Également appelé "tour de rein", cette douleur vive en bas du dos est l’un des premiers motifs de consultation chez le médecin généraliste. Mieux vaut l’endiguer rapidement, avant qu’elle ne devienne chronique.
47% des Français déclarent aujourd’hui avoir régulièrement mal au dos, contre 30% il y a 30 ans. Entre le stress permanent, la sédentarité et nos journées en position assise, le fléau se répand à toute vitesse.
Nous passons en effet 80% du temps le postérieur vissé sur un siège, ce qui déplace le centre de gravité du corps et perturbe l’équilibre des chaînes musculaires. Certains muscles, comme les fessiers, travaillent moins qu’ils ne le devraient. Et d’autres, comme les paravertébraux, sont sollicités à outrance. En outre, « la position assise tend à effacer la courbure lombaire de la colonne vertébrale, explique le Pr Jean-Jacques Le Huec, chef du service orthopédie-traumatologie au CHU de Bordeaux. À force, les disques s’écrasent et des tensions apparaissent en bas du dos ».
Les médicaments peu efficaces
Le premier réflexe est souvent de soulager la douleur à coups d’anti-inflammatoires et d’antalgiques. Mais comme le souligne une étude de l’université de Sydney (Australie), publiée dans la revue British Medical Journal, le paracétamol apporte une aide limitée : ce médicament n’est pas plus efficace qu’un simple placebo. Et les autres antidouleurs (ibuprofène, Voltarène…) présentent des risques cardiovasculaires lors d’une consommation au long cours.
Quand le mal est très intense, la morphine apporte un apaisement notable. « Mais elle camoufle la douleur et ne traite pas la cause, remarque le Dr Isabelle Negre, chef du centre antidouleurs à l’Hôpital de Bicêtre. Le mieux est de réduire la médication et d’utiliser des approches thérapeutiques complémentaires en synergie ».
Ostéopathie et chiropraxie pour lever les blocages
Ces techniques manuelles donnent de bons résultats en cas de lumbago. Plus la douleur est récente, plus elle cédera avec les manipulations. Consultez donc juste après la phase aigüe pour un résultat optimal.
La compilation de plusieurs études réalisée en 2017, parue dans le Journal of American Medical Association, le prouve : « les ajustements de la colonne vertébrale atténuent la douleur d’environ 10 points sur une échelle de 100 et améliorent la mobilité chez les personnes souffrant de lombalgie », constate Caroline Lambert, vice-présidente de l’Association française de chiropraxie (AFC).
Mal de dos : surtout ne pas rester immobile
Si la douleur est vive, mettez votre dos au repos 24 à 48 heures tout au plus. Mais après, il faut bouger. Contrairement aux idées reçues, l’alitement prolongé aggrave la douleur, augmente la raideur et réduit la tonicité des muscles, ce qui instaure un véritable cercle vicieux. « Mieux vaut garder une activité physique normale tant que la douleur est supportable », assure Marianne Estève, kinésithérapeute aux Thermes d’Aix-les-Bains.
Mais ne faites pas n’importe quel mouvement pour autant. Il faut économiser son dos en évitant de porter des charges (panier ou dossier lourd) à bout de bras. « Tenez-les le plus près possible du corps, conseille Caroline Lambert. Debout, ne gardez pas la même position trop longtemps : posez un pied sur une marche ou un tabouret bas. Et en position assise, protégez vos lombaires en vous asseyant près du rebord de la chaise, les pieds à plat sur le sol et les épaules relâchées ».
Contre le lumbago, deux nouvelles solutions qui marchent
La neurostimulation électrique transcutanée désamorce la douleur. Elle court-circuite la transmission du message nerveux vers le cerveau et stimule la libération d’endorphine, un antidouleur naturel. Pour les lombalgies légères à modérées, des patchs d’électrothérapie basés sur ce principe sont désormais disponibles en pharmacie (Urgo Patch). Et pour les lombalgies sévères et tenaces, un dispositif implantable de neurostimulation vient d’arriver en France. Baptisé ReActiv8, il se compose d’un mini-boitier équipé de deux électrodes qu’un chirurgien insère de chaque côté de la colonne vertébrale. Une télécommande extérieure permet d’activer le boitier pour générer des impulsions électriques quand la douleur se manifeste.
La PCP thérapie – ou Pression continue profonde – peut elle aussi débloquer durablement. Cette méthode consiste à exercer de fortes pressions (de 1,5 à 20 kg) sur les muscles posturaux profonds de manière à relâcher les muscles, les ligaments et les tendons rigidifiés. Le squelette se repositionne alors naturellement et les lumbagos à répétition disparaissent. Cinq à six séances chez le kiné suffisent souvent pour venir à bout de lombalgies rebelles.
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