L’émission Zone Interdite dévoile ce dimanche 16 octobre, sur M6, une nouvelle enquête sur les carences de l’aide sociale à l’enfance dans notre pays. L’occasion pour la présentatrice du programme Ophélie Meunier de nous raconter comment elle a vécu cette plongée dans un système choquant, qui échoue à protéger les enfants qui lui sont confiés.
"Il y a trois parties à découvrir. Tout d'abord, on est retourné dans les foyers infiltrés la première fois pour voir si les choses avaient changé depuis notre tournage. Dans certains foyers, les choses ont évolué dans le positif et dans d'autres non malheureusement. Il y a des jeunes qui sombrent dans la délinquance au lieu d'aller à l'école et il y a aussi de gros problèmes de prostitution chez les jeunes filles. On a fait un focus sur les familles d'accueil. Et malheureusement, il y en a un certain nombre qui accueillent des enfants mais qui ne sont pas qualifiées pour, ce qui montre un vrai problème dans le recrutement de ces familles. Et enfin, on s'est intéressé aux hôtels sociaux et c'est extrêmement choquant."
"Les hôtels sociaux ! On a découvert des enfants qui sont parqués là pendant des mois, voire des années, dans des lieux qui sont parfois sales et insalubres. La plupart des enfants sont déscolarisés, et en grande détresse psychologique, alors que ce ne sont encore que des enfants. Ils ne devraient pas à leur âge vivre ça, et être dans de telles conditions.
Et la deuxième chose qui m'a marquée c'est le recrutement des familles d'accueil. Il y a un tel manque, un tel besoin aujourd'hui, que si vous postulez pour être famille d'accueil on peut, avec très peu de vérifications sur votre identité, potentiellement vous confier des enfants presque du jour au lendemain, ce qui est totalement hallucinant et pas du tout sécurisant. De manière plus globale, c'est tout un système qui ne fonctionne pas. Et on se demande, moi la première, pourquoi depuis tant d'années il y autant de défaillances et finalement qui sont les responsables !"
"Avec très peu de vérifications (…), on peut vous confier des enfants presque du jour au lendemain"
"Je pense que évidemment quand on est maman, on est d'autant plus sensible aux sujets liés à l'enfance, mais ce n'est pas du tout une conséquence directe. Avant d'avoir mes enfants, je pense que j'aurai été tout autant touchée par ce type de sujet. Les enfants sont notre avenir, donc toutes les questions liées aux enfants sont majeures selon moi."
"Les sujets comme ça, dénonciateurs d'un système défaillant, leur vocation c'est vraiment de faire bouger les lignes. Faire en sorte que les mineurs pris en charge par l'ASE dans notre pays puissent avoir les mêmes chances que les autres, et puissent grandir dans de bons environnements et y être en sécurité."
"Je peux vous confirmer qu'il y a de très grosses enquêtes qui sont en cours de fabrication et qui seront diffusées dans les prochains mois. Pour des raisons de concurrence je ne peux pas vous dévoiler les sujets. Mais en tout cas, entre la fin de l'année et le début de l'année prochaine, des enquêtes sociétales très fortes vont sortir, et ce sont encore une fois des sujets que l'on suit depuis des années."
Interview exclusive ne pouvant être reprise sans la mention du Journal des Femmes
Les défaillances de l'ASE au coeur de l'émission de ce dimanche soir sur M6
Près de quatre ans d'enquête auront été nécessaires pour préparer ce nouveau reportage de Zone Interdite sur le service de l'aide sociale à l'enfance (ASE) en France. En 2020 déjà, M6 avait diffusé un premier sujet consacré aux foyers accueillant des enfants disposant d'une mesure de protection de l'enfance de l'État. Les téléspectateurs avaient pu découvrir l'envers du décor de ces structures où les jeunes sont pour la plupart livrés à eux-mêmes et déscolarisés, dans un contexte de violence omniprésente. Comment leur proposer alors des perspectives d'avenir égales à ceux des autres enfants ? Cette fois encore, le reportage s'avère aussi édifiant. Effectivement, dans ce nouveau numéro, à retrouver ce dimanche 16 octobre dès 21h10 sur M6, les équipes de journalistes se sont précisément penchées sur les défaillances des hôtels sociaux et des familles d'accueil. Un sujet d'autant plus important que jusqu'à il y a peu en France, sur les 300 000 enfants et jeunes qui bénéficiaient d'un suivi de la protection de l'enfance selon les chiffres du gouvernement, environ 10 000 mineurs étaient placés par l'ASE dans ces hôtels. Un mode d'hébergement jugé pourtant comme "fondamentalement inadapté", par l'Inspection générale des affaires sociales (Igas) dans un rapport. Depuis, la loi Taquet, votée en février 2022, interdit les placements dans les hôtels mais sur le terrain la réalité est tout autre.
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