• Dans sa série d’été intitulée Tournez Manèges, la rédaction de 20 Minutes vous propose de plonger dans les secrets des attractions à sensation.
  • Aujourd’hui, direction le Parc Astérix où les célèbres montagnes russes du Tonnerre de Zeus ont été « réhabilitées » en 2022.
  • « C’est la troisième attraction préférée de nos visiteurs, on ne pouvait pas se louper sur cette nouvelle version », explique Damien Thibault, chef de projet.

Ils sont fous ces dieux grecs ! La statue colossale qui accueille les visiteurs de l’attraction Tonnerre de Zeus, au Parc Astérix, porte désormais une culotte… rose. Cette excentricité vestimentaire (imagine-t-on Taranis ou Belenos porter une culotte sous leurs braies ?) a une vertu : notifier de manière très visible (notamment pour les adeptes d’Instagram…) la réhabilitation des emblématiques montagnes russes en bois. Fermée pendant plusieurs mois, la célèbre attraction a rouvert au printemps sous le nom de Tonnerre de Zeus 2.

Petite culotte rose mise à part, le chef de projet de cette réhabilitation reconnaît lui-même que « la majorité du public ne se rendra pas compte qu’il y a eu des modifications. » De quoi parle-t-on exactement ? « Le principal changement concerne le train, qui est un nouveau modèle, plus performant et mieux articulé, explique Damien Thibault. Le parcours a été modifié aussi, des bosses et des inclinaisons, et un tunnel avec des effets spéciaux. Pour nous, ou pour des gens du milieu, voire des visiteurs réguliers, ce sont de gros changements. »

Air time of my life

Assez peu spectaculaire en apparence, cette réhabilitation était malgré tout nécessaire pour coller aux standards actuels de ce type d’attraction à sensation. « On a enlevé une courbe qui était inconfortable, où le train tapait dans le virage. Comme le train va plus vite et que le parcours est un peu plus court, le temps passé dans l’attraction a été réduit. Mais on gagne en intensité. » Outre le confort, les passagers pourront compter sur un nombre record de air times, ces moments où on a la sensation de tomber dans le vide et de flotter.

Troisième attraction préférée des visiteurs du Parc Astérix (après Osiris et le Pégase Express), Tonnerre de Zeus a ainsi une réputation à tenir, celle de la montagne russe emblématique, qui se voit (et s’entend, merci les crieurs) de loin. Damien Thibault assume cette course à l’armement que se livrent les grands parcs d’attractions : « Il y a des parcs plus familiaux, il y a des parcs spécialisés dans les attractions à sensations fortes. Nous, on doit être bons partout pour séduire tous les publics, c’est notre stratégie et notre positionnement. Avec ce genre d’attractions, il y a une attente de sensations fortes. C’est une obligation d’avoir ce roller coaster. »

Plus vite, plus haut, plus à l’envers

Bien sûr, le Parc Astérix ne pouvait pas fermer son attraction star trop longtemps (six mois de travaux) et ne voulait pas non plus la révolutionner. Pourtant, il compte bien attirer un nouveau public, ou faire revenir d’anciens visiteurs, grâce à cette réhabilitation. « En termes d’attractivité, rien ne vaut une nouvelle attraction. Mais avec un Tonnerre de Zeus 2, on pense que l’effet de curiosité sera très fort. Pour l’instant, il y a beaucoup de monde mais c’est aussi lié à deux ans de fermetures et restrictions. Les gens se sont empêchés de venir et là, ils se rattrapent… »

Quant à savoir si les visiteurs réclament des clusters toujours plus rapides et impressionnants, bien malin qui peut répondre. « Il n’y a pas de demandes explicites là-dessus, reconnaît Damien Thibault. Et on pourrait croire qu’on tombe un peu dans un piège du « toujours plus » avec ce genre de réhabilitation. Mais avec un roller coaster en bois, de toute façon, on a besoin de l’entretenir régulièrement. Alors autant l’améliorer non ? »

Pour rester au goût du jour, un wagon en sens inverse a même été ajouté, pour les plus téméraires. En revanche, Tonnerre de Zeus 2 n’a pas cédé à l’autre grande tendance du moment : la scénarisation de la file d’attente. La plupart des nouvelles attractions font patienter les visiteurs (pour Tonnerre de Zeus, ça peut monter facilement à une heure d’attente…) avec des saynètes et des décors sur le thème du manège. « Ce n’était pas possible avec le Tonnerre de Zeus qui n’a pas vraiment de storyline, argumente Damien Thibault. Les gens ont aussi une habitude. Pour cette attraction, les bruits et les cris des gens dans le train suffisent à créer l’atmosphère… »

On achève bien les roller coaster

Même sans parler de cette réhabilitation qui devrait allonger sa durée de vie, Tonnerre de Zeus, créé en 1997, est déjà un vétéran. Au point de mourir un jour ? « On ne l’envisage pas pour le moment, rigole Damien Thibault. C’est très rare qu’on abandonne une attraction. Au Parc Astérix ça a été le cas du Transdemonium qui demandait beaucoup de maintenance et dont les retours étaient assez mauvais. On l’a fermé et jeté. »

Si un jour Tonnerre de Zeus venait à subir le même sort, il y a peu de chance que ses planches finissent dans des cheminées. « Il y a un gros marché de l’occasion dans le milieu des parcs d’attractions, précise Damien Thibault. On refait les décors, on modifie la taille pour que ça s’adapte au nouveau site… Tous les parcs ne sont pas tenus, comme le Parc Astérix, d’innover sans cesse. »

Pour le Tonnerre de Zeus 3, en 2050, on mise sur une petite culotte verte du dieu grec.


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