C’est une affaire qui tombe mal pour le réalisateur Ladj Ly, auréolé de succès avec son film coup de poing Les Misérables, auréolé d’un prix à Cannes. Deux magazines font resurgir une vieille affaire judiciaire dont le représentant de la France aux Oscars 2020 se serait sans doute bien passé. Ce 19 décembre, il a décidé de répliquer.
La guerre est déclarée. Ladj Ly, le réalisateur du film coup de poing Les Misérables (qui a bouleversé Emmanuel Macron), a annoncé par l’intermédiaire de ses avocats et par un communiqué publié dans la nuit du 18 au 19 décembre qu’il portait plainte contre les magazines Valeurs Actuelles et Causeur pour « diffamation et diffamation raciale »,rapporte Le Monde, repris par Le Figaro et le Parisien ce jeudi 19 décembre.
Les avocats Maîtres Hervé Temime et Julia Minikowski défendent le réalisateur face aux accusations publiées par les deux magazines le mardi 17 décembre. Causeur titrait alors sur un « scoop » : « Ladj Ly a fait de la prison pour complicité de tentative de meurtre ». Le magazine assurait s’appuyer sur un jugement vieux de 2011. Une information reprise rapidement par le magazine Valeurs actuelles sans usage du conditionnel.
Or, comme le souligne le communiqué des avocats du réalisateur primé au Festival de Cannes de 2019, « Ladj Ly a été condamné par la justice en 2012 et a purgé sa peine, rapporte Le Figaro. Aucune violence ne lui était reprochée personnellement dans cette affaire, et a fortiori pas de complicité de tentative de meurtre, ni évidemment d’avoir voulu ‘faire appliquer la charia' ».
Un risque pour la course aux Oscars ?
L’affaire remonte à janvier 2009, souligne Le Parisien. Un des amis du réalisateur aurait découvert en 2009 que sa sœur entretenait une relation hors mariage, entraînant une vengeance à laquelle Ladj Ly se serait joint. « Dans ce dossier, pour lequel il a toujours clamé son innocence, le futur réalisateur a un temps été également mis en examen pour tentative d’assassinat et violences aggravées. Des poursuites abandonnées à l’issue de l’instruction », selon le quotidien.
Devant la cour d’appel pourtant, la version du réalisateur n’a pas convaincu, comme le souligne le Figaro. Ladj Ly a vu sa condamnation pour « arrestation, enlèvement, séquestration ou détention arbitraire suivie d’une libération avant le septième jour » confirmée et sa peine fixée à trois ans d’emprisonnement dont un an avec sursis.
Cette affaire qui touche le réalisateur originaire de Montfermeil tombe au plus mauvais moment pour lui. Son film Les Misérables, qui a bouleversé le président de la République, Emmanuel Macron, a dépassé les 1,4 million d’entrées en France. Mais il est surtout sélectionné dans la course au meilleur film étranger pour les Oscars 2020. Le réalisateur était d’ailleurs outre-Atlantique pour défendre son film dans lequel joue le comédien Djebril Zonga. Une mauvaise publicité pour le premier long-métrage du réalisateur, dont le passé judiciaire refait alors surface.
Selon Le Parisien, Ladj Ly avait déjà eu affaire avec les tribunaux pour une vidéo comportant des commentaires outrageants à l’égard de policiers qu’il avait filmés en intervention, à renfort de gaz lacrymogène et de flash-ball, en août 2009.
Crédits photos : Bestimage
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