• Pour sa 20e édition, le festival des Nuits Secrètes, qui se tient de vendredi à dimanche, à Aulnoye-Aymeries, dans le Nord, met le paquet sur l’écoresponsabilité.
  • Objectif : faire baisser le bilan carbone de l’événement.
  • La grande innovation de cette année, c’est de miser sur davantage de plats végétariens pour la restauration des festivaliers.

Côté scène, vont se succéder Orelsan, Damso, PNL, Vitalic, Juliette Armanet… Dans les coulisses, l’événement le plus attendu sera la réduction de l’empreinte carbone. Pour sa 20e édition, le festival des Nuits Secrètes, qui se tient de vendredi à dimanche, à Aulnoye-Aymeries, dans le Nord, met le paquet sur l’écoresponsabilité. Objectif : faire baisser le bilan carbone de l’événement.

Car quand on accueille près de 60.000 festivaliers en trois jours, il faut faire mouliner les neurones pour s’intégrer dans une démarche écologique et solidaire. Dans l’équipe des Nuits secrètes, c’est Marion Toche qui s’y colle derrière sa fonction de coordonnatrice responsabilité sociétale des organisations (RSO).

Moins de menus avec de la viande

« La responsabilité sociétale, c’est de mettre en place une série d’actions environnementales, en relation avec le respect de l’autre, pour les salariés comme pour les festivaliers, explique-t-elle à 20 Minutes. Entre chaque festival, on imagine un événement musical le plus éthique possible sur ces questions de société. »

Concrètement, cela se traduit, par exemple, depuis plusieurs années par la mise en place de trains de nuit pour ramener les festivaliers en toute sécurité vers Lille ou Saint-Quentin. « Grâce à un partenariat avec la région, un aller-retour coûte 2 euros, précise-t-elle. Il faut savoir que le transport, notamment des festivaliers, représente près des trois quarts des gaz à effet de serre émis par ce type d’événement et, plus globalement, la culture est la troisième cause de mobilité des Français. »

Deuxième poste très pollueur : l’alimentation. Les Nuits Secrètes a été l’un des premiers festivals de la région à travailler quasi exclusivement avec des produits locaux et avec de la vaisselle 100 % compostable. Cette année, les organisateurs franchissent un cap en limitant l’offre de plats avec de la viande pour proposer davantage de menus végétariens. Précurseur des tendances de demain ?

Appli pour lutter contre le harcèlement

Autre nouveauté, la présence sur site des Catherinettes, une association nantaise qui lutte contre les violences sexistes et sexuelles en milieux festifs. « Leurs équipes effectueront des maraudes avec des chasubles violettes reconnaissables pour discuter avec les festivaliers », raconte Marion Toche.

C’est également cette association qui interviendra en cas de problème identifié via l’appli Safer. Créée l’an dernier pour lutter contre le harcèlement et les violences sexuelles en milieu festif, elle permet de signaler les situations à problème en un seul clic.

En 2019, une jeune femme avait porté plainte pour viol à l’issue du festival. « La plainte avait été classée sans suite, souligne Marion Toche. Mais cette histoire nous a interpellés sur la sécurité au sein d’un festival. »

Bilan carbone, l’an prochain

Enfin, dernière innovation, la grande scène, habituellement installée au cœur de la ville, se déplace à quelques encablures sur une prairie de 10 hectares (20 terrains de foot). « Ce changement de site fait qu’on repart un peu dans l’inconnu sur tous nos process, glisse-t-elle. C’est pourquoi on se donne encore un an pour réaliser officiellement le bilan carbone de l’événement. »

Tous ces choix ont un coût. « Surtout en termes de temps de préparation, note-t-elle. On espère que le ministère de la Culture mette enfin en place des aides conditionnées à une Charte de l’environnement. Car déployer ce genre de mesures écoresponsables est aujourd’hui obligatoire si on veut que les festivals de musique continuent d’exister demain. »

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