Avec Simone, le voyage du siècle*, Elsa Zylberstein réalise un projet qu’elle a longtemps mûri. L’actrice se confie sur ce rôle qui l’a transformée.

Vous êtes à l’origine de ce film consacré à Simone Veil, réalisé par Olivier Dahan. D’où est née cette envie ?

Elsa Zylberstein : De mes rencontres avec Simone. Cela remonte à dix ans. J’ai été très vite fascinée par cette puissance et cette émotion qu’elle dégage. Pour moi, elle est une héroïne moderne et un modèle de résilience, de force et d’humanité. Je me suis dit que cette femme méritait un grand film. Je n’osais pas trop le dire et puis, un jour, j’en ai fait part à ses fils et à son mari. Mais je pensais que, par pudeur et par respect, c’était compliqué de monter un film tant qu’elle était en vie.

Vous avez préparé votre rôle pendant un an. Comment entre-t-on dans la peau de Simone Veil ?

J’ai tout lu d’elle. J’ai visionné en boucle ses archives télé. J’observais chaque geste, chaque battement de cils, chaque avalement de salive ! Pour travailler ma voix, j’ai fait appel à des phonologues pour apprendre à «parler le Simone». Je voulais aussi que ma démarche soit pesante – je l’incarne de 35 à 87 ans ! -, alors j’ai pris neuf kilos avec l’aide d’une nutritionniste. J’ai eu des moments de découragement mais je n’ai jamais douté d’y arriver. J’étais habitée !

Comment sort-on d’un tel rôle ?

Je ne voulais pas forcément en sortir. D’ailleurs, Simone Veil est encore en moi parfois. (Très émue.) Mais ce rôle a laissé des traces. Elle m’a donné de la force dans les moments durs (elle a perdu sa maman lors du tournage, ndlr). Entrer dans les pas de cette femme est chaque jour une leçon de vie.

* En salles depuis le 12/10/2022.

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