Alors que le marché du « végétal » ne cesse de s’étendre ces dernières années, porté par la grandissante conscience écologique des populations, les protéines d’origine animale – viande, poisson, œufs mais aussi laitages – restent les protéines favorites des Français désireux de subvenir à leurs besoins protéiques, selon les chiffres de l’Inrae.
Car oui, on a tendance à l’oublier mais les laitages – aussi appelés produits laitiers – qui regroupent le lait (cru, frais, pasteurisé, stérilisé, en poudre), les fromages, les yaourts, les fromages blancs et les laits fermentés sont une source non-négligeable de protéines de qualité, essentielles pour le bon fonctionnement de l’organisme.
Les laitages : des protéines de qualité
Alors qu’en France, la consommation de lait (vache, chèvre, brebis) par habitant et par an s’élève à 53 kg, contre 26 kg pour le fromage, détaille le Ministère de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire, les produits laitiers, connus pour être riches en calcium, s’avèrent être aussi riches en bonnes protéines.
« Les protéines sont comme un collier de perles et chaque perle est un acide aminé. L’alimentation en amène 8 ou 9 que le corps ne fabrique pas. Les protéines laitières font partie des protéines de bonnes valeurs biologiques qui amènent l’ensemble des acides aminés non fabriqués par le corps », explique Nina Cohen Koubi, médecin nutritionniste.
Ainsi, ces protéines laitières se classent en deux catégories distinctes, les caséines, présentes à environ 80 %, et les protéines du lactosérum, présentes à environ 20 %, apportant le plus d’aminés essentiels pour le corps.
Combien faut-il consommer de laitages par jour ?
Tandis que les recommandations officielles en produits laitiers s’élèvent à “2 par jour pour les adultes”, il est recommandé « après 55 ans […] d’augmenter sa consommation de laitages et de passer à 3 ou 4 par jour en raison de leur richesse en calcium et en protéines”, précise le site de l’Assurance Maladie.
Pour un adulte actif, l’ANSES recommande unapport quotidien en protéines de 0,8 gramme par kilogramme de poids. Ainsi, afin de diversifier les apports, les portions de laitages à consommer quotidiennement se traduisent concrètement par 150 ml de lait,125 g de yaourt ou 30 g de fromage.
Afin de favoriser un plus grand apport en protéines – dans le cadre d’un régime santé spécifique ou pour les personnes qui doivent augmenter leur apport en protéines -, certains laitages sont plus riches que d’autre, à l’image du skyr, un yaourt islandais : « dans les laitages riches en protéines, il y a le skyr, conseillé notamment pour les intolérants au lactose. Ce yaourt a l’avantage d’être pauvre en lactose et en graisses, mais très riche en protéines. Il ne cause pas de problèmes digestifs », ajoute l’experte.
Pourquoi des protéines laitières ?
Partie intégrante d’un schéma alimentaire équilibré, « les protéines servent à amener les anticorps nécessaires et participent à la composition des enzymes, au renouvellement des cellules et des hormones », continue la médecin nutritionniste. De plus, elles « participent au renouvellement des tissus musculaires, des phanères (cheveux, ongles, poils), de la matrice osseuse, de la peau », détaille de son côté l’ANSES.
Une étude de 2020, publiée dans la revue Médecine des maladies Métaboliques, avait prouvé comme “les apports nutritionnels, particulièrement ceux en calcium et en protéines, jouent un rôle significatif” sur le capital osseux mais aussi les “effets bénéfiques des produits laitiers […] sur le remodelage osseux à l’âge adulte”.
Une autre étude de 2013, publiée dans Nutrition & Metabolisme avait, elle, montré comment « les protéines laitières peuvent indirectement améliorer la santé métabolique en favorisant la perte de poids corporel et de masse grasse grâce à une satiété accrue, tout en favorisant la croissance et la fonction des muscles squelettiques”.
Produits laitiers : bons pour la santé et l’appétit mais avec modération
Bien que les protéines laitières participent à la croissance et au développement de l’enfant et adolescent, agissent sur la bonne santé de l’organisme tout au long de la vie, et possèdent un pouvoir rassasiant, elles doivent être consommées dans une logique d’alimentation diversifiée et équilibrée.
En effet, une alimentation variée reste la clé pour rester en bonne santé et voir ses besoins protéiques satisfaits, en multipliant les différentes sources. Dans ce sens, une étude publiée en mai 2022 dans Médecine BMC avait mis en lumière que “une consommation élevée de produits laitiers pouvait être associée à des risques plus élevés de cancer du foie, de cancer du sein chez la femme et, éventuellement, de lymphome”, selon les observations faites sur le panel d’adultes chinois.
Une alimentation saine et équilibrée sera faite de « protéines animales (viande, poisson, œuf, laitages) et de protéines végétales, associée par les céréales (riz, pâtes, semoule) et les légumineuses (lentilles, fèves, haricots blancs et rouges) », rappelle en conclusion Nina Cohen Koubi.
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