PORTRAITS – C’est une des plus grandes affaires judiciaires françaises. Après plus de 38 ans d’enquête, personne ne connaît à ce jour le nom de l’assassin de Grégory Villemin : un jeune garçon retrouvé mort le 16 octobre 1984 dans la Vologne (Vosges). Pire encore, les vrais motifs de ce meurtre n’ont toujours pas été découverts.
Dans cette l’affaire du petit Grégory, aujourd’hui connue de tous les Français, plusieurs protagonistes ont été concernés, de loin comme de près, par ce meurtre. Pour rappel des faits, dans la journée du 16 octobre 1984, le jeune Grégory Villemin a été retrouvé mort dans la Vologne. Seulement, après plusieurs années d’enquête, aucun coupable n’a, à ce jour, été inculpé pour cet assassinat. C’est pourquoi, afin de mieux comprendre les rouages de ce fait divers, Gala.fr vous propose de (re)découvrir les personnages clés.
Grégory Villemin : la victime
Premier personnage clé dans l’affaire : Grégory Villemin, la victime. À seulement 4 ans et demi, le jeune garçon a disparu dans la journée du 16 octobre aux alentours de 17 heures alors qu’il jouait dans le jardin de la maison familiale. Ce n’est que quelques heures plus tard que son corps a été découvert dans Vologne, à 6 kilomètres de Lépanges (Vosges). D’après les révélations faites par les enquêteurs, il a été retrouvé les pieds et les mains ligotés par une cordelette. Avant de mourir, et d’après plusieurs expertises scientifiques, l’assassin lui avait administré de l’insuline : une hormone naturellement produite par le corps humain, utile pour les personnes diabétiques, mais pouvant rendre inconscient celles qui ne le sont pas.
Jean-Marie Villemin : le père de Grégory
Jean-Marie Villemin est un ancien contremaître dans une usine de pièces de voitures située à Lépanges-sur-Vologne. Il est notamment le père du petit Grégory. Peu de temps après que l’affaire a éclaté, le père de famille avait rapidement soupçonné que son cousin Bernard Laroche (présenté un peu plus bas) était derrière le seul responsable du meurtre de son fils. Convaincu par ses doutes, il avait même publiquement annoncé en février 1985 son intention de tuer Bernard. Des menaces qu’il avait concrétisées le 29 mars 1985 puisque Jean-Marie s’était muni d’une arme et avait tué son cousin. Un crime qui avait conduit Jean-Marie Villemin à être condamné à 5 ans d’emprisonnement le 16 décembre 1993. Depuis sa sortie de prison, le père de Grégory se veut très discret.
Christine Villemin : la mère de Grégory
Christine Villemin est ancienne ouvrière à la Manufacture de confection vosgienne. Elle est également la mère du jeune Grégory. Tout au long de l’affaire, cette dernière a rapidement été soupçonnée d’être à l’origine du meurtre de son enfant. Des doutes qui l’ont conduite à être officiellement accusée le 5 juillet 1985 par la justice. Les forces de l’ordre avaient estimé qu’elle aurait pu rédiger les lettres du Corbeau à l’aide d’une étude graphologique. Sans compter que des cordelettes identiques à celles ayant ficelé Grégory avaient été retrouvées dans la cave familiale. Alors enceinte de son deuxième enfant, Christine avait été incarcérée pendant près de onze jours avant d’être finalement libérée et lavée de tout soupçon.
Monique et Albert Villemin : les grands-parents de Grégory
Monique et Albert Villemin sont les grands-parents de Grégory et les parents de Jean-Marie. Pendant de nombreuses années, certaines suspicions ont pesé sur Monique Villemin. Pour cause, elle a eu un rôle important dans l’affaire. Entre 1981 et 1983, cette dernière avait consigné sur un registre vert chaque appel du corbeau. Cependant, après l’assassinat de Grégory, certaines expertises en écriture la désignent comme étant l’auteure potentielle de lettres anonymes envoyées en 1985. Dans ces courriers, on pouvait notamment lire plusieurs accusations où le Corbeau accusait Christine Villemin du crime. Elle est morte en avril 2020 dans un Ehpad.
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Bernard Laroche : le cousin
Rapidement après la découverte du corps du petit Grégory, Bernard Laroche a rapidement été considéré comme étant le principal suspect. Pour cause, Murielle Bolle, sa belle-sœur, avait rapidement indiqué aux enquêteurs qu’elle était présente dans la voiture lorsque ce dernier a récupéré le petit Grégory au domicile des Villemin. Dès lors, même après que Murielle ait retiré ses propos, la justice avait ordonné l’arrestation de Bernard Laroche. Le 5 novembre 1984, Bernard Laroche a donc été arrêté puis inculpé pour l’assassinat du petit garçon de quatre ans.
Quelques mois plus tard, à savoir le 4 février 1985, Bernard Laroche a été libéré, faute de preuves supplémentaires. À sa sortie, il avait notamment pour projet de reprendre son emploi et sa vie en main. Une libération jugée injuste aux yeux de Jean-Marie Villemin qui, le 29 mars 1985, l’a tué. Suite à cet assassinat, Bernard Laroche a donc fait l’objet d’une ordonnance de non-lieu émise par le tribunal le 18 avril 1985. Cette ordonnance ne lève pas les nombreux soupçons qui pèsent sur lui, mais le rende, aux yeux de la justice, non-coupable.
Murielle Bolle : la belle-sœur de Bernard Laroche
Murielle Bolle est la belle-sœur de Bernard Laroche. À l’époque, cette dernière était âgée de 15 ans, et elle avait apporté un témoignage aujourd’hui encore considéré comme très controversé. En effet, face aux enquêteurs, elle avait accusé son beau-frère d’avoir fait monter le petit Grégory dans sa voiture et d’en être descendu avec lui sur les lieux où il pourrait avoir été jeté dans la Vologne. Seulement deux jours après son interrogatoire, Murielle Bolle s’était rétractée et avait innocenté Bernard Laroche.
Un retour en arrière qui n’a pas été suffisant aux yeux de la justice pour disculper son beau-frère, qui a ensuite été inculpé – avant d’être relâché -. D’après les dires d’un de ses cousins, Murielle Bolle s’était rétractée après avoir subi un lynchage familial. Chose qu’elle a toujours niée. Enfin, le 29 juin 2017, elle a été mise en examen pour enlèvement suivi de mort puis placée en détention provisoire avant d’être libérée sous contrôle judiciaire. Une procédure qui avait finalement été annulée en mai 2018 pour « vice de forme« .
Crédits photos : Dominique Jacovides / BESTIMAGE
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