Le 25 juillet 2013, Bernadette Lafont avait rendu son dernier souffle à l’âge de 74 ans. Une mort prématurée pour celle dont la vie avait été marquée par un drame : le décès de sa fille Pauline, en 1988. Une véritable épreuve que l’icône du cinéma avait surmontée grâce à sa force de caractère.

À tout jamais un grand nom du cinéma. Le 25 juillet 2013, Bernadette Lafont était décédée à l’âge de 74 ans. Hospitalisée à la suite d’un malaise cardiaque, elle s’était éteinte au CHU de Nîmes après avoir été placée en réanimation. En quittant pour toujours le devant de la scène, l’égérie de la Nouvelle vague avait laissé dernière elle le monde du septième art éploré. Il faut dire que tout au long de sa carrière, Bernadette Lafont n’avait pas chômé en tournant dans plus de cent films. « La comédie m’a sauvé la vie ! », avait-elle déclaré en 2006, dans des propos relayés par Le Figaro, à la sortie du long-métrage Prête-moi ta main d’Éric Lartigau. Et pour cause, sa fille Pauline était décédée brutalement en 1988. Un drame qui l’avait profondément blessé. Jean-Luc Moreau, qui avait mis en scène Bernadette Lafont pour la pièce de théâtre de Laurent Ruquier Si c’était à refaire, n’avait pas manqué de souligner la force de caractère de l’artiste face au deuil. « Elle a su dépasser cette épreuve douloureuse avec beaucoup de force, de gaieté. C’était une femme rieuse, très expansive », avait-il indiqué dans une déclaration rapportée par Le Figaro.

Femme résolument libre, comme l’avait confié sa petite-fille Anna, Bernadette Lafont avait perdu sa fille de 25 ans dans un accident de randonnée. Son corps n’avait été retrouvé qu’après trois mois de recherches et d’angoisse. Durant les investigations visant à retrouver la dépouille de Pauline, Bernadette Lafont avait été lynchée par l’opinion publique. « J’ai été torturée. On m’a harcelée. Quelqu’un m’a même demandé un jour de jurer que je ne savais pas où était Pauline… Je n’ai de comptes à rendre à personne sur ma peine, ni sur la façon que j’ai de la ressentir et de l’exprimer », avait déclaré l’actrice à Paris Match en juillet 2013. Et d’expliquer auprès du média la façon dont elle n’avait pas laissé la douleur l’envahir : « Dans l’ancienne Egypte, il y avait une déesse qui agitait une crécelle pour chasser le chagrin. Je fais comme elle. »

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Mort de Pauline Lafont : le drame aurait-il pu être évité ?

Pauline Lafont, née le 6 avril 1963 à Nîmes, était décédée tragiquement le 11 août 1988. L’actrice et fille de Bernadette Lafont était, à 25 ans, en passe de devenir la nouvelle étoile montante du cinéma. En effet, dans le film L’Été en pente douce de Gérard Krawczyk, la jeune femme avait été comparée à Marilyn Monroe. Un début de carrière prometteur pour celle qui avait été victime d’une terrible chute dans la commune de Gabriac, dans les Cévennes. Le 21 novembre, trois mois après sa disparition, son corps avait été retrouvé par un berger au fond d’un ravin. Un drame qui, selon Geneviève Delpech, la veuve de Michel Delpech, aurait pu être évité. « Comme Michel, mon mari, connaissait David, le frère de Pauline, nous nous sommes retrouvés à l’endroit où elle avait disparu. J’ai tout de suite dit : ‘Elle est là, à droite dans le ravin, elle appelle au secours. Il faut faire très vite, elle est en train de mourir' », avait-elle expliqué dans l’émission Je t’aime, etc. en juillet 2020.  Mais la grand-mère de Pauline Lafont aurait refusé de croire Geneviève Delpech : « C’était assez matriarcal chez eux, elle a donné un grand coup de poing sur la table et m’a dit : ‘Taisez-vous, ce n’est pas vrai‘ ». Et celle qui aurait des dons de médium de conclure : « J’ai été prise d’une hémorragie épouvantable, je ressentais l’agonie de Pauline donc on est partis. On a retrouvé le corps de Pauline Lafont à l’endroit exact où je le disais ». Un triste épilogue.

Article écrit en collaboration avec 6Medias

Crédits photos : Guillaume Gaffiot/Bestimage

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