Pour ce retour intimiste sur scène, après sa dernière tournée en 2016 interrompue par des problèmes de santé, Michel Polnareff, l’interprète d’On ira tous au paradis a choisi de réutiliser l’affiche de l’Olympia 1972 où il dévoilait son postérieur et qui lui a valu une condamnation pour attentat à la pudeur, entraînant son exil aux Etats-Unis.
« Je me suis demandé si je savais encore chanter »
Cinquante ans après, le chanteur se démultiplie par trois, toujours fesses à l’air, et arbore des chemises bleue, blanche et rouge, en pied-de-nez assumé à la France puritaine des années 70. « Les fans avaient envie que je fasse un album piano-voix. Je me suis demandé si je savais encore chanter. J’avais peur de moi-même… Sur ce disque, je suis complètement à poil… Je suis très content de l’avoir fait et très fier du résultat !« , confie le chanteur, 78 ans lors d’un entretien à l’AFP durant son passage à Paris.
Quatre ans après Enfin!, qui avait mis fin à près de trois décennies d’attente pour ses fans (Kâmâ Sutrâ remontant à 1990), le mélodiste à la crinière blonde revient avec un sobre Polnareff chante Polnareff (sortie prévue le 18 novembre), dans lequel il s’est accompagné seul au piano dans son studio personnel en Californie. Le Bal des Laze, Goodbye Marilou, Love me, please, love me, La Poupée qui fait non…: Polnareff n’a retenu que ses tubes pour cet exercice sans artifice, 11e album studio de l’artiste, qui permet de redécouvrir son oeuvre sous un nouveau jour, comme un concert privé au domicile de ses fans.
« Ma voix est mieux qu’avant »
De sa voix intacte, il chante a cappella une version de Tout pour ma chérie. Il offre aussi une version spatiale de Holidays, sa reprise préférée en piano-voix, « mieux que l’originale« , estime-t-il. Sur Lettre à France, après un émouvant solo de piano, il martèle l’un des couplets: « Il était une fois/Toi et moi/N’oublie jamais ça… « . En avant-goût, il avait dévoilé il y a quelques semaines un clip de sa chanson-hymne où trois avatars de la star, lunettes blanches sur le nez, apparaissaient au piano en plein désert, vêtus de bleu, blanc et rouge.
« Lettre à France, c’est la Marseillaise des expats…. « , dit-il. « Cet exil forcé ne sera jamais oublié… Ça fait partie des douleurs de la vie… Mais, je n’aime pas le passé… Je ne suis pas un nostalgique: j’aime aujourd’hui et le futur !« , confie-t-il encore. « J’ai de la chance: ma voix est mieux qu’avant. Je peux monter autant, et même un peu plus. Reprendre mes succès a été douloureux à cause de trucs persos qui m’avaient inspiré à l’époque, mais que je n’avais pas envie de me remémorer… « , ajoute-t-il. « Il y a en qui vont dire que Polnareff n’a plus d’inspiration et ressort ses vieilles sacoches… C’est complètement faux ! Je n’ai jamais composé autant de trucs nouveaux !« , assure le chanteur qui annonce d’autres albums.
Invité d’honneur de la finale de la Star Academy
Le 26 novembre, l’Amiral (comme le surnomme ses fans) sera l’invité d’honneur de la finale de la Star Academy: « si la Star Ac avait existé quand j’étais chanteur des rues, je me serais inscrit ! C’est important de donner une vitrine à de jeunes chanteurs« . Ses préférés parmi la nouvelle génération ? « Clara Luciani, Hoshi, Jérémy Frérot… Bienvenue aux nouveaux !«
Avant de retrouver Polnareff à partir du 24 mai à Nice où il donnera le coup d’envoi de sa tournée, ses fans peuvent toujours découvrir (sans lui) PolnaRêves (référence au morceau Polnarêve de 1974), une « expérience immersive et onirique à 360 degrés » inspirée de ses tubes, à l’affiche au théâtre Le Palace, à Paris, jusqu’en mars.
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