C’est la dernière banderille. Alors que Felipe VI et Letizia s’efforcent de le faire oublier, Juan Carlos et ses moeurs corrompues reviennent scandaliser l’Espagne, dans Salvar al rey, un documentaire accablant diffusé sur HBO Max.

Le scandale est remonté jusque dans les discussions entre le parlement et le gouvernement espagnols. Ce 5 octobre, le député de gauche Gabriel Rufian n’a pas hésité à interpeler la ministre de la Défense Margarita Robles sur la probité des services secrets du pays. Ont-ils vraiment couvert, pendant des décennies, les errances délictuelles de Juan Carlos ? La ministre, bien embarrassée, a botté en touche. C’est dire les ravages du documentaire Salvar al rey (« il faut sauver le roi »), diffusé sur la plateforme HBO Max depuis le 9 septembre. Les funérailles d’Elizabeth II, auxquelles le vieux roi déchu a participé à la surprise générale, ont un temps retardé le poison. Mais la fièvre a gagné. Les trois épisodes de Salvar al rey démontrent en effet, sur la base de documents et témoignages inédits, combien le père de Felipe VI, obsédé par l’argent et encore plus par les femmes, a longtemps été protégé par tout un système.

Au coeur de ce système, une femme, à la fois victime et complice : la photographe-reporter Queca Campillo, maîtresse de Juan Carlos pendant 29 ans, jusqu’à sa mort d’un cancer du poumon en 2015. Comme le rappelle le site pronto.es, leur rencontre a lieu, après la mort du Général Franco, en 1975. Queca Campillo ne se distingue pas parmi les photographes conviés à couvrir son couronnement, mais Juan Carlos la remarque lors d’un dîner d’Etat avec le président équato-guinéen Teodoro Obiang. Le lendemain, elle est invitée au palais de la Zarzuela. Au bout du fil, Juan Carlos en personne, qui lui susurre : « Devinez à qui tu parles? ». Le mariage du roi avec Sofia, organisé par Franco, n’est déjà plus qu’un simulacre. C’est le début d’une passion interdite, et bien couverte, entre le souverain et Campillo. Salvar al rey exhume des enregistrements de la photographe : « C’était une relation difficile, car nous n’avions nulle part où nous rencontrer et les téléphones portables n’existaient pas. On se retrouvait dans une camionnette garée dans un chemin près de la Zarzuela.« 

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Queca Campillo, une maîtresse dévouée à l’extrême

Queca Campillo ne va pas seulement assouvir les besoins sexuels de Juan Carlos, elle va également jouer les antennes relais, étouffer les scandales susceptibles d’être reportés par ses confrères journalistes. Sa fille Carmen Guttierrez témoigne à l’écran : « Ma mère reportait au roi tous les sujets potentiellement fâcheux. » Le journaliste Antonio Montero, lui, se souvient du rôle joué par la photographe pour faire barrage aux publications compromettantes. Pour exemple, Queca Campillo empêchera la diffusion en Espagne de photos de Juan Carlo bronzant complètement nu sur un yacht. Elle aura moins de succès à stopper la révélation d’une liaison entre le roi et une autre favorite, la décoratrice d’intérieur Marta Gaya. Et pour cause, c’est un proche collaborateur de Juan Carlos, Sabino Fernandez Campo, qui l’ébruite. Démasqué, il sera limogé sur le champ.

Le documentaire Salvar al rey n’oublie pas une autre maîtresse, Barbara Rey, ex-reine de beauté et personnalité du petit écran, présentée au roi par le Premier ministre Adolfo Suarez. Juan Carlos est intenable. Ses visites chez la star deviennent dangereuses. Les services secrets espagnols finissent par louer un chalet, moins exposé. Ils rachètent également une série de photo de Juan Carlos touchant la généreuse poitrine de Barbara Rey pour 150 000 euros. De l’argent est encore régulièrement versé à la vedette pour qu’elle ne pipe mot, on lui décroche des contrats avec les chaînes TVE et Channel 9. Jusqu’à l’irruption d’une nouvelle favorite, en 2004 : Corinna zu Sayn-Wittgenstein-Sayn, qui inspire la plus grande méfiance à Queca Campillo. « Elle va mener Juan Carlos à la ruine », redoute la photographe. Sa prophétie se réalise en 2012 : Corinna, qui s’est laissée offrir une villa à proximité de la Zarzuela, est en plus photographiée au côté du roi lors d’un safari au Botswana. L’affaire de trop. En 2014, Juan Carlos est contraint d’abdiquer en faveur de son fils Felipe. En 2020, c’est l’exil aux Emirats arabes unis. A 84 ans, le vieux roi, autrefois irrésistible, tout-puissant, impénitent, ne peut plus s’appuyer que sur… une canne.

Crédits photos : Europa Press / Bestimage

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