Delphine Ernotte, patronne de France Télévisions, a jeté un pavé dans le PAF en annonçant la mise en place de quotas de réalisatrices pour les fictions de ses chaînes. Une mesure très attendue.

"Les discours ne suffiront pas, il faut passer aux actes." Voilà comment Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, a annoncé le 14 novembre la mise en place de quotas de réalisatrices pour les fictions de ses chaînes dès 2020. Si elle n’en a pas fixé le niveau – on parle officieusement de 25 % -, elle s’est appuyée sur un état des lieux. L’étude du CNC (Centre national du cinéma) de 2019 révèle que seulement 12 % de femmes se sont vu confier la réalisation d’un téléfilm ou d’une série, sans avoir été impliquées dans le scénario. On appelle ça de la commande pure. Exemple, Demain nous appartient, le feuilleton de TF1, emploie seulement trois femmes sur une quarantaine de metteurs en scène.

Pour le Collectif 50/50, ou l’association Pour les femmes dans les médias, le combat ne date pas d’aujourd’hui. En 2018, lors du Festival de la fiction de La Rochelle, des tables rondes avaient été organisées avec des réalisatrices et des productrices autour de la question. Leur conclusion était unanime : toutes réclamaient une politique volontariste pour pallier la non-application de la loi de 2014 pour l’égalité réelle entre les sexes. Brandissant l’exemple de l’audiovisuel sué dois qui, après avoir imposé une proportion de 30 % de femmes, était parvenu à rétablir l’équilibre en quelques années. Ainsi la déclaration de Delphine Ernotte marque une étape cruciale pour la parité. S’ils l’applaudissent des deux mains, les acteurs du secteur attendent avec impatience les premières précisions sur sa mise en place.

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