• Les 2 janvier 2021, le JT de 13 heures de France 2 dévoilait sa nouvelle chronique, Une idée pour la France lancée en marge du Covid-19. Près de deux ans plus tard, elle n’a pas pris une ride.
  • Selon Valérie Heurtel, la journaliste qui incarne ce rendez-vous chaque lundi et jeudi en donnant la réplique à Julian Bugier, elle aurait même de beaux jours devant elle. Car le « contexte [qui] n’est pas toujours très joyeux ».
  • « Je suis moi-même une grande angoissée de nature et je conjure cela en allant chercher des initiatives positives, ça rassure », confie la journaliste à 20 Minutes.

Un hôpital à doudou, des mamies tricot, des cueilleurs de légumes moches ou encore des cours de cuisine pour aveugles… Toutes ces idées parfois insolites mais surtout solidaires et insolites sont tirées de la séquence Une idée pour la France, présentée depuis près de deux ans chaque lundis et jeudis par Valérie Heurtel au journal télévisé de 13 heures sur France 2.

Depuis que Julian Bugier lui a confié cette séquence en reprenant les manettes du rendez-vous d’information en janvier 2021, la journaliste sillonne les routes de France à la recherche d’initiatives solidaires, écologiques ou encore inclusives. Une véritable parenthèse bonne humeur bihebdomadaire alors que les journaux télévisés sont envahis par les mauvaises nouvelles liées au Covid-19, à la guerre en Ukraine ou encore à l’inflation.

« Grande angoissée », Valérie Heurtel raconte à 20 Minutes être rassurée par les rencontres que lui permet ce rendez-vous et espère garder cette « fenêtre de solutions », qu’elle estime inépuisable, le plus longtemps possible. Entretien.

Comment née cette chronique est-elle née il y a presque deux ans ?

Elle est née de l’expérience que, nous journalistes, nous avons eue pendant le confinement. On alimentait des journaux assez anxiogènes et marqués par les décès, les incertitudes, les inquiétudes… On croisait souvent des téléspectateurs qui nous disaient que c’était angoissant et qu’ils avaient besoin d’espoir. Ça a nourri notre envie de leur proposer une fenêtre de solutions, de se dire que tout n’est pas si noir, il y a plein de gens qui font des choses formidables et on avait envie de leur donner la parole.

Cette chronique a fait de vous une sorte de bonne fée qui apporte les bonnes nouvelles dans un JT toujours très marqué par les crises malgré la diminution des cas de Covid-19…

Je suis porteuse de bonnes nouvelles, c’est une sacrée chance… Aujourd’hui je suis souvent interpellée dans la rue par des gens qui me disent : « C’est une bulle de bonne humeur, ça nous met du baume au cœur ! » Je suis moi-même une grande angoissée de nature et je conjure cela en allant chercher des initiatives positives, ça rassure.

Cela est-il un signe que la France solidaire est toujours vivante ?

Oui ! Mais pour le voir il est parfois nécessaire de changer la façon dont on regarde les choses. Le principe de cette chronique c’est qu’elle aborde les problèmes par les solutions. Cela va tous azimuts, il y a partout des gens qui font des choses en France, on fouille, on regarde, on a des correspondants en région qui nous font remonter des initiatives. Julian, qui a impulsé la chronique lors de son arrivée à la présentation du JT, et moi regardons aussi beaucoup la presse régionale pour voir ce qui se fait dans toute la France.

Mais vous aimeriez aussi que vos reportages soient une source d’inspiration…

Le principe d’Une idée pour la France c’est de mettre en lumière des choses qui peuvent être reproductibles, quelqu’un qui fait quelque chose sur un territoire qui pourrait fonctionner ailleurs. Récemment, on a fait un sujet sur des bénévoles qui promènent des personnes âgées des Ehpads dans des triporteurs. On vient de recevoir un mail d’une dame qui nous dit : « Dans ma commune, on vient d’acheter un triporteur et on va le faire, c’est grâce à Une idée pour la France ». C’est chouette, on a le sentiment de servir à quelque chose.

Vous avez déjà tourné environ 180 reportages pour cette séquence, pensez-vous qu’il y a de la matière illimitée en France ?

J’espère ! J’ai envie de penser que oui car j’ai le sentiment qu’autour de moi il y a une conscience de plus en plus présente qu’il faut recycler, recréer du lien, s’entraider, trouver des solutions plus écologiques… Je constate qu’il y a de plus en plus d’initiatives. L’idée pour la France, elle peut venir de partout, on pourrait même envisager de chercher des idées hors de la France. Je pense qu’à l’étranger, il y a de super initiatives qui pourraient aussi être importées chez nous. Ce qui nous plaît c’est de découvrir qu’on n’est pas si individualistes que ça et qu’il y a plein de gens qui font de choses pour rendre la vie plus belle. Le contexte n’est pas toujours très joyeux donc on a toujours besoin de se réchauffer le cœur.

Cette présence régulière aux côtés de Julian Bugier vous a aussi permis de créer un binôme parfois loufoque. Vous n’avez d’ailleurs pas peur de l’encourager à tester des bonnets, des lunettes lors de vos passages au 13 heures…

Je ne le force jamais à rien, promis (rires). La présentation du journal est quelque chose de très codifié, on est seul dans sa petite fenêtre. Et là, justement c’est une occasion de sortir des codes tout en apportant de l’info. Car Une idée pour la France, ce ne sont pas que des sujets sautillants, il y a toujours du fond.

Comment est née cette relation ?

On ne se connaissait pas avant. On s’est découvert il y a deux ans en même temps que la chronique est née. On a un plaisir à ce duo qui va au-delà des cinq minutes qu’on partage en plateau puisque Julian a aussi beaucoup d’idées pour Une idée pour la France. Je pense qu’on a grandi tous les deux en province donc on s’intéresse aux mêmes choses, on aime beaucoup fouiller ensemble, notamment sur des sujets sur la revitalisation des villages.

Le 18 novembre 2021, il avait d’ailleurs animé l’émission de débat J’ai une idée pour la France à l’aube de l’élection présidentielle. Pensez-vous que votre chronique pourrait aussi faire l’objet d’une déclinaison plus longue en prime ?

Peut-être… De mon côté la question ne s’est pas posée. Quand Julian l’avait fait c’était moins sur de petites initiatives que sur des grands dossiers. Je me dis pourquoi pas mais moi je pense que c’est important de labourer ce terrain au quotidien et que ce soit récurrent, deux fois par semaine. Cela me paraît être tout aussi efficace. L’important c’est de garder cette fenêtre d’optimisme !

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