Dans son prochain long-métrage attendu en France en janvier 2023, The Fabelmans, le réalisateur américain Steven Spielberg, considéré comme un des plus grands réalisateurs vivants d’Hollywood, revient sur sa propre enfance en Arizona, entre mésentente parentale et brimades antisémites. Le cinéaste a présenté le film samedi 10 septembre en avant-première au Festival international du film de Toronto. 

Secrets de famille

Ce drame sur le passage à l’âge adulte explore les secrets de famille d’un jeune homme passionné de cinéma, Sammy Fabelman. Devant un public enthousiaste, Spielberg a expliqué avoir voulu de longue date faire un film très personnel mais avoir finalement puisé sa motivation dans la « peur » suscitée par la pandémie de coronavirus.

« J’ai juste ressenti que si je devais laisser quelque chose derrière moi, qu’avais-je vraiment besoin d’éclaircir et de déballer à propos de ma maman et mon papa et mes soeurs?« , a-t-il expliqué à l’issue de la projection. « Ce n’était pas maintenant ou jamais, mais presque« .

Il a reproduit ses films amateurs de jeunesse

Si The Fabelmans n’est que semi-autobiographique, les parallèles avec la vie de Spielberg apparaissent clairement. Comme lui, la famille Fabelman déménage du New Jersey en Arizona puis en Californie et Sammy tombe amoureux du cinéma, se perfectionnant avec l’aide de ses amis et inventant des techniques pour la caméra.

« J’utilisais vraiment de la colle et de la salive, essayant de trouver comment faire tenir les choses ensemble« , s’est-il souvenu. Le film reprend beaucoup des films amateurs qu’il avait réalisés adolescent. « Dans ce film j’ai fait tous les trucs qui se passent en coulisse bien mieux que les films en 8 mm que j’ai tournés« , a-t-il lancé. « C’était une belle reprise! ».

Brimades antisémites

Même si le cinéma est une source de réconfort et d’évasion pour le jeune Sammy, le film ne cache rien de ses problèmes à la maison, comme les difficultés du mariage de ses parents, incarnés par Michelle Williams et Paul Dano.

Il montre aussi les brimades antisémites infligées par deux harceleurs dans son lycée californien. « Le harcèlement n’est qu’un petit aspect de ma vie. L’antisémitisme est un aspect de ma vie mais en aucune manière une force dominante dans ma vie« , a-t-il assuré. « Cela m’a rendu très, très conscient d’être un outsider en grandissant« .

Ce n’est pas « mon chant du cygne »

Spielberg a écarté par ailleurs des informations de presse selon lesquelles ce film serait son dernier. « Ce n’est pas parce que j’ai décidé de prendre ma retraite et que ceci serait mon chant du cygne« , a-t-il assuré, « ne croyez rien de tout cela!« .

Le festival du film de Toronto, qui a débuté jeudi 8 septembre et doit s’achever dimanche 18 septembre, attend une ribambelle de stars, dont Jennifer Lawrence, Jessica Chastain, Viola Davis, Sam Mendes et Nicolas Cage.

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