Elle fut la première femme à porter plainte contre Patrick Poivre d’Arvor, en 2021, l’accusant d’un viol en 2004, prescrit, et d’un second, en 2009. Depuis, 22 femmes ont déposé plainte à leur tour contre « PPDA », dont onze pour des faits de viols. 

Florence Porcel publie aux éditions JC Lattès Honte, un essai sur ce sentiment contre lequel elle, et tant d’autres victimes, se débattent dans une société empreinte de stéréotypes.

À l’occasion de la sortie de cet ouvrage, mercredi 11 janvier 2023, l’écrivaine était l’invitée d’Anne-Élisabeth Lemoine sur le plateau de C à vous, sur France 5, ce lundi 9 janvier.

Un viol éloigné des stéréotypes

Après sa première rencontre avec l’ancien présentateur du JT du 20 heures de TF1, en 2004, la jeune femme ne peut « pas reconnaître ce qu’il [lui] est arrivé comme un viol », explique-t-elle à l’écran. « Il faut remettre dans le contexte. Je n’étais pas du tout informée ni éduquée. Je ne connaissais pas la définition pénale du viol qui est ‘un acte de pénétration sexuelle par violence, menace, contrainte ou surprise' ».

« Vous n’aviez jamais eu de rapports sexuels », l’interrompt l’intervieweuse.

« Je n’avais jamais eu de rapports sexuels, confirme la plaignante. Et donc, vraiment, j’étais totalement désinformée et inexpérimentée. »

« Avec les informations qu'[elle] avai[t] » alors, et « toute pétrie de stéréotypes », Florence Porcel pensait à cette époque qu’un viol était forcément commis par « un inconnu, le soir, dans un parking, avec un couteau ». « Bon, ce n’était pas un inconnu, ce n’était pas dans un parking. C’était dans un bureau, à TF1, avec une moquette », tient-elle à rappeler, pointant la culture du viol de notre société, qui culpabilise les victimes.

« 14 ans pour comprendre »

Florence Porcel ajoute qu’il lui a « fallu 14 ans pour comprendre » qu’elle avait subi un viol.

« Il m’a traumatisée, il m’a bousillée », confie-t-elle aussi, plus loin dans l’échange.

Patrick Poivre d’Arvor nie les faits qui lui sont reprochés. Il est présumé innocent. En fin d’interview, Florence Porcel formule « l’espoir qu’il y ait un procès un jour pour qu’il s’explique et puisse être juger ».

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