A deux semaines de la rentrée, il manque toujours un nombre considérable de chauffeurs de bus scolaires pour assurer le transport des écoliers. 8000 postes sont à pourvoir, mais le métier souffre d’un déficit d’attractivité, aggravé depuis la crise sanitaire du Covid 19.

  • Combien d'élèves risquent d'en pâtir ?
  • Quelles solutions ?
  • Attractivité du métier

Pénurie de chauffeurs scolaires : combien d'élèves risquent d'en pâtir ?

Autre métier lié à l'éducation et touché par une forte pénurie de personnel : les chauffeurs de bus scolaires. Après les professeurs, et les auxiliaires de crèches, les chargés de ramassage scolaire manquent cruellement à l'appel, avec près de 8000 postes vacants selon la Fédération nationale des transports de voyageurs. Une pénurie loin d'être inédite pourtant, mais aggravée par la crise sanitaire conséquente au Covid-19. Placés en chômage partiel, 5000 d'entre eux ont alors préféré se reconvertir dans d'autres métiers. De fait, à quinze jours de la rentrée, de nombreuses lignes partout en France ne pourront pas être assurées, tandis que les professionnels des transports estiment que 400 000 écoliers pourraient pâtir de cette défection.

Comment les collectivités et entreprises s'organisent-elles pour assurer le ramassage ?

Le territoire national entier est affecté par cette pénurie. "Il y aura forcément des lignes qui ne pourront pas être assurées" affirme Jean-Marc Rivera à Sudouest, et délégué général de l'OTRE, l'une des organisations patronales du secteur. Aussi, les collectivités essaient de pourvoir à ce manque, en lançant à la hâte des campagnes de recrutement, comme dans les Hauts-de-France par exemple. Une solution qui ne résoudra pas la conjoncture à la rentrée prochaine, puisqu'il faut "cinq à six mois pour former un conducteur" affirme Franck Dhersin, le vice-président de la région. Néanmoins, sur le plan organisationnel, des aménagements de plannings et des horaires décalés sont prévus entre et dans les établissements scolaires, afin de permettre à un seul chauffeur d'effectuer plusieurs allers-retours. Et si la mobilisation générale des entreprises à été décrétée, comme l'a affirmé le président de la Fédération nationale des transports de voyageurs ce 19 août sur BFM Business, les particuliers essaient de leur côté de s'arranger entre eux. Aussi, les sociétés de transport envisagent également des plans B, comme faire conduire du personnel qui n'est pas initialement sollicité pour la conduite, ou faire appel aux conducteurs de cars touristiques. Chez Keolis, gros acteur du secteur et filiale de la SNCF, on se retourne vers le recrutement de profils inédits, des seniors aux anciens militaires détenteurs du permis D, en passant par l'embauche de réfugiés via des partenariats avec des associations, ou des promotions exclusivement féminines.

Chauffeur de bus scolaire : un métier aux conditions de travail peu attractives

Si la situation est à ce point dégradée, c'est que les conditions de travail n'attirent plus de nouvelles candidatures. Pour un smic-horaire, les chauffeurs ont des amplitudes de travail de 12 à 13 heures quotidiennes, pour quatre heures de travail effectif. un recrutement généralement à temps partiel, pour lequel ils "gagnent 800 euros par mois" dénonce le secrétaire général de FO-Transports, réclamant  dès lors une rémunération décente.

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