Pour sa maison de vacances, Roberto perçoit le potentiel de ces deux propriétés mitoyennes ceintes de hauts murs dans un village près de la mer. Il est séduit par ces modestes habitations en tuf, la pierre poreuse locale patinée par le soleil, le vent, le sel. Une succession de blocs édifiés au début du XXe siècle selon la tradition avec de hauts plafonds en ogive et une porte pour seule ouverture.
« J’ai sillonné les Pouilles pendant des années à la recherche de l’endroit idéal.”
Une maison traditionnelle des Pouilles modernisée
Son projet : créer une atmosphère dedans-dehors, entre la lumière éclatante à l’extérieur et la fraîcheur de la maison. Il profite des cours intérieures qu’il relie et couvre de graviers pour une déambulation naturelle. Côté diurne, une cuisine extérieure avec une grande table en bois sous des canisses de bambou, une banquette maçonnée le long d’un mur d’enceinte et des lits de plage disséminés à l’ombre des orangers et jusque sur les toits-terrasses, où quelque nuit dormir à la belle étoile. À l’intérieur, une cuisine spacieuse organisée autour d’un comptoir de marchand de primeurs qu’il a redessiné, un salon et une vaste salle de bains.
Côté nuit, des chambres d’un esprit monacal et des salles de bains hautes comme des cathédrales. “Je voulais conserver les volumes intacts, ne pas fragmenter ni encombrer les pièces. Le confort, ici, c’est l’espace et la lumière.” Et à la nuit tombée, il improvise des projections de films sur l’un des murs extérieurs, auxquelles sont conviés les habitants du quartier. Un “Cinema Paradiso” à ciel ouvert, comme autrefois sur les places des villages.
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Une cour intérieure solaire
Côté “nuit”, la cour recouverte de gravier semble un long couloir à ciel ouvert éclairé par les lanternes de village récupérées et restaurées. Chaises “Star”, Emu.
Le salon blanc avec une touche de couleur
Le salon, avec son sol en terrazzo rose et noir d’origine, garde la fraîcheur en été et se réchauffe grâce à la cheminée en hiver. Canapé “Loll” couvert de tissu “Tweed Rice”, Gervasoni. Table basse créée sur place en marbre rose du Portugal. Vase en verre soufflé, Dior. Au mur, triptyque acrylique sur toile “Blue Splash”, œuvre du maître des lieux.
Une grande cuisine modernisée
La cuisine est le cœur de la maison où prendre l’apéritif tout en préparant un repas autour du comptoir de marchand de primeurs en noyer massif patiné en vert, dessiné par Roberto et réalisé sur mesure par la menuiserie Pasquale De Solda. Le plan de travail et la crédence ont été fabriqués sur place en marbre Verde Alpi. Plafond en ogive “en étoile” et sol en terrazzo d’origine.
Une chambre avec des voutes
Dans l’une des chambres, le sol en carreaux de ciment a été conservé. Comme dans toutes les pièces, une bande de terrazzo a été créée pour donner l’effet d’un tapis. Tête de lit et table-étagère réalisées sur mesure par la menuiserie Pasquale De Solda selon le dessin du maître des lieux. Tableaux, huiles sur toile du peintre Fabio Aguzzi. Linge de lit confectionné sur mesure, Ateliers Intrecci. Plaid en cachemire et soie, Brun de Vian-Tiran.
Une grande salle de bains avec douche à l’italienne
Des salles de bains grandes comme des chambres. Dans toutes les pièces, les sols de terrazzo d’origine ont été conservés, encadrés de contours de terrazzo gris pour créer un effet de tapis.
Une chambre monacale avec des placards creusés dans la pierre
Un esprit monacal règne dans les chambres. Pour conserver les volumes intacts et laisser l’espace le plus libre possible, des rangements ont été créés dans l’épaisseur des murs, dont les portes sont en métal perforé comme des triptyques, ce qui évite l’effet “placard”. Couverture en mohair, Brun de Vian-Tiran. Étamine, Alexandre Turpault.
Une salle de bains immaculée ou presque
Dans la chambre, une échelle de grenier vermoulue trouvée sur place. Dessus, plaid en lin et viscose, Misia Paris. Chapeau, Filù Hats. La salle de bains s’organise autour de la baignoire. Robinetterie “ZC8”, Zanetti Chini.
Une salle de bains avec des carreaux de ciment d’origine
À chaque chambre sa salle de bains. Meuble-vasque, réalisé sur mesure par la menuiserie Pasquale De Solda. Robinetterie “ZC8”, Zanetti Chini. Linge de toilette sur mesure, Ateliers Intrecci.
Une façade de la maison en tuf
La glycine naissante grimpe le long des murs de l’habitation, blanchis, à l’exclusion d’une bande laissée volontairement en haut pour montrer le tuf, la pierre locale caractéristique des constructions du Salento, et rappeler l’histoire de la maison. La gouttière créée dans la pierre permet de recueillir les eaux pluviales pour irriguer le jardin, tandis que l’escalier d’origine restauré et peint en gris conduit aux toits-terrasses. Chaise “Star”, Emu.
Un coin repas aménagé sous une pergola en canisses de bambou
Déjeuner à l’ombre des canisses de bambou et du camphre autour de la longue table en bois blanchi, fabriquée par la menuiserie Pasquale De Solda, selon le modèle iconique “1123XB” d’Enzo Mari, avec des planches de chantier récupérées sur place. Chaises “Star”, Emu. Vases siciliens de Caltagirone en forme de têtes de Maures en céramique blanche mate. Assiettes en faïence, collection Déesses, croisière 2022, Dior, en édition limitée.
Le jardin odorant de la maison
Le jardin est éclairé par des lanternes anciennes de village du Salento restaurées. Sous les orangers aux troncs blanchis prolifère la mauve sauvage.
Une belle terrasse pour profiter du soleil de Salento
La cour-jardin, au sol de gravier blond, a été pensée pour le farniente idéal : les lits de plage de Forte dei Marmi s’alignent à l’ombre pour la sieste, tandis que le haut mur devient un écran où projeter des films, la nuit venue. Banquette maçonnée recouverte de matelas et de coussins confectionnés sur mesure par l’atelier Morciano, tables basses et vases en terre cuite vernissée du Fornace Indino.
Le toit-terrasse aménagé pour farnienter
Une sieste au soleil sur le toit, sur le lit de plage de Forte dei Marmi. Plaid, Brun de Vian-Tiran.
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Reportage : Virginie Lucy-Duboscq
Photo : Didier Delmas
Texte : Agathe Debloos
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