Sa fascination pour le monde sauvage entraîne l’homme à créer des races hybrides, donnant ainsi l’illusion d’accueillir des animaux sauvages chez soi. Petite revue des races les plus « lookées ».

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Le Bengal

Dans les années 1960, en Californie, une éleveuse de chats, Jean Mill, caresse le rêve d’unir la beauté du sauvage à la gentillesse des chats domestiques. Elle accouple donc une femelle chat-léopard d’Asie (Prionailurus bengalensis), un petit félin sauvage que l’on peut trouver dans une vingtaine de pays d’Asie du Sud, à l’un de ses chats de ferme noir. La portée qui naît est composée de chatons « normaux » et de chatons portant les marques du Prionailurus bengalensis. Elle croise donc une des femelles tachetées avec son père, pour continuer à accentuer la douceur du caractère de l’hybride. À l’université de Californie, le Dr Centerwall faisait des recherches de son côté sur l’hybridation du Prionailurus bengalensis, car il avait découvert qu’il ne développait pas le virus de la leucose. Il propose alors à Jean Mill des chatons pour continuer sa sélection. Pour être officiellement reconnu, un Bengal doit appartenir à la cinquième génération d’un reproducteur Prionailurus bengalensis.

L’Abyssin

Les origines de l’Abyssin restent floues, malgré de nombreuses recherches. En effet, malgré son nom, l’Abyssin ne viendrait pas d’Abyssinie, une ancienne contrée qui correspond aujourd’hui l’Éthiopie, l’Érythrée, la Somalie et une partie du Soudan. Il viendrait plutôt d’Asie, selon les dernières recherches menées sur son ADN. La race a été présentée en exposition en 1871 pour la première fois et est officiellement reconnue en 1882. Des Siamois, des Sacrés de Birmanie ainsi que les Bleus russes sont sans doute partiellement à l’origine de la race. Mais, quelle que soit son origine, l’Abyssin est aujourd’hui l’une des races qui ressemble le plus aux chats représentés par les Égyptiens.

Le Toyger

Le Toyger, dont le nom est la contraction de toy (petit) et tiger (tigre), a été développé dans les années 1980 et 1990 par la fille de Jean Mill, l’éleveuse à l’origine du Bengal. Judy Sudgen constate que son chat, Millwood Sharp Shooter, possède deux spots de marque tabby sur la tempe. Elle pense alors pouvoir développer, à partir de cette caractéristique, une race de chats qui porteraient les mêmes marques que les tigres. Les deux chats fondateurs de la race Toyger sont un gouttière, Scrapmetal, et un Bengal à ossature robuste, Millwood Rumpled Spotskin. En 1993, Judy importe Jammu Blu, un chat des rues du Cachemire, porteur de caractéristiques intéressantes.

Le Mau

Le Mau égyptien, dont la robe tachetée et la marque frontale en forme de « M » sont si facilement reconnaissables, apparaît sur des peintures murales égyptiennes remontant à la XVIIIe dynastie, il y a 2500 ans. Mais il faut attendre le XXe siècle pour que ce chat antique soit redécouvert ! Ce n’est en fait que dans les années 1950 qu’une princesse russe en exil, Natalia Troubetskoï, découvre ce chat à Rome. Elle tombe amoureuse de la race et décide de la sauver de l’extinction qui la menace dans son pays d’origine. Elle commence son élevage avec deux chats, Gregorio, un mâle noir, et Lulu, une femelle tachetée d’argent. Plus tard, Natalia Troubetskoï utilise des contacts diplomatiques pour augmenter son pool génétique en important d’autres chats du Moyen-Orient. Sa première portée naît en Italie en 1953, suivie d’une seconde en 1954.

Le Savannah

Le Savannah est un chat issu de croisements entre un chat domestique et un serval. Le serval est un félin sauvage de 15 kg environ qui cohabite bien avec l’homme. Dans certaines parties d’Afrique, on peut voir des servals vivre dans des milieux ruraux. Le but du programme d’élevage du Savannah est de produire une race de chat domestique de grande taille qui reflète les caractéristiques du serval. Le premier Savannah connu est né le 7 avril 1986 lorsque la chatte domestique de Judee Frank a donné naissance à un chaton engendré par un serval.

Article extrait du magazine Miaou #19 (éditions Prisma).

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