albums et à ses tournées alors que j’ai continué mon métier qui est véritablement le sens et l’essence de mon existence. Enfin, il est quand même très rare qu’on ne se passe pas un coup de fil ou qu’on organise un repas avec nos femmes respectives. On ne s’est jamais perdu de vue.

Gala.fr : Quel est le souvenir le plus marquant que vous avez avec Caméra Café ?

Bruno Solo : Je crois que c’est le jour où on nous a dit « oui ». Nous avons commencé à concevoir Caméra Café en 1994. Au départ, personne ne voulait de la série. Les formats courts n’avaient pas encore cette notoriété. Les chaînes ne savaient pas où les mettre ni quoi en faire. On nous disait que les gens en rentrant de leur journée ne voulaient pas se revoir au boulot. Et puis, il y a eu un concours de circonstances. Le producteur exécutif Jean-Yves Robin nous a donné les moyens de faire exister ce programme. Il est allé voir toutes les chaînes avec sa force de conviction et leur a dit de ne pas passer à côté de ce programme. M6, qui faisait à l’époque des décrochages nationaux, a décidé de nous mettre sur ce créneau. Le public a été conquis et on a gardé cet horaire. Néanmoins, le jour qui m’a vraiment marqué est celui des attentats du 11 septembre 2001. On a commencé à l’antenne le 3 septembre 2001. Le programme s’est arrêté car le monde basculait autrement. On a disparu des écrans pendant un petit moment, environ trois semaines. On s’est dit que c’était mort. On a vraiment eu très peur. Puis, petit à petit, la vie a repris par les rires. On est certainement revenus au bon moment puisque le programme est parti assez vite.

Gala.fr : Vous attendiez-vous à un tel succès ?

Bruno Solo : Très honnêtement, oui. Pendant le tournage, je sentais que ça matchait bien entre nous. J’avais dit : « Je suis sûr qu’on va faire un succès« . J’avais le sentiment que les gens allaient vite comprendre ce programme. C’est sans aucun doute la chose dont on me parle le plus souvent. Même si j’ai fait du théâtre et des émissions sur l’histoire, les gens m’arrêtent dans la rue pour m’en parler. C’est normal, c’est une série qui a marqué les esprits.

Gala.fr : Pourquoi avoir arrêté la série ?

Bruno Solo : L’arrêt de la série a vraiment été un pincement au coeur. La décision venait surtout d’Yvan Le Bolloc’h et de moi. Je pensais qu’il valait mieux arrêter maintenant car on était au sommet et on faisait de superbes audiences. Comme le veut le cycle de la vie, à un moment donné, ça s’essouffle. On prend moins de plaisir et on est épuisé. Avant que cela n’arrive, on a préféré arrêté. De mon côté, je ne faisais plus de théâtre et plus de film. Ma vie était entièrement consacrée à Caméra Café du matin jusqu’au soir. Il fallait réaliser, superviser et produire les sketchs. Donc, on a dit stop.

« Avec les réseaux sociaux, ça serait compliqué de refaire la série »

Gala.fr : Cette spéciale vous a-t-elle donné envie de replonger dans le bain d’une série télé ?

Bruno Solo : Si l’occasion m’est donnée, oui. Mais pas sur un format court.

Gala.fr : Pourrait-on refaire la série à l’identique aujourd’hui ?

Bruno Solo : Avec l’arrivée des réseaux sociaux, ça serait compliqué. Quand on traitait du racisme ou des violences faites aux femmes avec un ton assez féroce, ça suscitait déjà de nombreuses réactions. On nous disait chez M6 : ‘On a reçu du courrier ‘ ou ‘Tu as vu la lettre du téléspectateur dans Télé 7 Jours ?’. À l’époque, ces lettres n’étaient reprises par personne. Et quand les réseaux sociaux sont arrivés, cela a eu un véritable impact sur l’humour. Aujourd’hui, il faut toujours se justifier. Si nous avions continué Caméra Café, on aurait passé notre temps à venir sur les plateaux de télévision à répondre à la question : « Vous croyez vraiment que vous avez vocation à évoquer ces sujets ? » Et ça, je n’en ai pas envie. Il y a une frilosité à l’humour qui s’est installée à la télévision. C’est pour ça qu’on a fait un 90 minutes. On sait très bien que si on faisait ça tous les jours, on s’en prendrait plein la figure.

Gala.fr : Le 25 janvier vous serez également à l’affiche de l’émission Les voyages solidaires avec Stéphane Basset. Pourquoi avez-vous accepté d’y participer ?

Bruno Solo : J’ai trouvé le projet génial ! Quand il m’en a parlé, Stéphane Basset savait que j’allais y être sensible. Je suis membre de la GNSA (Groupe National de Surveillance des arbres). Même si je ne suis pas un citoyen modèle, et oui je roule encore à l’essence, je suis un citoyen lucide et très inquiet de l’industrie polluante. Je suis donc parti à la rencontre des habitants d’Elafoniso (une petite île grecque, ndlr) qui, à leur niveau, essayent d’améliorer et d’initier une autre façon de traiter cette planète. L’idée m’a plu. Et en plus, j’ai toujours aimé voyager.

Gala.fr : Quels sont vos projets pour l’année 2023 ?

Bruno Solo : C’est l’année des anniversaires (il rit). Il y a dix ans, j’ai joué dans Meurtres à Saint-Malo, diffusé sur France 3. L’unitaire a été un tel succès qu’il a initié les autres téléfilms Meurtres à… Du coup, France 3 et la production ont décidé de faire un numéro anniversaire. J’ai donc tourné un Meurtre à Saint-Malo 2 avec le même casting. C’était super avec une histoire très mystérieuse. Et puis, vous me retrouverez au printemps dans Oui/Ja de Thomas Bourguignon. C’est une production franco-allemande pour France 2. Avec Ophélie Kolb, Anne Le Ny et Matthias Van Khache, on a de vrais rôles mais les enfants sont les vedettes de cette mini-série. Ils vont révéler les vérités cachées des adultes par leur innocence et leurs enquêtes. Un peu comme dans les films à la Stephen King. C’est vachement bien ! J’ai adoré le tourner.

Crédits photos : Nicolas VELTER / CALT Production / M6

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