- Magalie Madison est au Japan Matsuri, ce week-end, au Parc Expo, à Montpellier.
- La comédienne est l’une des stars des sitcoms AB, dans les années 1990 : elle incarnait l’inoubliable Annette, dans « Premiers baisers » et « Les années Fac ».
- Aujourd’hui, Magalie Madison, qui n’a jamais lâché son métier de comédienne, œuvre, aussi, dans le bien-être, avec son association Un pied dans l’autre.
Personne n’a oublié Annette. Ses couettes, ses lunettes rondes et colorées et sa voix suraiguë ont fait entrer ce personnage culte au Panthéon des années 1990. Dans Premiers baisers, l’une des sitcoms les plus marquantes de l’ère AB Productions, Annette était la bonne copine, un peu naïve, carrément loufoque, à qui il arrivait les pires mésaventures. Elle vouait une admiration sans faille pour Roch Voisine (et pour Monsieur Girard), et était toujours prête à rendre service à Justine, sa meilleure amie.
Ce rôle, c’est Magalie Madison qui l’a porté, pendant plus de cinq ans, dans la première moitié des années 1990, sur TF1, dans la série pour les adolescents Premiers baisers et sa suite, Les années Fac. La comédienne sera au festival Japan Matsuri, ce week-end, à Montpellier (Hérault), pour rencontrer ceux qui l’ont tant aimée, sur le petit écran.
« C’était une voix que je faisais pour m’amuser ! »
La folle histoire d’Annette débute en 1991, lors d’un casting, organisé pour la création d’une sitcom, racontant les déboires amoureux d’une bande de lycéens. « J’ai d’abord passé un premier essai, telle que j’étais, sans les couettes et sans les lunettes, raconte Magalie Madison, à 20 Minutes. Puis, on m’a demandé de revenir. » Cette fois, avec la panoplie complète de la future lycéenne maladroite de Premiers baisers, qui a fait les grandes heures d’AB Productions. Et surtout, en prenant cette petite voix, restée célèbre. « C’était une voix que je faisais pour m’amuser, sourit la comédienne. Au départ, ils voulaient une fille qui zozote. Mais je n’y arrivais pas ! J’avais l’impression qu’il fallait que je réinvente les mots, pour que ça ne sonne pas faux. J’ai proposé cette voix. Ça les a fait marrer. Et ils m’ont dit « Tu gardes ça ! » J’ai tenté un truc ! » Et ça a fonctionné.
Dès les premières diffusions de Premiers baisers, Annette s’impose comme l’un des personnages les plus populaires de la série. On se marrait quand elle tentait de s’interposer, à l’heure du petit-déjeuner, entre Monsieur et Madame Girard. Ou on s’émouvait, quand elle connaissait ses premières amours contrariées. « Je m’amusais beaucoup ! », confie Magalie Madison, qui « prenait à cœur » ce rôle. « Au départ, mon personnage n’avait pas l’importance qu’il a eue ensuite. J’étais la bonne copine. Puis, j’ai eu de plus en plus de texte. Et mon personnage a pris de l’ampleur dans la série. Comme je m’amusais, les auteurs ont eu envie d’écrire, et mon rôle a pris plus de place. »
« Ce n’était pas prévu de devenir comédienne ! »
A 18 ans, Magalie Madison, qui faisait déjà, depuis des années, des publicités ou des photographies, découvre le métier. « Au départ, ce n’était pas prévu, pour moi, de devenir comédienne, se marre-t-elle. Je voulais faire un métier artistique. J’ai fait des études d’arts graphiques. La série, au départ, on a signé pour 52 épisodes. » Il y en a eu… 318. Sans compter les séries dérivées. « On ne savait pas du tout ce que ça donnerait. On ne savait même pas, à l’époque, ce que ça signifiait, une série pour les adolescents ! »
Dans les studios du « Club Dorothée », à la Plaine Saint-Denis, Magalie Madison et ses camarades enchaînent les séquences, avec un rythme particulièrement « soutenu ». « C’était beaucoup de boulot, se souvient-elle. On tournait beaucoup, c’était assez dense. Mais, techniquement, tout était réuni pour que ce soit rapide. Il y avait très, très peu de séquences à l’extérieur. On passait d’un décor à l’autre au même endroit. »
« Il y a eu des périodes où j’en avais un peu marre »
Comme la plupart des programmes produits par AB, Premiers baisers sera un énorme succès sur TF1. Dans la rue, ces jeunes comédiens expérimentent alors, avec plus ou moins de bonheur, la notoriété. « Il y a des jours, quand vous êtes avec des amis, avec votre famille, vous n’avez pas forcément envie que quelqu’un vienne vous dire « Ah, mais je vous connais ! », sourit Magalie Madison. Quand un dimanche matin, c’est le seul jour où vous pouvez dormir, et que quelqu’un vient sonner à votre porte à 8 heures… Ça m’est arrivé. Mais en général, les gens étaient tout de même sympathiques. »
De Premiers baisers, Magalie Madison garde toutefois « de très bons souvenirs ». « Même s’il y a eu des périodes où j’en avais un peu marre, raconte-t-elle. Mais c’est comme dans tout. Si les textes étaient différents chaque jour, quand vous faites toujours un peu la même chose, avec les mêmes personnages, au même endroit, on a envie d’aller prendre un peu l’air », sourit-elle. Si Magalie Madison assure avoir « énormément de respect pour ce personnage », et tout ce qu’Annette lui a apporté, parfois, toujours la ramener à ce rôle l’agace. « Je ne suis pas que ça ! », sourit-elle. Pas du tout, même.
Des ateliers pour se reconnecter à soi-même
Dans les années 2000, après avoir quitté l’empire AB, elle s’est notamment illustrée dans L’un reste, l’autre part et Ensemble, c’est tout de Claude Berri ou Une nouvelle amie de François Ozon. Elle a sorti un album, 23h23, qu’elle a écrit et composé. Et elle a travaillé en tant qu’artiste graphiste. « Si on n’est plus à la télévision régulièrement, c’est comme si on n’existait plus, et qu’on était à l’agonie, confie-t-elle. Pour ma part, pas du tout ! »
Depuis plusieurs années, Magalie Madison œuvre, notamment, dans le bien-être. Elle a créé une association, Un pied devant l’autre, qui propose des ateliers, pour les particuliers et les entreprises, pour prendre soin de soi. Et, plus largement, de la nature. « J’organise des immersions en forêt, où j’emmène des personnes pour se reconnecter à elles-mêmes, pour se reconnecter à la forêt, confie-t-elle. On pourra dire que je suis perchée, mais ce n’est pas le cas ! C’est une façon de prendre du temps pour soi, dans une société où on est dans une course constante à l’échalote. C’est pour moi, une évidence. » Avec son association, la comédienne participe, par ailleurs, à des opérations de reforestation, au Pérou, en Amazonie brésilienne ou en France, dans l’Essonne.
Régulièrement, d’ailleurs, la comédienne se retire en nature, sur un petit terrain, à une trentaine de kilomètres de Montpellier, sa « région de cœur », où elle applique ces préceptes. « Petite, je n’avais aucune idée du métier que je voulais faire. Mais je rêvais d’une maison, avec de la nature tout autour, des moutons, des chèvres, une forêt. » Un rêve qu’elle a pu réaliser, quelque part dans la nature, au cœur du Languedoc.
Japan Matsuri, samedi à dimanche, au Parc Expo de Montpellier. Informations, ici.
Source: Lire L’Article Complet