Le biopic de Marilyn Monroe Blonde a provoqué un tollé depuis sa diffusion sur Netflix le 28 septembre 2022. Accusé de fétichiser la douleur de l’icône, le film est pointé du doigt par plusieurs personnalités telles que Emily Ratajkowski. Plusieurs scènes, violentes et crues, insistent sur les drames, pour certains supposés, qu’auraient vécu l’actrice mythique au cours de sa vie tourmentée.
L’une des critiques, émise par le Planning familial américain, est que le film d’Andrew Dominik véhicule une propagande anti-avortement.
Des scènes qui renforcent « la désinformation » sur l’IVG
Dans le film, Marilyn Monroe subit deux avortements illégaux très violents. L’un d’eux est imposé pour qu’elle puisse jouer dans Certains l’aiment chaud. Lors d’un épisode d’hallucinations de l’actrice, une scène représente l’un de ses foetus l’appelant « maman » et lui demandant si elle allait le tuer à son tour.
Cette séquence, diffusée trois mois après que la Cour surprime annule l’arrêt Roe V.Wade qui garantissait l’avortement aux États-Unis, a particulièrement choquée.
Caren Spruch, directrice nationale de l’engagement dans les arts et le divertissement de la Planned Parenthood Federation of Americans (planning familial américain, en français) la désapprouve totalement.
Dans un article publié le 30 septembre 2022 par The Hollywood Reporter, elle a déclaré : « Alors que l’avortement est un soin de santé sûr et essentiel, les fanatiques anti-avortement ont longtemps contribué à la stigmatisation de l’avortement en utilisant des descriptions médicalement inexactes des fœtus et de la grossesse. Le nouveau film d’Andrew Dominik, Blonde, renforce leur message avec un fœtus parlant en images de synthèse, représenté comme un bébé complètement formé. »
Même si elle reconnaît que le planning familial « respecte la liberté artistique » du réalisateur, Caren Sprunch ajoute que « les fausses images ne servent qu’à renforcer la désinformation et à perpétuer la stigmatisation autour des soins de santé sexuelle et reproductive. Chaque issue de grossesse – en particulier l’avortement – devrait être représentée avec sensibilité, authenticité et exactitude dans les médias. »
Un film jugé non recommandable
Le planning familial américain n’est pas le seul a s’être révolté face au biopic.
Interrogée par Newsweek, la chercheuse spécialisée dans la représentation de l’IVG à la télévision et au cinéma, Steph Herold, ne recommande absolument pas le film : « Elles auraient pu être l’occasion de montrer toute la complexité et l’humanité du personnage de Marilyn Monroe – ses réflexions sur sa carrière, sa mère, ses émotions, ses relations, ses désirs pour une future famille, et au lieu de cela, nous avons l’intérieur de son vagin. Deux fois. »
L’experte conclut que Andrew Dominik aurait ainsi « exploité tout ce que nous associons culturellement à Marilyn Monroe (sexe, célébrité, drogue, mort) d’une manière qui dénigre son humanité. »
De son côté, le cinéaste s’est défendu de faire un film anti-IVG dans The Wrap : « Je pense que le film est assez nuancé en fait, et je pense qu’il est très complexe, les gens sont évidemment préoccupés par les pertes de libertés. Mais, je veux dire, personne n’aurait rien dit à ce sujet si j’avais fait le film en 2008, et personne ne s’en souciera probablement dans quatre ans. Et le film n’aura pas changé. C’est juste ce qui se passe. »
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