On compte près de 4,5 millions de diabétiques de type 2 en France, et la maladie ne cesse de progresser. La prévenir est essentiel.

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Le diabète de type 2 se caractérise par une incapacité du pancréas à produire suffisamment d’insuline afin de réguler le taux de sucre dans le sang. S’installe alors une hyperglycémie chronique, aux conséquences souvent désastreuses pour la santé : accidents cardiovasculaires, atteinte des nerfs et des petits vaisseaux, risque accru de cécité ou de maladie d’Alzheimer…. Notre hygiène de vie dégradée, la sédentarité, l’obésité, une alimentation de plus en plus transformée et déséquilibrée sont à l’origine d’une explosion des cas. « La maladie frappe de plus en plus tôt, dès la trentaine, s’alarme le Dr Réginald Allouche, médecin, ingénieur et chercheur dans le domaine de la prévention du diabète et du surpoids, auteur de La nouvelle méthode anti-diabète : comment limiter ou stopper les risques (Ed. Flammarion). Or, rappelle notre expert, une réversibilité est possible si l’on intervient de façon très précoce. »

1 / Reconnaître les signes d’un prédiabète

Cet état débute environ 10 ans avant la véritable maladie. « La glycémie est alors supérieure à la normale (fixée à 1,05 g/l), mais elle est inférieure à 1,26 g/l, valeur qui signe l’entrée dans le diabète. Cette altération du système de régulation du sucre dans le sang doit être prise très au sérieux. Et ce, le plus tôt possible, car elle peut heureusement être corrigée« , affirme le Dr Allouche.

Les signes qui doivent alerter

  • Un tour de taille supérieur à 80 centimètres pour les femmes et 100 cm pour les hommes.
  • Des antécédents familiaux (parents ou grands-parents).
  • Une somnolence après les repas.
  • Des vertiges ou des malaises avec sueurs froides.
  • Une sensation de faim peu de temps après être sorti de table.
  • Des fringales et envies de grignoter entre les repas.

Ce qu’il faut faire

Consultez sans tarder votre médecin généraliste pour réaliser une glycémie à jeun ainsi qu’un dosage de l’hémoglobine glyquée. Cette valeur donne une vision rétrospective des glycémies des trois mois précédant l’examen. « À ce stade, une prise en charge correcte, avec perte de poids, adoption d’un bon équilibre alimentaire et pratique d’une activité physique régulière permet un retour à la normale« , observe le Dr Allouche.
Vous pouvez aussi acquérir un lecteur de glycémie (type FreeStyle libre®), pour réaliser une auto-surveillance. « Ses capteurs de glycémie sous forme de patch permettent de constater l’impact d’un repas mal structuré sur le taux de sucre dans le sang, mais aussi de mesurer ses progrès« , précise notre expert.

2 / Prévenir le diabète en évitant le gluten

On stigmatise, à raison, les mauvais sucres et les mauvaises graisses dans le diabète et le prédiabète, car ils modifient défavorablement l’écologie bactérienne et déséquilibrent le microbiote. On parle aujourd’hui de « flore diabétique« . A ces facteurs de risque, il faut également ajouter la consommation excessive de gluten, que l’on retrouve principalement dans les pains et les produits issus de la panification industrielle. En effet, en se collant au tube digestif, le gluten déstabilise notre flore intestinale.

De nouvelles pistes thérapeutiques

« De nombreuses équipes travaillent sur la transplantation fécale pour faire perdre du poids aux patients obèses. Elle a aussi un très grand avenir pour le diabète de type 2« , se réjouit notre expert. « Cependant, tous ces traitements, pour être pérennes, devront s’accompagner d’un changement d’hygiène de vie et de comportement alimentaire« , nuance-t-il.

3 / Choisir des aliments à index glycémique bas

L’index glycémique (IG), propre à chaque aliment, classe les glucides en fonction de leur capacité à élever la glycémie. Ainsi, ceux la faisant grimper fortement et longuement ont un IG élevé. Ceux qui sont digérés lentement et ont peu d’influence sur la glycémie ont un IG modéré à bas.

En pratique

  • Optez pour les légumineuses et réduisez les pâtes ou le riz.
  • Adoptez les cuissons courtes, al dente ou vapeur qui conservent l’IG le plus bas.
  • Privilégiez les pains à mie très compacte (levain, seigle ou céréales, baguette tradition, pain noir intégral).
  • Consommez les fruits crus et entiers de préférence au cours du repas. En purée ou en compote, leur index glycémique s’élève.

4 / Consommer des fibres

Elles préservent une bonne diversité bactérienne et ralentissent la digestion, évitant les à-coups d’hyperglycémie. On les trouve essentiellement dans les légumineuses, les céréales, les fruits et les légumes. Mieux vaut éviter de mixer ou mouliner les deux derniers, car cela casse leurs fibres : elles ne ralentissent plus alors la digestion aussi efficacement, et donc le passage du sucre dans le sang.

5 / Choisir les bonnes graisses

Côté alimentation, certaines graisses ont des propriétés intéressantes dans la lutte contre le diabète. Ainsi, les poissons gras (saumon, harengs, sardines. . .), les œufs de la filière Bleu-Blanc-Cœur et l’huile de colza, riches en oméga 3 et anti-inflammatoires, aident à réguler le taux de sucre dans le sang.

6 / Prendre soin de son foie avec l’activité physique

Le foie est également un grand régulateur du taux de sucre dans le sang. « La sédentarité et la malbouffe favorisent son inflammation, intoxication et engraissement. On parle de stéatose, qui impacte indirectement la sécrétion d’insuline par le pancréas« , poursuit le médecin.

Ce qu’il faut faire

Rompre la sédentarité ! « Lorsqu’on ne bouge pas, 1,5 l de sang transite chaque minute par le foie. Lors d’une activité physique de type cardio, où l’on transpire, ce débit sanguin atteint 2,5 à 3 l, ce qui chasse les toxines du foie et combat son inflammation. » A condition de la pratiquer pendant 50 minutes minimum, à raison de 3 fois par semaine, et aussi de rééquilibrer son alimentation.

L’avis de notre expert

« De récentes études internationales laissent entendre que le diabète, dès lors qu’il est pris en charge de façon très “musclée” à ses tout débuts, soit dans les 2 ans qui suivent son diagnostic, peut être réversible. De nouveaux médicaments régulateurs de la glycémie, les agonistes du GLP1 et les inhibiteurs de la DDP-4, parfaitement tolérés et d’emblée associés à la metformine (un antidiabétique), sont aujourd’hui disponibles. Mais, attention, une fois la maladie déclarée, ce retour à la normale est moins facile qu’au stade de prédiabète.« 

Merci au Dr Réginald Allouche, médecin, ingénieur et chercheur dans le domaine de la prévention du diabète et du surpoids.

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