S’il se remet doucement de ses blessures sur le Lance, le bateau qui l’a secouru, le périple de Mike Horn n’est pas terminé. Alors que le bateau est toujours coincé dans la glace, l’aventurier a donné sur Instagram un aperçu du quotidien des membres de l’équipage.

Mike Horn n’est pas encore complètement tiré d’affaire. Dimanche 8 décembre, pourtant, tout le monde avait poussé un ouf de soulagement en apprenant que l’aventurier avait été secouru. En sécurité sur le Lance, le bateau qui est venu à sa rescousse, Mike Horn tente de récupérer et de se remettre de ses blessures, qu’il avait montrées aux internautes sur son compte Instagram. Mais les choses progressent lentement, très lentement. Le bateau est toujours coincé en terres arctiques, piégé par la glace qui l’entoure. Lundi 16 décembre, soit huit jours après son sauvetage, Mike Horn donnait des nouvelles du Lance, qui essaye de revenir.

« Le bateau reste coincé »

« Piégés par la glace depuis plus de 10 jours, un membre de notre équipe nous fait part du combat quotidien à bord du Lance afin de libérer le navire des eaux gelés« , commence Mike Horn. Pour tenter d’expliquer le plus sincèrement ce qu’il se passe, l’aventurier cite simplement le carnet de bord de Charles Audier, un reporter également membre de l’équipage. Dans ces extraits, il explique comment le bateau tente de se dégager des glaces. « La mission est simple, on descend sur la glace dans le noir. Là, on nous donne une énorme barre à mine et une perceuse avec une mèche large de 25cm. Le but est de faire du “piquage” autour de la coque avec un angle de 15° tous les 5cm. Bon, ça c’est la théorie, en pratique on perce comme des bagnards tous les 10/15cm ». Une mission « très physique », et parfois décourageante. « Par -23°C avec le vent dans le visage à faire des trous, l’énergie s’envole très vite, on fatigue rapidement. En plus, la manœuvre n’a servi à rien. Le bateau reste coincé« . Après la barre à mine, l’équipe a tenté de dégager le chemin à la tronçonneuse. En vain, pour le moment. Le calvaire continue.

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Piégés par la glace depuis plus de 10 jours, un membre de notre équipe nous fait part du combat quotidien à bord du Lance afin de libérer le navire des eaux gelés. Extrait du carnet de bord de C. Audier (@le_snark): La mission est simple, on descend sur la glace dans le noir. Là, on nous donne une énorme barre à mine et une perceuse avec une mèche large de 25cm. Le but est de faire du “piquage” autour de la coque avec un angle de 15° tous les 5cm. Bon, ça c’est la théorie, en pratique on perce comme des bagnards tous les 10/15cm. On descend de la longueur de la mèche en veillant à ne pas la bloquer, là, on serait foutu. Quand on atteint l’eau, il faut faire attention à ne pas se faire emporter. C’est très physique. Les vibrations usent les nerfs et les muscles. On creuse comme des canuts, on se marre en se disant qu’on est un peu comme des mecs qui feraient des trous dans le désert…Mais on voit que ça libère une certaine pression. Je réalise plus tard qu’on est sur la glace depuis plus de 3h. Par -23°C avec le vent dans le visage à faire des trous, l’énergie s’envole très vite, on fatigue rapidement. En plus, la manoeuvre n’a servi à rien. Le bateau reste coincé. On remonte à bord. On dine. Enfin, pour Etienne (@etienneclaret), Suisse, on va souper, le diner c’est le midi et le déjeuner c’est le matin. Ah les Valaisans! Après dîner, on y retourne. On redescend via la nacelle. Là, la foreuse ne marche plus. On passe à la tronçonneuse, et au découpage de glaçons. On se sent ridicule et le travail semble insignifiant, et pourtant si éreintant. J’ai la barre à mine, je dois faire le mouvement 1000 fois, je transpire, je perds mon souffle à travers les couches, je gèle des pieds et j’ai les mains et les muscles des bras qui brulent. On continue. Il faut suivre la tronçonneuse sans tomber dessus (ce qui a failli arriver). Sigve, avec sa tronçonneuse, fait des carrés dans la glace le long de la coque, il incline la lame afin de dégoupiller les morceaux de la tranchée. C’est harassant et satisfaisant à la fois. Mais rien à faire, on ne bouge pas. On va laisser l’ancre à l’arrière en tension toute la nuit, avec un peu de chance, ça peut nous faire bouger…

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