- La 93e élection de Miss France se tiendra samedi à Châteauroux. Elle sera retransmise en direct, dès 21h10, sur TF1. Trente candidates y participent.
- Le thème retenu cette année est le cinéma. Des tableaux seront inspirés par des films tels que Titanic, la saga « Harry Potter » ou la franchise « Avengers ».
- « Il faut que le programme évolue. Avec Alexia Laroche-Joubert [présidente de la société Miss France], on aime bien moderniser par petites touches », avance Frédéric Gilbert, le producteur artistique. Il promet qu’une plus grande place sera laissée à la spontanéité des candidates.
Le concours Miss France s’envisage tellement insubmersible qu’il se permet l’audace d’entamer sa 93e édition, retransmise en direct de Châteauroux samedi, dès 21h10, sur TF1, avec un tableau consacré à Titanic. Des superstitions ? La troupe de Riverdance sera là pour les piétiner. Diane Leyre, elle, fera son apparition sur scène aux côtés de celles qui espèrent lui succéder pour l’année 2023 : c’est la première fois qu’une Miss en titre ouvrira le spectacle. Les prises de risques seront mesurées, hors de question de mettre l’événement en péril, façon « iceberg, droit devant ! »
« On ne révolutionne jamais Miss France, on procède à des améliorations par touches », avance à 20 Minutes, le producteur artistique Frédéric Gilbert. « Le thème du cinéma, que nous avons choisi pour cette édition, nous offre un terrain de jeu intéressant, dans le sillon de ce que l’on avait commencé à faire l’an passé : bouger les lignes du côté du spectaculaire plutôt que du défilé à la Victoria’s Secret. On va filer l’histoire du début à la fin, je comparerais ça au show des Enfoirés. »
« Des évolutions qui correspondent avec la société »
Préparez le pop-corn, les œuvres célébrées ont été piochées dans le rayon grand public. Un des tableaux sera consacré à la saga Harry Potter. L’une des trente Miss en lice, tirée au sort, aura le droit de chevaucher son balai. La veinarde ! Au cours de la séquence Avengers, qui verra les candidates se mouvoir en super-héroïnes, une autre, elle aussi tirée au sort, se fera remarquer en Black Widow descendant du plafond en parachute. Un défilé rendra, lui, hommage aux cérémonies de remises de prix, avec voix off à l’américaine. La parade en maillot de bain demeurera. « Mais on ne peut plus vraiment parler de deux-pièces tellement il y a d’éléments de costumes additionnels, souligne Frédéric Gilbert. Je pense qu’aujourd’hui, les bikinis sont un peu hors sujet à Miss France. »
La production se mettrait-elle à penser la même chose que les féministes qui vilipendent l’élection, y voyant une objectification des femmes et un symptôme de la domination patriarcale ? Alexia Laroche-Joubert, présidente de la Société Miss France depuis un an, grince des dents. « Non, on s’adapte. J’ai des convictions, que je défends et que j’applique parce que j’en ai le pouvoir. Je me contrefous de donner des gages à quiconque. Les néoféministes ne sont pas majoritaires, ce sont des groupuscules qui considèrent que c’est leur moralité qui doit triompher, on n’est pas loin d’une forme de dictature. » Et d’insister : « Que l’on procède à des évolutions qui correspondent à la société, ça oui, et j’y suis très sensible. »
Désormais, toutes les personnes à l’état civil féminin – donc y compris les femmes trans – peuvent présenter leur candidature. Si elles doivent toujours mesurer plus d’1m70, elles ne sont plus soumises à une limite d’âge – jusque-là fixée à 25 ans. Dans la promotion qui sera sur scène samedi, trois (Miss Lorraine, Miss Nouvelle-Calédonie et Miss Picardie) ont déjà soufflé leurs 26 bougies. Deux autres, Miss Languedoc et Miss Nord-Pas-de-Calais, tatouées, défendront-elles aussi leur chance, ce qui leur aurait été interdit l’année dernière. En revanche, si les femmes mariées et mères ont obtenu le droit de postuler, aucune n’est parvenue à poursuivre l’aventure jusqu’à Châteauroux.
Rappelons que ces nouvelles dispositions ne convenaient pas à Sylvie Tellier qui coanimera pour la dernière fois le concours avec Jean-Pierre Foucault et qui laissera sa place, en fin d’émission, à Cindy Fabre, entérinant l’entrée de la marque Miss France dans une nouvelle ère.
« Que les Miss parlent avec leurs mots à elle »
« Il faut que le programme évolue. Avec Alexia, on aime bien moderniser par petites touches », reprend Frédéric Gilbert. Une plus grande place sera laissée à la spontanéité pour « laisser s’exprimer la personnalité de chacune », promet la production. Cela en est fini des formulations rigides telles que « Je poursuis actuellement des études de… en vue de me destiner à… »
« Dans les portraits du prime, avec la rédactrice en cheffe, on a changé la façon de parler avec les candidates. On s’est dit qu’elles devaient être les plus naturelles possibles, qu’elles parlent avec leurs mots à elles et qu’on n’ait pas l’impression qu’elles récitent, affirme le producteur artistique. On a travaillé en ce sens : comment les rendre à l’aise devant la caméra pour qu’elles se racontent ? C’est davantage de boulot que de leur demander ce qu’elles aimeraient dire et qu’on leur mâche le travail, là, on a fait quelque chose qui est plus proche d’une interview. »
« Moins lisse et papier glacé qu’avant »
On peut déjà voir une évolution dans les vidéos mises en ligne sur le site de TF1. Les candidates se filment avec leur smartphone pour montrer les coulisses du tournage de leurs portraits. Elles y emploient un langage plus familier. « On est moins lisse et papier glacé qu’avant, parce que la société évolue et que ces jeunes filles la reflètent », conclut Frédéric Gilbert.
L’argument convaincra-t-il Osez le féminisme ! ? L’association, qui estime que le nouveau règlement est « juste un coup de peinture blanche sur un mur moisi », selon les propos de la porte-parole Fabienne El Khoury rapportés par l’AFP, a engagé il y a plusieurs mois une procédure contre les « critères discriminatoires » du concours Miss France. Le conseil de prud’hommes de Bobigny rendra sa décision le 6 janvier, bien après le clap de fin de l’élection de Miss France 2023.
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