Faustine Bollaert est l’oreille des émissions de témoignages de France 2. Qui mieux qu’elle pour raconter cinquante années d’amour dans ce numéro des Temps changent diffusé ce mardi 4 octobre ?

Ce numéro des Temps changent retrace cinquante ans de révolution sur le sexe, le couple et l’amour. Qu’est-ce qui vous a plu dans cette thématique ?

FAUSTINE BOLLAERT : Cette émission permet de savourer les avancées en matière de mœurs et de réaliser que les Français ont parcouru un chemin incroyable en cinquante ans. Par exemple, j’ai appris que dans les années 70, l’adultère chez les femmes était passible de peine de prison alors que les hommes recevaient une simple amende…

On découvre des images d’archives de femmes datant des années 60 dans lesquelles elles revendiquent la supériorité des hommes par rapport à elles. Vous les comprenez ?

C’est difficile mais elles n’ont pas connu autre chose. En revanche, beaucoup de femmes, à la même époque, ont tenté de s’émanciper. Je me sens plus proche de ces féministes qui se sont battues pour la parité et pour tous les droits auxquels elles n’avaient pas accès.

C’est quoi pour vous une femme libre ?

C’est une femme qui s’écoute et qui décide de vivre comme elle l’entend. Elle peut avoir plein de partenaires sexuels ou rester fidèle tout au long de son mariage, peu importe pourvu que ce soit ses propres choix.

Quel genre de couple formez-vous avec votre mari, l’écrivain Maxime Chattam ?

Nous sommes un couple complémentaire avec des postes interchangeables. Mon mari s’occupe autant des enfants (elle en a deux, Abbie, 9 ans, et Peter, 7 ans, ndlr) que je m’occupe de la maison. C’est une parité parfaite.

Élevez-vous de la même façon votre fille et votre garçon ?

Je ne leur parle pas de genre car ils sont trop petits mais je leur explique que l’on peut aimer un homme ou une femme sans que cela soit un souci. À eux de faire leurs propres apprentissages. Mon fils a très longtemps joué à la poupée et ma fille refuse catégoriquement de porter du rose.

Le documentaire traite aussi des couples non exclusifs et des trouples. Qu’en pensez-vous ?

Rien ne me choque tant qu’il y a consentement. Le poly-amour, les couples libres ou les couples à trois sont tout autant respectables, tant que chacun y trouve son épanouissement et son bonheur.

Votre côté ultra-empathique ne vous dévore-t-il pas trop au quotidien ?

J’ai appris avec le temps. Quand j’enregistre une émission trop lourde, j’ai besoin de faire plusieurs pauses dans ma loge pour décompresser par le rire avec mon équipe. Comme un besoin de légèreté. J’appelle tout le temps mes enfants pour qu’ils me racontent leurs histoires de cour de récré, ou je peux prendre rendez-vous chez le dentiste. Ça peut vous paraître anodin mais, pour moi, ça m’ancre dans la vraie vie et ça m’aide à sortir du chagrin très dur de mes invités.

Vous êtes l’oreille attentive de nombreuses personnes. Mais prenez-vous le temps pour parler de vous ?

Mes invités ne sont pas conscients qu’en racontant leurs histoires, certaines peuvent avoir une caisse de résonance très forte pour moi, par rapport à mon histoire, à mon passé. Alors quand je suis bouleversée par un sujet, je me tourne auprès de mon mari ou de mon cercle proche pour raconter mes émotions. C’est essentiel pour ma santé !

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