Le projet de fusion entre les deux chaînes datait de mai 2021 mais ne verra finalement pas le jour : c’est ce qu’explique un communiqué commun à TF1 et M6, ce 16 septembre 2022.

Le mariage n’aura donc pas lieu entre TF1 et M6 : les chaînes ont annoncé par un communiqué de presse commun qu’elles ne fusionneraient pas comme cela était envisagé depuis mai 2021. Les raisons invoquées sont plus techniques qu’il y paraît et surtout témoignent d’un regret commun de ne pouvoir mener ce projet au bout.

Un avis défavorable de l’Autorité de la concurrence en juillet regretté par les chaînes

L’idée semblait alléchante mais n’avait pas convaincu l’Autorité de la concurrence qui avait en juin dernier émis un avis défavorable à ce projet de fusion, ce que déplorent conjointement M6 et TF1, comme elles l’ont indiqué dans leur communiqué de presse. "Les parties déplorent que l’Autorité de la Concurrence n’ait pas pris en compte l’ampleur et la vitesse des mutations du secteur de l’audiovisuel français" se désolent les deux chaînes dans leur communiqué, "Elles restent convaincues que la fusion des groupes TF1 et M6 aurait été une réponse appropriée aux défis découlant de la concurrence accélérée avec les plateformes internationales".

De son côté, l’Autorité de la concurrence a pris "acte de l’annonce faite ce jour, par Bouygues de retirer son projet d’acquisition du contrôle exclusif du groupe Métropole Télévision" comme elle l’a annoncé dans la foulée sur son site, indiquant pour conclure que "Cette décision met fin à la procédure engagée devant l’Autorité."

TF1-M6 : "le projet ne présentait plus aucune logique industrielle"

L’avis de l’Autorité de la concurrence et les concessions réclamées par l’institution ont donc eu raison des ambitions des familles M6 et TF1. "Bouygues, RTL Group, TF1 et le groupe M6 mettent aujourd’hui un terme au projet de fusion des groupes TF1 et M6, car seuls des remèdes structurels concernant a minima la cession de la chaîne TF1 ou de la chaîne M6 seraient de nature à permettre l’autorisation de l’opération " ce qui les a conduit à conclure "que le projet ne présentait plus aucune logique industrielle." C’est donc loin d’être leur volonté que de renoncer à créer ce fameux "champion de l’audiovisuel français" mais au contraire une décision de raison. Les deux chaînes avaient d’ailleurs précisé après la publication de l’avis de l’Autorité, qu’elles "n’hésiteraient pas à arrêter" si les concessions réclamées étaient trop importantes et rendaient l’union "moins pertinente."

Déjà le jeudi 28 juillet, le PDG de TF1, Gilles Pélisson, avait craint que ce "rêve"ne tourne au « cauchemar », après un premier rapport de l’Autorité de la concurrence défavorable au projet, comme le relate le Huffington Post. "Le rêve que nous avons partagé (d’un champion français de l’audiovisuel) n’est pas forcément partagé à ce stade par l’analyse des services (d’instruction) de l’Autorité de la concurrence" avait expliqué le dirigeant, "À partir de là, avant que le rêve ne devienne cauchemar, il est nécessaire qu’il y ait un instant de raison, de réveil, en se disant peut-être que mon rêve va s’arrêter là." Le réveil vient donc de sonner.

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