« C’est insensé, inadmissible », pour la famille de Marie-José Povoa, morte étranglée le 27 juin 2016 à 48 ans. L’homme qui a été reconnu coupable de son féminicide par la cour d’Assise d’Amiens le 29 juin 2022, vient de sortir de prison.
Sébastien Bonnet a écopé de 15 années de prison pour « meurtre sur conjoint » mais a fait appel de cette décision. L’homme a demandé sa libération conditionnelle, qui a été acceptée, et il est sorti de détention le 11 août 2022 en attendant son procès.
Pour les soeurs de la victime, Cécile et Isabelle Povoa, c’est une décision difficile à accepter. À BFM-TV, elles confient : « Il est libre et nous, on a pris perpétuité. »
Une première libération en 2017
D’autant que ce n’est pas la première fois que Sébastien Bonnet est libéré. Avant le procès en première instance, il a été mis en examen pour « meurtre sur conjoint » et placé en détention provisoire du 29 juillet 2016 au 6 octobre 2017.
Là déjà, le prévenu avait demandé sa remise en liberté conditionnelle, acceptée au bout d’un an et demi d’incarcération et dans l’attente de son jugement. « L’audience met six longues années à arriver… Une attente insoutenable. Entre temps, il continue à vivre normalement », a témoigné Isabelle Povoa.
« Comme il n’a tué personne pendant son premier contrôle judiciaire, on peut lui en accorder un autre », dénonce Me Araklian, avocat des parties civiles. Comme il le rappelle à BFM-TV, Sébastien Bonnet a déjà été condamné en 2016 pour des violences conjugales sur sa compagne.
Dans Le Monde, la procureur générale de la cour d’appel d’Amiens justifie le délai entre la première remise en liberté de Sébastien Bonnet et sa condmanation ainsi : « Il y a eu six expertises médicales successives, une trentaine de témoins ont été entendus ». Une affaire dense, donc, avec la crise Covid-19 en plein milieu.
Face à tous ces « dysfonctionnements », disent Cécile et Isabelle Povoa, les grandes-soeurs de la victime se disent « consternées ».
Les gendarmes étaient passés juste avant la mort de Marie-José Povoa
Le 27 juin 2016, à 15h, les gendarmes s’étaient rendus au domicile conjugal. Marie-José Povoa avait déposé plainte contre son époux et une enquête pour « violences conjugales » était ouverte, rapporte la chaîne d’information continue. Sébastien Bonnet leur dit que sa femme est sous la douche et qu’ils doivent repasser plus tard. Les agents reviennent à 17h35, mais c’est déjà trop tard. Cette-dernière est retrouvée morte étranglée dans sa chambre, son mari, lui est en état d’ébriété.
Après avoir avoué le meurtre, prétextant avoir voulu « calmer » son épouse pendant une dispute, Sébastien Bonnet a nié les faits.
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