Le patron des sénateurs LR, Bruno Retailleau, a accordé une interview au JDD ce dimanche 17 juillet. Il est notamment revenu sur l’un des projets d’Emmanuel Macron qui le fait clairement grincer des dents.

« C’est une mauvaise idée. » Bruno Retailleau ne mâche pas ses mots quand on lui demande de commenter le projet d’Emmanuel Macron de lancer « dès la fin de l’été » un Conseil national de la refondation. « Ça fait partie des bidules macroniens pour contourner et affaiblir le Parlement », a tranché le président du groupe LR au Sénat ce dimanche 17 juillet dans les colonnes du JDD. « C’est la raison pour laquelle mon groupe au Sénat n’y siègera pas », a-t-il affirmé. Bruno Retailleau ne compte pas se faire voler la vedette alors que la majorité présidentielle relative à l’Assemblée semble placer le Sénat en première ligne, en position de force. « On ne se situera pas par rapport au gouvernement, mais par rapport à l’intérêt du pays », a prévient-il dans les colonnes de l’hebdomadaire.

« Comme depuis cinq ans : nous avons voté plus de projets de loi que nous n’en avons rejetés, mais toujours après qu’ils ont été modifiés », a-t-il annoncé, précisant qu’ils pratiquaient « déjà le texte par texte ». « La nouvelle donne politique nous obligera à trouver des accords entre chambres du Parlement, en commission mixte paritaire, où Les Républicains seront en position de force », a poursuivi Bruno Retailleau. Avant de se réjouir ainsi : « Le Sénat va peser dans la fabrique de la loi. » Mais ça, c’est sans compter sur le Conseil national de la refondation (CNR) si cher à Emmanuel Macron.

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Le Conseil national de la refondation, voulu par Emmanuel Macron, "n'est pas un désaveu du Parlement", assure @OlivierVeran. Son principe sera "de partager les bons diagnostics" pour "proposer des solutions dans le cadre programmatique du président". #le79Inter pic.twitter.com/8I6fSS12PU

Un « nouveau machin »

Toutefois, le gouvernement tient à rassurer. Le Conseil national de la refondation « n’est pas un désaveu du Parlement », avait assuré Olivier Véran sur France Inter le 8 juin. Son principe sera « de partager les bons diagnostics » pour « proposer des solutions dans le cadre programmatique du président », avait expliqué celui qui était encore en charge des relations avec le Parlement. Mais qui y aura-t-il dans ce CNR ? « L’ensemble des parties prenantes de notre pays – je pense évidemment aux partis politiques, mais je pense aussi aux organisations syndicales, je pense aux associations, je pense aux forces vives, à ces parties prenantes. Je pense aux élus locaux, évidemment, des territoires qui ont aussi été mentionnés », avait répondu Olivia Grégoire, alors porte-parole du gouvernement. Un Conseil pas encore créé, mais déjà très critiqué. « Un nouveau machin » pour le politologue de franceinfo Clément Viktorovitch. Entre « machin » et « bidule », Emmanuel Macron risque de mettre du temps à imposer son CNR.

Article écrit en collaboration avec 6Medias

Crédits photos : Eliot Blondet / Pool / Bestimage

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