Souffrant d’angoisses face à la situation écologique de la planète, Justine témoigne de son burn-out du colibri.
Restez informée
Militante écologiste, Justine est éco-anxieuse face à l’urgence climatique. Une inquiétude qui l’a conduite à un abattement semblable au burn out. Voici comment la jeune femme tente de définir ce qu’est l’éco-anxiété : « C’est une peur et une colère et une tristesse qui sont légitimes parce qu’on est en train de perdre quelque chose qui nous est cher et qui nous constitue. Sans la nature, sans un air pur et une eau pure, on n’est pas grand-chose. »
Elle décrit les sensations qui l’envahissent : peur, incompréhension, impuissance. Justine avoue : « il y a, au fond, l’idée qu’on a peur de mourir. »
L’éco-anxiété, phénomène de stress très contemporain, a été théorisée en 1997 par la chercheuse en santé publique belgo-canadienne Véronique Lapaige. Le terme s’est répandu dans les médias plus récemment et apparaît dans le dictionnaire en 2022.
Pour la jeune femme, ces angoisses se révèlent être un moteur d’action et de mobilisation pour la lutte écologiste : « ça permet de se mettre en action. » Les éco-gestes à adopter sont variés : réduire ses déchets, ne plus prendre l’avion, limiter sa consommation de viande, réfléchir avant de voter, utiliser une gourde… Pour la militante, commencer à agir permet de gérer son éco-anxiété.
Burn-out du colibri
Le Mouvement des colibris, fondé notamment par Pierre Rabhi incite à passer à l’action, individuellement et collectivement, et invite chacun à faire sa part afin de permettre l’émergence d’une société écologique et solidaire.
Or Justine met en garde : « Il ne faut pas tomber dans le burn-out du colibri. » Celui-ci se caractérise en agissant trop individuellement jusqu’à en oublier le collectif. La jeune femme a décidé d’être zéro déchet pour participer à l’effort collectif de sauvegarde du vivant : « Ma poubelle annuelle fait 400 grammes » explique-t-elle. Et ne s’arrête pas là : elle mange au maximum une alimentation végétale, ne possède pas de voiture et prend très peu l’avion. En résumé, elle fait le maximum en son pouvoir.
À un moment, l’écolo convaincue craque : « J’ai un peu pété un câble. Parce que c’était trop. Je me suis rendue compte qu’une personne ne pouvait pas porter la responsabilité de toutes les fautes de la planète et donc, que je ne pouvais pas incarner toutes les solutions non plus.«
Elle évoque le terme de burn-out – généralement utilisé pour parler d’un surmenage professionnel – pour désigner l’épuisement mental qui l’a accablé en voulait être parfaite.
Pour Justine, même si l’engagement individuel a son importance, ce n’est pas un écart qui va tout changer. Elle pointe la nécessité de fonctionner en équipe : « Je pense qu’il est important de se regrouper en association, en collectif.«
Alors si vous êtes sujet à l’éco-anxiété, rassurez-vous : tout ne dépend pas de vous. Déculpabilisez si vous n’êtes pas parfait, et prenez soin de vous avant tout !
Source: Lire L’Article Complet