• « 20 Minutes » a demandé à des fans de films d’horreur d’expliquer pourquoi ils aimaient tant se coller des sueurs froides dans les salles obscures.
  • Les films d’épouvante, « ça me met dans une ambiance de tension, et ça m’apporte une bonne dose d’adrénaline ! », explique Gaëlle.
  • Les lecteurs de « 20 Minutes » ont une préférence pour les films d’horreur des années 1970 et 1980, qui avaient, assurent-il pour la plupart, plus de charme.

Freddy Krueger, Michael Myers ou Jason Voorhees… Ces personnages culte, emblèmes de l’horreur au cinéma, n’évoquent peut-être, chez vous, que d’atroces souvenirs de soirées vidéo, où vous vous amusiez à vous faire peur, adolescents. Mais pour beaucoup, ces trois-là sont les figures de proue d’un genre qu’ils vénèrent : les films d’horreur.

Ces spectateurs-là ne jurent que par Simetierre, Scream ou Candyman. Quand vous dévorez le nouveau DC Comics ou le Disney de Noël, eux s’empiffrent de pop-corn devant le dernier Halloween. Mais pourquoi aiment-ils autant les films qui leur collent des sueurs froides ? A l’occasion de la Nuit en enfer, qui a lieu ce vendredi soir, à Montpellier (Hérault), dans le cadre du Cinemed (lire ci-dessous), 20 Minutes a demandé à des fans de films d’horreur pourquoi ils appréciaient tant sursauter au cinéma.

« Une bonne dose d’adrénaline ! »

« Les films d’horreur me permettent de me faire peur », même si la réalité n’est « pas si mal en termes de peur et d’atrocité », confie Gaëlle, fascinée par les œuvres d’épouvante. Mais Conjuring, Annabelle, la saga Sinister et les Ça du début des années 1990, qu’elle adore, lui permettent aussi, ajoute-t-elle, « étrangement, de passer un bon moment ». « Ça me met dans une ambiance de tension, et ça m’apporte une bonne dose d’adrénaline ! » Mais il y a des limites au glauque tout de même, poursuit Gaëlle.

« Le film que j’ai le moins supporté est Hostel », qui raconte les mésaventures d’étudiants américains, dont les vacances se transforment en cauchemar. Si elle n’a pas aimé, déplore-t-elle, c’est parce que « la barbarie était bien trop proche de la réalité, et que cela ne m’a pas permis de prendre du recul sur ce film ». Emma a vécu un peu la même expérience, avec Simetierre, qui évoque le destin sanglant d’une famille, qui s’installe près d’un cimetière d’animaux. Elle a frissonné « non pas à cause des morts vivants, mais à cause de la sœur, malade. Car je savais que ça pouvait exister dans la réalité. »

Les films « attisent ma curiosité »

Angie, elle, intellectualise un peu plus sa passion pour le genre. « Les films d’horreur sont un moyen d’appréhender nos craintes sur le monde par le biais de personnages qui vont vivre des choses « pires » que nous, et donc nous soulager sur notre situation », confie-t-elle. Alexandra est, elle aussi, « une grande fan de films d’horreur, d’aussi loin que je me souvienne ! », témoigne-t-elle. Elle se souvient avoir eu, chez sa grand-mère, bravant l’interdiction de ses parents, Chucky ou la saga Freddy. « J’aime l’adrénaline que certains films peuvent me procurer, confie-t-elle. Ils attisent ma curiosité, et me tiennent en haleine. J’aime me faire peur, mais je n’apprécie pas, pour autant, les films » trop gores.

Une scène tirée du film "Le fils de Chucky", de Don Mancini.

Thomas parle, lui aussi, « d’adrénaline ». « J’ai 33 ans, j’ai grandi avec des films d’horreur, confie-t-il. Ma mère enregistrait sur des cassettes les films qui passaient à la télévision, j’ai pu voir des chefs-d’œuvre tel que The thing et L’exorciste très jeune, vers 7 ou 8 ans. » Il était, poursuit-il, « trop jeune pour comprendre » le sens de ces œuvres,  « mais l’adrénaline que ça me provoquait me donnait envie d’en voir d’autres. Aujourd’hui, ma passion reste la même, je regarde ces films seul, dans le noir ! »

Les films d’horreur actuels sont « too much »

Johann a toujours aimé le genre. Mais, comme la quasi-totalité des fans qui ont répondu à l’appel de 20 Minutes, ce quadragénaire nostalgique a « une grosse préférence pour les films » de la fin des années 1970 et du début des années 1980. « Je trouve les films d’horreur actuels « too much », voire grotesques, tant les effets spéciaux virtuels ne font pas réels du tout, et partent bien souvent dans l’exagération. » Dans le premier Halloween, La nuit des masques, sorti en 1978, « il y a une ambiance de malaise, qui monte crescendo tout au long du film, orchestrée par des plans de caméras très réfléchis et une musique utilisée avec une grande intelligence. La réalisation est absolument sublime. »

Une scène tirée du film "Halloween, La nuit des masques", de John Carpentier.

Dans les Halloween les plus récents, déplore Johann, « il n’y a plus aucune âme artistique, juste une succession de meurtres, sans grande recherche sur les plans de caméras ». Pour ce fan, cela ne fait aucun doute : Vendredi 13, Massacre à la tronçonneuse ou L’exorciste sont « des chefs-d’œuvre du genre comme on en fait plus ».

« Impressionner les spectateurs contemporains »

Angie est, elle aussi, très cliente des vieux films d’horreur, notamment « ceux dans lesquels les effets spéciaux sont visibles ». Le sang « d’un rouge vif », « le maquillage marqué », tout cela rend particulièrement esthétique, dit-elle, ce qui n’a rien, en réalité, rien de beau. « Les films actuels veulent souvent impressionner par leur réalisme, notamment gore. Pour moi, c’est ce qui tue la « magie » de l’horreur », confie-t-elle.

Mais, sans doute, les producteurs et réalisateurs se sont-ils adaptés à l’époque, pense Angie. « L’accès à des contenus violents, sur Internet, a dû jouer sur la difficulté à impressionner les spectateurs contemporains », note-t-elle. Il faut en effet sans doute un peu plus que des vampires et des requins, aujourd’hui, pour impressionner les salles.

Ce vendredi (20h), à l’Utopia, à Montpellier, dans le cadre du festival Cinemed, la Nuit en enfer propose des pépites du cinéma d’horreur (« Dellamorte Dellamore » et « Le loup-garou de Londres ») et des nouveautés particulièrement glaçantes (« She will », « Lunettes noires » et « Treize notes »). Informations ici.

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