- Lycée Toulouse-Lautrec, dont les deux premiers épisodes sont diffusés ce lundi, dès 21h10, sur TF1, a été sacrée « Meilleure série de 52 minutes », au Festival de la fiction de La Rochelle 2022.
- Elle raconte le quotidien d’un établissement pas comme les autres, où se côtoient des élèves en situation de handicap et d’autres qui ne le sont pas.
- Cette dramédie (mélange de drame et de comédie) enthousiasmante est inspirée d’une histoire vraie.
En immersion dans un établissement unique en France ! Lycée Toulouse-Lautrec, diffusée dès ce lundi à 21h10 sur TF1 et sacrée « meilleure série de 52 minutes » au Festival de la fiction française de La Rochelle 2022, raconte le quotidien d’un établissement pas comme les autres, où se côtoient des élèves en situation de handicap et d’autres qui ne le sont pas. Cette enthousiasmante dramédie, portée par Stéphane De Groodt et Valérie Karsenti, va changer votre regard sur le handicap.
Lycée Toulouse-Lautrec suit Victoire (Chine Thybaud), sacrément bousculée lorsque ses parents l’inscrivent dans un établissement qui pratique l’inclusion inversée en intégrant des élèves dits « valides » parmi des élèves en situation de handicap.
Une série inspirée d’une histoire vraie
Cette fiction s’inspire d’une histoire vraie, celle de Fanny Riedberger, qui a créé, écrit et produit la série. « Je m’estime extrêmement chanceuse d’avoir vécu cette expérience et j’avais très envie de la partager, a expliqué l’autrice au Festival de La Rochelle. J’avais cette envie, peut-être utopique, de faire changer le regard sur le handicap. Tout ce qu’on ne connait pas effraie. »
Victoire, ado de 17 ans en pleine rébellion, affronte une rentrée difficile. Elle n’a aucune envie de s’intégrer. Elle est pleine de préjugés. « Ce qu’elle vit est ce que j’ai vécu. J’ai été contrainte d’intégrer ce lycée. J’étais alors une valide pleine d’a priori. C’était un monde que je ne connaissais pas et j’étais extrêmement réfractaire. Comme Victoire, en trois ans de scolarité dans cet établissement, j’ai appris énormément de choses et dépassé mes a priori », poursuit Fanny Riedberger, qui signe également la mise en scène des deux premiers épisodes.
A Toulouse-Lautrec, c’est Victoire, la personne différente, que l’on regarde bizarrement. « La normalité est inversée. Quand je suis arrivée dans ce lycée, la supériorité numérique était face à moi, et c’était moi, le vilain petit canard », se souvient Fanny Riedberger.
Au fil des épisodes, l’héroïne apprend à dépasser ses préjugés et à s’intégrer. Elle doit surtout se faire accepter par Marie-Antoinette (Ness Merad), une ado au caractère bien trempé, dont elle est la référente et qu’elle doit aider dans ses tâches quotidiennes.
Une série tournée au lycée Toulouse-Lautrec
Par souci d’authenticité, la série a été tournée dans le véritable lycée Toulouse-Lautrec, un établissement – hélas – unique dans son genre en France, situé à Vaucresson dans l’académie de Versailles.
Alors que les rôles des parents et du personnel enseignant sont incarnés par des comédiens aguerris (Stéphane De Groodt, Valérie Karsenti, Charlie Bruneau, Aure Atika), la production a misé sur de jeunes talents pour composer sa petite troupe d’élèves. Pas question de prendre de jeunes acteurs valides pour interpréter les élèves en situation de handicap : « J’ai commencé le théâtre au lycée Toulouse-Lautrec. On a fait le casting là-bas, sans bons sentiments. Ce fut long, cela a duré un an », indique Fanny Riedberger.
« Je ne voulais même pas passer le casting, mais finalement mon ego a pris le dessus… et heureusement ! Je ne retiens que du bon de cette expérience, même si c’était très dur, car mon personnage et les scènes qu’on a filmées sont très proches de ma réalité. Mais ça valait le coup », se réjouit Ness Merad.
Une série qui ne sombre jamais dans le pathos
Lycée Toulouse-Lautrec n’est pas une série sur le handicap, mais une série de lycée. « Il se trouve que, dans cette cour de récré, il y a des personnes en situation de handicap qui ont les mêmes problèmes que tout le monde, de fringues, d’histoires d’amour, de parents qui saoulent, et, en même temps, d’autres en plus, qui font un peu ouvrir le regard », résume Fanny Riedberger.
Lycée Toulouse-Lautrec fait une large place à la drôlerie et à l’autodérision. « C’est la réalité ! La joie de vivre et l’humour font partie intégrante de l’établissement. Cet humour corrosif, c’est leur philosophie. Ils se chambrent entre eux », relate la créatrice de la fiction. Et de confier : « A l’écriture, il y avait une peur et une envie de respecter tout cela, de ne jamais être larme à l’œil ou putassier. »
« A un moment donné, on ne voit plus le handicap, mais seulement les personnes. Alors que, dans la vie, on voit le handicap, mais pas les gens qui sont derrière », salue Stéphane De Groodt.
« Comme disait Ness un jour : “moi, je serai heureuse le jour où on m’appellera pour faire autre chose que représenter le handicap à la télé”. On en est encore loin, mais on a posé la première marche », conclut Fanny Riedberger.
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