- Le chanteur Claudio Capéo est au cœur d’un nouvel épisode de Nos terres inconnues dans le Vercors ce mardi 25 avril 2022 à 21h10 sur France 2.
- Contrairement à Rendez-vous en terre inconnue, l’émission animée par Raphaël de Casabianca ne fait pas sortir ses invités de France pour « aller à la rencontre » des territoires français, explique l’animateur.
- Durée du tournage, charge émotionnelle et planification des invités… 20 Minutes s’est demandé pourquoi certaines célébrités préféraient s’immerger dans la culture locale française plutôt que dans une tribu reculée à l’autre bout du monde.
Petite sœur de Rendez-vous en terre inconnue, présentée par Frédéric Lopez durant près de 15 ans puis par Raphaël de Casabianca, Nos terres inconnues emmène des célébrités en immersion dans les territoires français. Bien que dépaysants, ces voyages sont tout de même bien loin de ceux de la version à l’international, où les invités s’envolent à la rencontre de populations locales, souvent reculées, aux quatre coins du monde. Les derniers épisodes diffusés ont emmené Vianney chez les Afars d’Ethiopie et le rappeur Oli, moitié du duo Bigflo et Oli, chez les Vézos de Madagascar.
Depuis 2018, la déclinaison façon carte postale de France a déjà emmené six invités tels que Malik Bentalha, Nicole Ferroni ou encore Barbara Pravi dans les Cévennes, sur l’île d’Ouessant au large de la Bretagne ou encore en Corse… Claudio Capéo est donc le septième avec un voyage dans le Vercors diffusé ce 25 octobre à 21h10 sur France 2. Si le programme est un coup de projecteur incontestable pour les régions de notre pays, il peine à rivaliser avec le dépaysement total des immersions parmi les populations locales à des centaines de milliers de kilomètres de l’Hexagone.
Alors pourquoi certains invités partent-ils à l’autre bout du monde tandis que d’autres ne quittent pas les frontières de la France ? 20 Minutes tente de répondre.
« Une bulle » pour les participants
« Nos terres inconnues n’est pas une émission touristique », défend d’emblée Raphaël de Casabianca, qui accompagne les célébrités en France comme aux quatre coins du monde depuis 2018. « Aller à la rencontre des territoires de France à la télévision, ça a beaucoup de sens. »
Mais la déclinaison française de Rendez-vous en terre inconnue est avant tout « une bulle » pour les artistes qui y participent. « Ce sont des personnalités dont le temps ne leur appartient plus. Ils sont dans une spirale où on leur demande de faire beaucoup de choses… » Alors accepter l’invitation de l’émission, que ce soit en France comme à l’étranger c’est s’offrir une parenthèse dans sa vie et sa carrière. La première règle à laquelle se plient les célébrités conviées est de laisser leur téléphone portable avant d’entamer le voyage.
Celui qui est devenu en quatre ans le nouveau visage du programme explique que chaque expédition, dans ou hors des frontières françaises, est préparée sans savoir quelle célébrité y prendra part. « C’est déjà arrivé qu’au dernier moment, quelqu’un qu’on avait prévu pour un voyage nous dise qu’il ne peut finalement pas partir », dévoile-t-il.
« C’est la solitude qui m’angoissait le plus »
Raphaël de Casabianca raconte qu’après six épisodes de Nos terres inconnues, et un septième diffusé ce mardi, les personnalités sont désormais « aussi partantes pour partir soit en France, soit à l’étranger ».
La destination ? Ce n’est pas ce qui a le plus stressé Claudio Capéo lors du tournage. « C’est la solitude qui m’angoissait le plus », pointe le chanteur révélé dans The Voice. « Dans ma tête, j’allais être dans un endroit, tout seul, à me débrouiller, manger des vers de terre, dormir à la belle étoile et avoir froid, pour vivre comme les peuples éloignés à l’autre bout du monde. »
C’est finalement un voyage axé sur l’humain mais pas exempt de tout confort auquel le chanteur et accordéoniste de 37 ans a pris part au début de l’année 2022. « Tu montes dans le train, on te dit de descendre à Grenoble mais tu ne sais pas où tu vas, raconte-t-il. Je pensais à l’Ardèche mais au final je suis arrivé dans le Vercors. »
Une à trois semaines de tournage
La principale différence entre Nos terres inconnues et Rendez-vous en terre inconnue reste la durée du tournage. Alors qu’il est expédié en une semaine lorsqu’il est organisé en France, il dure en général trois semaines lorsque Raphaël de Casabianca part à la rencontre d’un peuple étranger accompagné d’une célébrité.
« Pour avoir un créneau de trois semaines à libérer pour Rendez-vous en terre inconnue, c’est très difficile », constate l’animateur dont le prochain grand voyage, avec Jarry au Groenland, sera diffusé prochainement.
La production de l’émission doit prévoir parfois négocier plusieurs années en avance avec les invités pour qu’ils libèrent un créneau de presque un mois dans leur agenda souvent chargé. « Pour Vianney, on a attendu un an et demi pour pouvoir partir », se souvient l’animateur. Il précise encore que les départs certains invités pour les prochains Rendez-vous en terre inconnue sont déjà prévus pour dans deux ans.
« C’est plus simple »
Mais forcément lorsqu’elles voient le condensé de leurs aventures dans l’émission, les célébrités se comparent. Lorsqu’il a débarqué dans le Vercors, Claudio Capéo raconte avoir d’abord eu une pointe de déception. « Sur le coup je me suis dit : « Ah quand même, moi je ne mérite que le Vercors » », s’amuse-t-il.
A-t-il pour autant été déçu de sa destination ? « Franchement, pas du tout. Je ne sais pas si je serai parti à l’autre bout du monde parce que trois semaines sans nouvelles de la famille, sans coup de fil… C’est compliqué ! » Finalement il estime qu’un tournage d’une semaine à quelques heures de son domicile en Alsace était « plus simple ». « J’ai eu la chance de ne pas m’éloigner trop longtemps », se réjouit-il.
Des adieux difficiles pour les sensibles
Mais participer à Rendez-vous en terre inconnue est aussi éprouvant émotionnellement. C’est pour cette raison que Frédéric Lopez a annoncé faire un pas de côté dans la présentation de l’émission en septembre 2018. Il évoquait alors des « expériences profondes » qui sont « éprouvantes et ne laissent pas indemne ». « Avec les années, laisser derrière moi ces femmes et ces hommes, qui se livrent avec autant de générosité, devenait de plus en plus douloureux. Je ressentais le besoin de ne plus vivre d’adieux déchirants. »
Pour éviter ces adieux, certaines célébrités préfèrent opter pour Nos terres inconnues. C’est le cas d’Ahmed Sylla, parti dans les Pyrénées dans le quatrième épisode de Nos terres inconnues. « On lui avait proposé de partir à Rendez-vous en terre inconnue mais il avait refusé car il disait être trop sensible », dévoile Raphaël de Casabianca.
Car en France, dire au revoir est bien moins déchirant puisque les personnes rencontrées lors de l’immersion offerte par l’émission ne sont jamais bien loin d’où vivent les artistes. Ils peuvent donc ensuite les revoir facilement. C’est moins le cas lorsqu’ils partent à la rencontre de populations reculées qui n’ont parfois pas de moyen de communication avec le monde extérieur.
Une « équation » entre un lieu et des rencontres
Si les équipes de l’émission ne quittent pas la France pour tourner Nos terres inconnues, l’expérience n’est pas pour autant moins dépaysante. « Une fois que tu es dans le Vercors, bien sûr tu es toujours en France, mais tu es avant tout dans le Vercors », insiste Claudio Capeo en se remémorant son expérience dans cette région. « C’est quelque chose qui est différent, tu as des paysages, tu as une atmosphère, tu as un climat qui est très changeant… »
Au final, le voyage « seulement avec un sac à dos et quelques noix dans la poche » qui a plu à l’artiste. Il a vu ses habitudes « bousculées dans tous les sens » et a vécu « complètement autre chose » que ce qu’il avait vécu auparavant. « Et puis ça permet de montrer que la France est belle, il ne faut pas passer à côté ! »
Selon Raphaël de Casabianca, même si la France semble moins illimitée en matière de destinations, Nos terres inconnues a encore de beaux jours devant elle. « On peut aller dans une région mais si on va dans une autre partie de cette région, ce sera très différent », indique-t-il. Il explique par exemple que si la production de l’émission a déjà posé ses caméras sur l’île d’Ouessant en Bretagne, ils pourraient encore le faire dans le Finistère ou les Côtes-d’Armor et que l’expérience soit complètement différente. « C’est toujours une équation entre les gens qu’on rencontre, leurs histoires et le lieu que l’on visite », conclut-il.
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