En moyenne, un cycle menstruel dure 28 jours. Une durée calculée du premier jour des menstruations jusqu’au premier jour des règles suivantes. Chez certaines femmes, cette boucle est plus longue. Chez d’autres, plus courte. De nombreux facteurs peuvent l’influencer : les hormones sexuelles, l’environnement, l’état psychologique, l’alimentation, la santé en général… Or selon une récente étude, réalisée par l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) et publiée dans la revue Environmental Pollution en novembre dernier, un autre élément influerait aussi sur le bon déroulement du cycle menstruel : la pollution atmosphérique.
De nombreuses études ont déjà démontré les effets toxiques des polluants en suspension dans l’air, particulièrement des particules fines. Inhalées, une fraction de ces dernières peuvent atteindre la circulation sanguine, le cœur, le cerveau et les organes reproducteurs, non sans conséquences. Mais jusqu’à présent, peu de recherches se sont penchées sur l’impact de la pollution sur l’activité des ovaires et ses différentes phases.
La phase folliculaire prolongée
Dans le cadre de l’Observatoire de la fertilité en France (Obseff), 184 femmes ne prenant pas de contraception hormonale ont été mobilisées. Pendant tout un cycle menstruel, leur urine a été prélevée quotidiennement ou tous les deux jours. Des dosages hormonaux ont aussi été réalisés pour calculer la durée des différentes périodes : la phase folliculaire (du premier jour des règles au jour d’ovulation), l’ovulation et enfin la phase lutéale (de l’ovulation au premier jour des règles suivantes).
Dans le même temps et 30 jours avant le début du cycle, les niveaux de pollution aux particules fines (PM10) et au dioxyde d’azote ont été mesurés à proximité du domicile des participantes. Au final, la durée de leur période folliculaire a été allongée en moyenne de 0,7 jour pour chaque augmentation de 10 µg/m3 des particules en suspension présentes dans l’atmosphère. Cette phase précédant l’ovulation tend donc à s’allonger quand la pollution de l’air s’accentue, même pendant une courte exposition. En revanche, aucune variation de la durée de la phase lutéale ou du cycle en lui-même n’a été constatée.
Altération de l’axe cerveau-ovaires
En fait, les chercheurs soupçonnent les particules fines d’altérer le fonctionnement de l’axe hypothalamo-hypophysaire-ovarien, où se transmettent les informations hormonales entre l’hypothalamus dans le cerveau, la glande hypophyse et les ovaires. Mais ils ne s’avancent pas sur l’impact sur la fertilité féminine de cet allongement de la phase folliculaire. Des études à plus grande échelle devront être mises en place afin de préciser les résultats.
Cette hypothèse est d’autant plus importante que selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), neuf personnes sur dix dans le monde respirent un air pollué. En 2016, on estimait à 4,2 millions le nombre de décès prématurés liés à ses conséquences pour la santé.
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