Comme son père Charles avant lui, le prince William sera investi prince de Galles dans les mois à venir. Déroulé, lieu, enjeux… tout savoir sur cet évènement historique.

« En tant qu’héritier, William (…) avec Catherine à ses côtés, notre nouveau prince et notre nouvelle princesse de Galles, continueront à inspirer et diriger nos débats nationaux » déclare Charles III très ému, le 9 septembre dernier face caméra, alors qu’il s’adresse solennellement aux britanniques, vingt-quatre heures seulement après la disparition de sa mère, la reine Elizabeth II. Par ces mots, emprunts de gravité, le nouveau souverain accorde officiellement à William, son fils aîné, et Kate Middleton, son épouse, les titres de prince et princesse de Galles.

Un titre dont Charles avait hérité à l’âge de 9 ans seulement, alors qu’il regardait distraitement la télévision dans le bureau de son directeur d’école… Face à l’écran, le jeune garçon timide et gauche, dont les oreilles décollées lui ont valu de nombreuses réflexions désobligeantes dans la cour de récréation, écoute soudain avec plus d’attention sa mère, la reine Elizabeth II, prononcer un discours lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux de l’Empire britannique et du Commonwealth à Cardiff, au Pays de Galles en 1958. Charles y apprend qu’il devient prince de Galles. Sa souveraine de mère, qui manque cruellement d’attention envers lui depuis sa naissance, ne lui en aurait pas soufflé mot.. Pour les honneurs et la couronne, il faudra néanmoins attendre. Le jeune garçon ne sera officiellement investi que le 1er juillet 1969, au cours d’une cérémonie qui semble aujourd’hui d’un autre âge…

Vague d’attentats des indépendantistes gallois

Château de Caernarfon. Pays de Galles. Au loin, dans une calèche découverte, le prince Charles apparaît au côté de sa soeur, la princesse Anne, supervisés par leurs parents, la reine Elizabeth II et le prince Philip. Dans un sourire crispé, le jeune homme de 20 ans salue la foule. Il le sait, son investiture en tant que prince de Galles est loin de faire l’unanimité. La nuit précédant leur arrivée à bord du Royal train, deux activistes sont morts dans l’explosion d’une bombe destinée à détruire la voie ferrée menant à Caernarfon. Un objectif funeste en tête : empêcher le prince d’être investi. Mais rien n’a semblé faire plier la reine. La cérémonie aura bien lieu.

Dans la cour de la vieille citadelle datant du XIIIe siècle, policiers et militaires sont sur les dents. « Il est surprenant qu’aucun missile ne soit tombé sur le carrosse » s’étonnera Charles dans son journal le lendemain, comme le rapporte l’auteur Michel Faure. D’un pas mal assuré, celui qui va être investi prince de Galles marche vers son destin, paré pour l’occasion de l’uniforme militaire de la garde galloise. Comme perdu au milieu des imposantes murailles en pierres du château médiéval, il regarde timidement les hautes bannières aux couleurs vives de tous les comtés gallois accrochées à la verticale. Un vrai décor de théâtre, pourquoi pas du Shakespeare, dont il est si friand.

« Moi, Charles, prince de Galles, je me proclame votre homme lige d’âme et de corps… »

C’est Antony Armstrong-Jones, le mari artiste de la princesse Margaret qui a été chargé d’orchestrer la cérémonie. Heureusement, il a évité le ridicule au prince Charles en s’abstenant de lui faire porter une culotte blanche à la française, comme l’éphémère Edouard VIII en son temps. 4 000 invités repartis en deux tribunes retiennent leur souffle et scrutent ses gestes avec attention alors que des milliers d’autres ont les yeux rivés sur leur écran de télévision. Vient le moment solennel où la reine Elizabeth II, vêtue d’un ensemble jaune pâle, donne à son fils aîné l’épée, la bague mais également le sceptre et la couronne. La monarque couvre ensuite ses épaules d’une cape rouge au col d’hermine. Charles, ému, les mains dans celles de sa mère, prononce alors le serment d’allégeance : « Moi, Charles, prince de Galles, je me proclame votre homme lige d’âme et de corps et je m’engage, sur ma foi et mon honneur, à vous servir jusqu’à la mort ». Un baiser, l’un des seuls publics de la reine à son fils Charles, est déposé sur sa joue.

Prince William : ce qu’il ne veut pas pour son investiture

Une cérémonie très ambiance médiévale, un brin « démodée » dont le prince William ne veut pas pour son investiture. Le nouveau prince de Galles, 40 ans en cette année 2022, souhaite un couronnement plus « moderne » comme le rapporte The Express. Exit le château de Caernarfon dont les premières pierres datent de 1283, vieilles du règne d’Edouard Ier. Place à la cathédrale de Cardiff, jugée « plus sobre » comme le souligne Point de vue. Rejetant l’idée d’une cérémonie « élaborée », le couple de Galles souhaite avant tout « s’assurer que l’événement vise à célébrer la nation galloise plutôt que de se concentrer sur eux (…) et que tout ce qu’ils feront soit conforme aux souhaits des gallois ».

Et pour cause : depuis l’obtention de leur nouveaux titres, Kate Middleton et surtout William, font l’objet d’une pétition. Nombreux sont les gallois à vouloir qu’ils y renoncent… Loin des attentats perpétrés en 1969, la monarchie britannique demeure un sujet controversé. « Le titre reste une insulte au Pays de Galles et est un symbole de l’oppression historique. Le titre implique que le Pays de Galles est toujours une principauté, sapant le statut du Pays de Galles en tant que nation et pays » clament les signataires.

Le prince William prêt à renoncer à une telle cérémonie ?

Pour ne pas fâcher davantage mais aussi eu égard à la crise, le prince William ne pourrait prévoir que le strict minimum pour son investiture. Rien d’officiel n’a encore été acté. D’autant plus qu’une grande inconnue demeure. Quels rôles pour Kate Middleton, l’épouse du prince William et leurs trois enfants, George, Charlotte et Louis ? A seulement 20 ans, Charles n’avait ni épouse, ni enfants lors de son investiture. Tout reste donc à inventer. Pour certains commentateurs royaux, stop aux conjonctures, le prince William envisagerait purement et simplement de renoncer à une telle cérémonie.

« Il est entendu qu’il n’y a aucun projet d’investiture pour le nouveau Prince de Galles. Dans un contexte de crise du coût de la vie, les responsables du palais de Kensington et le prince William lui-même ont peut-être estimé qu’il serait un peu inapproprié d’organiser une grande cérémonie d’investiture à un moment aussi difficile pour tant de familles dans le pays, » fait savoir Cameron Walker, correspondant royal de GB News à The Express. Une telle décision pourrait se révéler judicieuse, Charles III et le prince William souhaitant incarner au maximum une monarchie accessible, à l’écoute du peuple. En ce sens, le couronnement de Charles III envisagé en juin 2023, devrait également être allégé et modernisé.

Crédits photos : @BESTIMAGE / DIRECTION ARTISTIQUE GALA

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