Trouble et imprévisible, Vincent Elbaz incarne Franck Sharko, flic emblématique des thrillers du romancier Franck Thilliez. Un héros sans concession, à découvrir jeudi 29 septembre dans Syndrome E sur TF1 à 21 h 10.
Pour ceux qui n’auraient pas lu les romans, comment présenteriez-vous Franck Sharko ?
VINCENT ELBAZ : C’est quelqu’un qui porte le poids de ses échecs et de ses pertes, et ça se lit sur sa gueule. Je n’aimerais pas forcément le fréquenter au quotidien, car il est un peu dingue et peut vous embarquer dans sa noirceur.
Cela a-t-il été le cas lors des quatre mois et demi de tournage ?
Quand on retrouve ses gosses le soir, ils n’en ont rien à faire de vos états d’âme ! Je n’ai jamais eu aucun mal à passer de la fiction à la réalité, ni d’une scène à l’autre. Au contraire, je m’épanouis grâce à cette gymnastique émotionnelle.
En quoi ce type de personnage est-il épanouissant ?
Parce qu’il m’autorise à exprimer des émotions dans un cadre serein et sécurisé. On ne prend aucun risque sur un plateau. Même quand les émotions sont douloureuses. Plus c’est tordu, plus j’aime.
Vos critères de choix ont-ils évolué avec le temps ?
C’est la vie qui vous bouscule. Comme dans un mouvement de foule, les grands bonheurs ou les grands malheurs que vous traversez font que vous vous retrouvez à une autre place dans votre existence, et que vos critères de choix évoluent.
Est-ce facile de dire non ?
Je n’ai jamais eu aucun problème avec ça. Que ce soit pour l’histoire, le metteur en scène ou tout simplement le besoin de jouer, je sais exactement pourquoi j’accepte ou non un projet, et je ne me mens pas. J’ai 50 ans, et j’ai toujours aussi faim.
Le temps n’est pas un allié pour les comédiennes de plus de 50 ans. Qu’en est-il pour les comédiens ?
Les femmes vivent effectivement cette injustice qui commence à s’inverser un peu. Alors qu’une comédienne avec une expérience de vie, c’est bouleversant ! Nous les mecs, on n’a jamais eu ce problème : plus on vieillit, plus on se « bonifie ». Femme ou homme, ce qui est beau à l’écran, c’est la vulnérabilité. Ce sont ces rôles-là que j’attends. En ce sens, Syndrome E est une belle proposition.
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