« Elle lui demande de s’arrêter, il refuse. Elle lui demande de la laisser sortir, il refuse », décrit le témoignage de Nina, qui relate la tentative d’enlèvement dont aurait été victime sa belle-soeur L. dans la nuit du 12 octobre 2022 en Ile-de-France.

Diffusé sur Instagram, ce récit viral met en cause un chauffeur de la plateforme de VTC Uber. L’homme fait l’objet d’une plainte déposée le 16 octobre, mais aussi d’accusations de tentatives d’agressions sexuelles de la part d’autres clientes.

Réaction d’Uber en deux temps

La jeune femme dont il est question dans le post du réseau social aurait été mise en relation avec le chauffeur accusé alors qu’elle voulait effectuer un trajet entre Ivry-sur-Seine et Montreuil. Une fois dans le véhicule, le chauffeur aurait annulé la course, mis de la « musique romantique » et aurait conduit la jeune femme dans une autre direction que celle indiquée par le GPS. « Aie confiance, ça va bien se passer », aurait lancé le mis en cause. Inquiète, L. aurait fini par sauter de la voiture en marche après avoir demandé plusieurs fois que le conducteur ne s’arrête.

Son signalement fait sur la plateforme dès le lendemain, la victime aurait reçu un message « un peu banal » raconte sa belle-soeur Nina sur le plateau de BFM TV. Uber lui aurait signalé qu’elle serait remboursée de sa course et qu’elle n’allait plus jamais être mise en relation avec son chauffeur. Mais rien de plus, le conducteur pouvait continuer d’exercer, jusqu’à la médiatisation de l’affaire en tout cas. Pour L. c’était la « double peine », a estimé Nina dans son post, puisque la passagère « ne se sent plus en sécurité nulle part (…) et [a porté] la culpabilité d’un agresseur qui tourne encore dans Paris ».

Aujourd’hui, Uber a désactivé le compte du chauffeur. La plainte le visant, elle, a été classée sans suite par le parquet de Créteil au motif que l’infraction est « insuffisamment caractérisée », relayait la chaîne d’information en continu.

Une publication virale qui inspire d’autres victimes

La viralité et l’exposition médiatique du témoignage a également donné de la voix à d’autres femmes qui disent avoir été menacées, insultées et même agressées par le même homme, dont le prénom a été cité par Nina et la photo diffusée dans le même temps.

« J’ai reçu des milliers de messages sur Instagram. Dans ces milliers de messages, des centaines témoignaient d’agressions par des chauffeurs de VTC et dans ces centaines, il y avait une petite dizaine de femmes qui m’ont rapporté avoir subi une agression ou une tentative d’agression par ce chauffeur », a-t-elle précisé à BFM TV. Certaines l’ont croisé sur une autre plateforme telle que Heetch.

Parmi ces témoignages, ceux d’une femme qui dit avoir été traité de « grosse p*ute » par le chauffeur qui l’aurait enfermée dans le véhicule pour aller acheter des cigarettes. Une autre décrit ses mains baladeuses « sous sa robe » et le fait qu’il aurait tenté de l’embrasser.

En novembre 2019, le hashtag #UberCestOver a permis de libérer la parole des victimes d’abus et violences sexuelles au cours de leurs de trajets. La même année, le 5 décembre, Uber a publié son premier rapport sur la sécurité au sein de ses véhicules, aux États-Unis, admettant que près de 6 000 agressions sexuelles et plus de 460 viols avaient été signalés entre 2017 et 2018. Depuis, la plateforme s’était engagée à mieux protéger ses usagères et à former ses chauffeurs aux questions des violences sexistes.

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