Le 26 octobre 2022, au micro du podcast roumain La Fileu, la tenniswoman Sorana Cirstea – numéro 38 au classement WTA – a témoigné des préjugés sexistes et des discriminations que subissent encore les athlètes féminines, notamment dans la recherche et la signature de contrats de sponsoring.
L’athlète de 32 ans confie : « Je me souviens du jour où j’ai signé un contrat avec Adidas, ils m’ont dit : ‘Il vaut mieux être belle et top 20 que moche et numéro une mondiale‘ ».
« Un bon look pour une sportive »
Sponsorisée par l’équipementier jusqu’en 2016 – avant de collaborer avec New Balance jusqu’à aujourd’hui – Sorana Cirstea aurait été, à l’époque, qualifiée par Adidas comme ayant « un bon look pour une sportive », selon ses propos rapportés par Reuters et relayés par ESPN.
La joueuse de tennis souligne, au micro de Le Fileu, que, d’après son expérience, le financement par les marques « dépend beaucoup de [n]ous, en tant que personnalité, de ce que [n]ous inspir[ons], de la façon dont [n]ous [n]ous présent[ons]. »
« Les joueuses sont pour eux des produits sur un marché« , poursuit Sorana Cirstea. « La Grande-Bretagne vend, l’Espagne vend aussi. L’Europe de l’Est ne vend pas », dénonce-t-elle en appuyant l’idée de « critères de beauté favorisés ». « Ils ont leurs propres quotas, c’est un marché », admet-elle.
Le sport féminin, toujours bastion du sexisme
Dénonçant des « caractéristiques qui ne sont pas liées au sport à proprement parler, mais à des considérations esthétiques, voire sexuelles », Béatrice Barbusse, sociologue, autrice et vice-présidente de la fédération française de handball avait déjà signalé à FranceInfo Sport ces comportements ayant pour but « de rendre la sportive conforme aux stéréotypes de genre liés à la femme« .
Une sexualisation systémique des sportives également dénoncée par l’équipe norvégienne de handball norvégienne, en 2021, lors d’un match en Championnat d’Europe. Les joueuses scandinaves avaient été sanctionnées d’une amende de 1500 euros pour avoir porté un short plutôt qu’un bikini “ajusté et échancré”, comme le précisait le règlement.
Au-delà des questions liées au physique des athlètes, les sportives réclament aussi la fin d’autres discriminations et tabous, notamment ceux qui entourent encore les règles dans le sport ou la maternité (corps après la grossesse, allaitement en public et retour, en compétition, après avoir eu un enfant).
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