En composant cette juge d’instruction, librement inspirée du documentaire Ni juge, ni soumise, Marilou Berry n’a pas boudé son plaisir à jouer dans Marianne. Empathique et iconoclaste, une nouvelle héroïne est née ! Elle est à découvrir mercredi 7 septembre, à 21 h 10, sur France 2.
Comment vous êtes-vous emparée de ce personnage inspiré de la réalité (la juge d’instruction bruxelloise Anne Gruwez, vue dans le film documentaire réalisé par l’équipe de Strip-tease, sorti en 2017) ?
Marilou Berry : En lisant le scénario de Marianne, j’ai tout de suite vu cette silhouette de «meuf» avec les cheveux n’importe comment et des fringues qui se fichent de la mode. Puis j’ai demandé à avoir de fausses dents et, là, je me suis entendu répondre : "T’es vraiment sûre ?" Je n’aime pas la joliesse, elle ne m’intéresse pas vraiment. Il y a de la beauté dans plein d’autres choses qui ne sont pas forcément "jolies". Comme Columbo, je voulais que Marianne soit hyper reconnaissable et, en même temps, passe-partout.
Son phrasé, en revanche, est très identifiable…
C’est celui que j’entendais en tournant les pages du scénario. Contrairement à ce que j’ai découvert, tout le monde n’a pas une petite voix dans la tête en lisant un scénario ou un roman mais, moi, je l’ai toujours eue ! Depuis toute petite, je chope également des mini-détails en observant les gens, qui me servent ensuite pour des rôles. Ça aussi, je pensais que tout le monde le faisait.
Votre fils, Andy, 3 ans et demi, possède-t-il aussi cette «petite voix dans la tête» ?
J’espère ! En tout cas, il adore les histoires et il aime qu’on les lui invente. En même temps, il ne faudrait pas qu’il ait cette voix à très haute dose car ce n’est pas forcément un cadeau.
Vous semblez totalement affranchie des préoccupations d’image ou de meilleur profil, est-ce vraiment le cas ?
Franchement, oui. Je pense que tout ce qui appartient à une volonté de "contrôle" est contre-productif. J’ai découvert que lorsque je me regardais trop, je ne prenais pas les bonnes décisions. Le contrôle est dans le travail en amont. La délivrance se fait par le "débranchage" sur le plateau.
Sentez-vous comme une "accélération de particules" depuis votre rôle dans Je te promets (série de TF1 dont la troisième saison est en tournage, ndlr) ?
Pas vraiment. En revanche, j’ai réalisé l’importance de l’impact de la télévision par rapport au cinéma où un succès c’est un, voire deux millions de spectateurs, alors qu’à la télé, c’est trois à quatre fois plus ! Les gens m’adressent des messages quand je fais mes courses, ce qui ne me dérange pas car, comme je ne suis pas Britney Spears, ça ne crée pas une émeute ! C’est super valorisant de leur donner du plaisir.
La télévision n’est-elle pas devenue un terrain de jeu aussi fertile que le cinéma ?
Absolument, et encore plus pour les comédiennes ! La télé démontre une vraie volonté de réaliser une parité hommes-femmes, notamment en engageant des femmes dans les équipes ailleurs qu’au maquillage ou à la coiffure, et ça se ressent également dans les personnages.
Marianne en est un exemple, non ?
C’est une des choses qui m’a plu le plus. Elle est seule, indépendante, célibataire, sans enfant, elle aime la vie, le sexe, la bouffe et la culture, et ça ne fait pas d’elle une victime.
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