[Partie 1] Alors que la saison 5 de la série The Crown est disponible sur Netflix depuis le 9 novembre, Gala.fr s’est entretenu avec Andrew Morton, l’auteur du bestseller intitulé Diana, sa véritable histoire paru en 1992. Personnage emblématique de l’épisode 2, le journaliste raconte en détails comment il a collaboré à la série, et surtout ce qu’il en a pensé.

Depuis Pasadena en Californie, Andrew Morton a répondu aux questions de Gala.fr. Alors que son livre Diana, à la poursuite de l’amour paru aux éditions de l’Archipel est disponible en France, l’occasion est donnée de revenir avec lui sur sa collaboration avec Lady Diana en 1992 et la publication du livre au succès planétaire Diana, sa véritable histoire qui fait l’objet d’un épisode dans la saison 5 de la série The Crown, disponible depuis le 9 novembre sur Netflix. Le spectateur y découvre les coulisses de l’écriture du livre qui a profondément déstabilisé la monarchie britannique et comment Lady Diana a collaboré en secret à l’écriture de cet ouvrage. Bouleversée par l’échec de son mariage, la princesse des coeurs décidait de révéler au monde ses secrets : sa boulimie, ses tentatives de suicide, l’infidélité du prince Charles…

Par un étonnant stratagème, la mère de William et Harry décide d’enregistrer sur des cassettes son témoignage avec l’aide de son ami James Colthurst. Ce dernier transmettra par la suite ses confidences au journaliste Andrew Morton. Un ouvrage hautement sensible : personne ne doit connaître l’existence de ce projet, et savoir que Lady Diana a directement collaboré avec le journaliste. Sa participation ne sera révélée qu’après sa mort tragique en août 1997. Pour Gala.fr, Andrew Morton revient sur les coulisses de cette interview qui a fait trembler la couronne britannique.

Gala.fr : Quels souvenirs gardez-vous de votre collaboration avec Lady Diana ?

Andrew Morton : C’était une époque excitante, à voir le danger partout même dans son ombre, avoir peur d’être découvert et exposé au public. L’écriture de ce livre était un moment éprouvant pour les nerfs mais bien sûr, comme tout le monde en 1991, je m’attendais à ce que la princesse Diana vive encore pour au moins soixante dix ans. Donc je me suis projeté avec l’idée que mon livre serait un livre sur Diana parmi d’autres… Ironiquement, c’est le seul dans lequel elle s’exprime ouvertement.

Gala.fr : Il était important pour vous de faire éclater la vérité ?

A.M. : Oui je pense. C’était une figure internationale incontournable et elle a toujours une résonance majeure aujourd’hui, trente ans plus tard. Ses ennemis aimaient la décrire comme paranoïaque. Et bien, elle avait toutes les raisons d’être paranoïaque ! Tout le monde au sein du ‘système’ lui mentait au sujet de la relation de son époux avec Camilla Parker Bowles. Mettez-vous à sa place : imaginez discuter avec un membre du protocole, il vous ment, un officier de police, il vous ment… Vous ne pouvez plus faire confiance à personne. C’est l’expérience qu’elle a vécue.

Gala.fr : Vous attendiez-vous à ce que le livre ait un tel impact ?

A.M. : Oui, je savais que cela allait briser certains stéréotypes et ne pas plaire à beaucoup de monde. C’est pour cela qu’il fallait obligatoirement que le récit soit authentique et précis. C’est pour cela que j’ai tout vérifié. Le palais allait me tomber dessus sinon, et aurait pu tout détruire s’il y avait eu la moindre erreur.

Gala.fr : Avez-vous eu des regrets par la suite ? Vous ou Lady Diana ?

A.M. : Non, j’ai toujours été très fier, fier de montrer au monde ce que ressentait vraiment Diana au fond d’elle. Diana n’a pas regretté une seule seconde. Elle était enthousiasmée par le livre, et par la réponse qu’elle a reçu du public en retour. Elle a été particulièrement touchée par les nombreuses femmes qui l’ont contactée, qui souffraient de boulimie, de névroses, d’anorexie et qui ont demandé de l’aide à la suite de son témoignage. Malgré les critiques et les controverses, beaucoup de positif est ressorti de ce livre.

Gala.fr : Vous apparaissez dans l’épisode 2 de la saison 5, incarné par Andrew Steele. Comment s’est déroulée votre collaboration avec Netflix ?

A.M. : J’ai été sollicité en tant que consultant pour l’épisode 2. Ils m’ont posé des questions très précises sur des détails, comme par exemple, le restaurant italien où j’avais déjeuné avec James Colthurst, qui avait gagné au squash… J’ai toujours gagné d’ailleurs, il ne m’a jamais battu, je tiens à le préciser ! (rires) Mais je n’ai pas eu de droit de regard. J’étais très nerveux de découvrir comment il m’avait présenté, mais je trouve le portrait qui a été fait de moi assez fidèle. Je passe pour un homme compréhensif, attentionné et un soutien pour Diana.

Gala.fr : Dans la série, il apparaît clairement que VOUS vouliez écrire ce livre, et non elle qui en avait eu l’idée…

A.M. : Oui, en réalité, c’était bien son idée d’écrire le livre. Dans la série, la version est différente en effet, une façon peut-être de faire évoluer l’intrigue… Donc il faut retenir ce message : ne croyez pas tout ce que vous voyez à la télé ! Bien évidemment c’est une fiction ! Cela aurait pu être bien plus dramatique. L’ambiance était un peu comme dans le film Les hommes du président, (long-métrage sur les deux journalistes qui ont enquêté sur le scandale du Watergate ndlr), avec un sentiment palpable d’effondrement imminent.

Gala.fr : Le surnom de Clark Kent (identité secrète de Superman) utilisé par Diana dans la série a-t-il existé ?

A.M. : Oui c’est vrai, elle savait que c’était mon surnom car c’est ainsi que me surnommaient les autres reporters. Je fais 1m95, comme Superman, et les lunettes… Ils m’appelaient aussi ‘Sups’ un diminutif pour Superman. L’autre surnom que me donnait Diana était Noah, ce qui est l’acronyme pour ‘Notable Historian and Author’ qui veut dire un historien et un auteur remarquable…

Gala.fr : Dans l’épisode 2 de la série The Crown, le prince Philip se rend chez Diana à Kensington Palace pour la mettre en garde face à d’éventuelles révélations gênantes pour la monarchie. Cette entrevue a-t-elle existé ?

A.M. : Cela n’est jamais arrivé. C’est vraiment de la fiction… Je ne comprends pas pourquoi les gens sont si obsédés par la véracité des faits. C’est une série, il s’agit de montrer autre chose. Dans la presse anglaise, la série a toujours provoqué le drame, et cela depuis presque sept ans. Si Charles regardait la série, il devrait se montrer plutôt heureux : il apparaît réfléchi, progressiste, énergique, dynamique, intelligent, courageux. Peter Morgan devrait recevoir un titre de noblesse pour la manière dont il a dépeint le prince Charles dans la série !

Gala.fr : Que pensez-vous d’Elizabeth Debicki, qui incarne Lady Diana ?

A.M. : Je trouve que la série s’anime quand elle se concentre sur Diana. Je trouve qu’Elizabeth Debicki crève l’écran, elle excelle, elle est hantée par le personnage. J’étais époustouflé, choqué, je tremblais quand je regardais l’épisode où il est question du livre. C’est si intime, si authentique. Je suis convaincu qu’elle remportera le Golden Globe pour ce rôle. Elle est beaucoup plus authentique que Kristen Stewart dans Spencer de Pablo Larrain.

==> Suite de l’interview à retrouver lundi 21 novembre

Crédits photos : Backgrid UK/ Bestimage

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