Très fréquentes, ces irritations appellent des traitements appropriés en fonction de leurs origines, souvent variées. Le point avec notre spécialiste.

Restez informée

Les démangeaisons intimes sont l’un des premiers motifs de consultation en gynécologie, et leurs causes s’avèrent multiples. « Si celles-ci s’installent, un diagnostic médical est alors indispensable, car elles peuvent être fréquemment confondues avec une mycose et mener à des automédications inadéquates« , met en garde le Dr Christelle Besnard-Charvet, gynécologue et homéopathe.

La sécheresse vaginale : fréquente à la ménopause

En raison de la carence en œstrogènes, dont l’un des rôles est de maintenir l’humidité vaginale et la sécrétion de la glaire, le vagin n’est plus correctement hydraté. La muqueuse qui le tapisse s’affine, elle devient moins résistante, avec des douleurs souvent exacerbées lors des rapports intimes.

Les solutions. Choisissez un produit de toilette intime dédié à cette zone fragile (Saforelle, Hydralin, Intibiome). Hydratez le vagin et la vulve avec une crème à base d’acide hyaluronique ou une huile végétale (jojoba, amande douce…), chaque matin après la douche. Par ailleurs, l’application d’un gel lubrifiant rendra les rapports plus agréables. « Si ces mesures ne suffisent pas, un traitement local à base d’œstrogènes peut être envisagé, sur prescription médicale« , indique le Dr Besnard-Charvet.

Une mycose : un déséquilibre du microbiote vaginal

Née de la prolifération d’un champignon (Candida albicans) dans la flore vaginale, cette inflammation locale provoque des démangeaisons et des pertes blanches abondantes, mais non odorantes. En cause, des bains en piscine répétés, un gros stress, la prise d’un antibiotique ou encore une consommation abusive de sucre. Le tabac est également pointé du doigt : à partir de 4 cigarettes, il favorise un déséquilibre de la flore.

Les solutions. Le traitement repose sur des ovules et des crèmes antifongiques, en vente en pharmacie. En été, pensez à bien vous rincer après chaque baignade, à sécher la zone intime et à enfiler un maillot sec. « S’il y a récidive, consultez pour ajuster votre traitement« , précise l’experte. « Je préconise une hydratation avec une crème très grasse pour limiter le prurit et la prise d’un antimycosique par voie orale. L’homéopathie (Pulsatilla, Sepia, Sulfur) est aussi fort utile pour réguler le terrain.« 

Un eczéma ou un psoriasis : une inflammation locale

Le premier est le plus souvent d’origine allergique, le second serait dû à des facteurs génétiques et environnementaux. Tous deux sont non contagieux, mais ils provoquent plaques rouges et squames qui démangent fortement, et se logent parfois sur la zone intime.

Les solutions. « Grâce à un prélèvement, le gynécologue s’assurera qu’il ne s’agit pas d’une mycose, puis il prescrira des corticostéroïdes locaux« , rassure la spécialiste. Outre ce traitement, un nettoyage très doux de la zone intime et l’application d’émollients sont recommandés. Evitez les protège-slips quotidiens, les sous-vêtements synthétiques, comme les pantalons trop serrés. Enfin, dormez sans culotte, afin de limiter les sources de frottements.

Un lichen scléreux : des démangeaisons souvent intenses

« Cette maladie chronique inflammatoire méconnue, qui n’est pas due à un défaut d’hygiène ni contagieuse, se caractérise par une modification progressive de la peau et de la muqueuse de la vulve : cette dernière devient sensible, plus pâle, parfois blanc nacré et/ou plus épaisse et indurée« , détaille la gynécologue. A terme, sans traitement, la zone peut s’atrophier complètement et les petites lèvres, se souder.

Les solutions. Le diagnostic n’est pas toujours facile à établir, car le lichen scléreux peut être confondu avec une mycose ou une atrophie vulvaire liée à la ménopause. « Pour plus de certitude, le gynécologue peut décider de renvoyer vers un dermatologue. Le traitement consiste à appliquer une crème à base de cortisone durant plusieurs mois, voire des années, avec une surveillance par un médecin expérimenté« , résume la spécialiste.

L’herpès génital : une maladie avec peu de symptômes, très contagieuse

Cette maladie sexuellement transmissible touche près de 2 millions de personnes en France, en particulier les 25-35 ans. Passé la primo-infection, le virus s’installe dans l’organisme, puis il se réveille par poussées, favorisées par le stress, une baisse transitoire des défenses immunitaires (infections virales type grippe, fatigue, etc.) ou les règles. Douleurs, sensations de brûlures localisées, démangeaisons et apparition de petites vésicules qui finissent par se rompre sont caractéristiques de la maladie.

Les solutions. Le médecin prescrit des crèmes à application locale pour réduire les douleurs lors des poussées et un traitement antiviral par voie orale. « Si les crises récidivent six fois ou plus dans l’année, il existe des traitements oraux préventifs, sur ordonnance, à prendre quotidiennement pendant plusieurs mois.« 

Eviter les épilations intégrales

Les poils pubiens protègent la vulve, dont la peau ultra-fine est fragile. Ces derniers forment en effet une barrière contre les frottements des vêtements et des sous-vêtements, les bactéries et les virus. Les épiler intégralement expose, d’une part, à davantage de sécheresse intime et, d’autre part, augmente le risque de déséquilibre de la flore vaginale (dysbiose) et d’infections sexuellement transmissibles.

A lire aussi :

⋙ 4 solutions contre la sécheresse vaginale

⋙ Vulvodynie : comment traiter la « dépression du vagin » ?

⋙ MST et IST : quelles différences ?

Source: Lire L’Article Complet