D’un côté, un meurtre de fin du monde. La mort de Laëtitia Perrais, 18 ans, en janvier 2011 près de Pornic, dans des conditions d’une violence sidérante.

De l’autre, un livre signé par l’historien et écrivain Ivan Jablonka, Laëtitia ou la fin des hommes (Prix Medicis 2016), puissant récit sur cette jeune fille, magnifique enquête pour « la rendre à elle-même », au-delà de sa fin atroce.

L’affaire Laëtitia Perrais, drame quasi mythologique et symbolique

Derrière le fait divers, l’ouvrage explorait le monde chaotique où il était advenu : les violences faites aux femmes, la maltraitance infantile, le manque de moyens de la justice, la récidive criminelle et son instrumentalisation, les fragilités adolescentes, aussi.

La série, diffusée sur France 3 sur trois jeudis, du 6 octobre au 20 octobre 2022 (après une première diffusion il y a deux automnes sur France 2), réussit à son tour ce pari délicat de rester au plus près de l’humain sans manichéisme, mais en mettant en lumière la dimension quasi mythologique de cette histoire.

Jean-Xavier de Lestrade, dont on a autant aimé les documentaires (Un coupable idéal, The staircase) que la mini-série 3 x Manon, nous offre un portrait aussi sobre que saisissant.

Portée par des acteurs vibrants qu’on aimerait citer tous, de la sensible Marie Colomb à Noam Morgensztern, tout en noirceur inquiète, en passant par Sam Karmann, une série pleine de cris silencieux qui résonneront en nous longtemps.

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Cet article est initialement paru dans le n°817 de Marie Claire, daté d’octobre 2020

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