De nouvelles études montrent l’importance de traiter ce syndrome. Ces pauses respiratoires nocturnes sont en effet associées à un risque accru de nombreuses pathologies. On fait le point.

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Environ 5 à 8 % de la population française souffre d’apnée du sommeil, des pauses répétées de la respiration durant la nuit, dont 30 % des plus de 65 ans. Un sommeil non récupérateur, des somnolences diurnes fréquentes, des maux de tête matinaux, des troubles de la mémoire, parfois de la libido… sont des signes qui doivent alerter. Car ces courts arrêts respiratoires durant la nuit, qui entraînent une baisse d’oxygénation du sang, ont de graves conséquences sur la santé, en particulier sur le risque cardiovasculaire. Le syndrome d’apnées du sommeil (SAS) augmente le risque de surmortalité liée à un problème cardiaque (infarctus du myocarde) ou vasculaire (accident vasculaire cérébral).

Mais pas seulement. Des risques de cancer et de déclin cognitif (déjà suggérés par de précédents essais) sont aussi mis en évidence par de nouvelles études. Les résultats de trois d’entre elles viennent d’être présentés par des chercheurs au congrès international de la Société respiratoire européenne à Barcelone (Espagne).

La première, menée par une équipe suisse sur 358 participants (âgés de 71 ans en moyenne), montre que les hommes âgés de plus de 74 ans et souffrant d’apnée du sommeil avaient de moins bons résultats aux tests cognitifs, avec un déclin plus marqué de la vitesse de traitement et des fonctions exécutives.

La deuxième identifie l’apnée du sommeil comme facteur de risque potentiel de développer un cancer. Des chercheurs suédois ont comparé la sévérité de l’apnée du sommeil de 2.000 patients diagnostiqués d’un cancer (du poumon, de la prostate ou d’un mélanome) et 2.000 autres souffrant de SAS « seulement ». Ils ont constaté que ceux qui avaient un cancer avaient une forme plus importante d’apnée du sommeil que les autres. « Les résultats de cette étude soulignent la nécessité de considérer l’apnée du sommeil non traitée comme un facteur de risques de cancers », conclut Andreas Palm, principal auteur de l’essai.

La dernière étude, menée par des scientifiques français a suivi pendant six ans plus de 7.000 patients suspectés d’un syndrome d’apnée du sommeil. Ils montrent que ceux qui souffrent d’une forme d’apnée du sommeil sévère étaient plus à risque de thromboembolie veineuse, autrement dit de développer une thrombose veineuse (caillot dans une veine) ou une embolie pulmonaire (caillot dans une artère des poumons).

Apnée du sommeil : les solutions

Ces essais rappellent la nécessité de prendre en charge ce syndrome rapidement chez les seniors. En première intention, le médecin conseille de modifier son hygiène de vie : perte de poids, suppression de la consommation d’alcool, de tabac et d’anxiolytiques, et éventuellement porter une orthèse mandibulaire. Pour les cas les plus sévères, le traitement de référence repose sur la ventilation en pression positive continue (PPC) : ce respirateur avec masque nasal porté toute la nuit envoie de l’air sous pression, empêchant l’obstruction des voies respiratoires.

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