La docteure Caitlin Bernard, exerçant dans l’Indiana (États-Unis), a permis à une fillette de 10 ans d’avorter, après être tombée enceinte de son violeur. Le 14 juillet 2022, les autorités de l’Indiana ont annoncé enquêter sur la gynécologue obstétricienne, menaçant de révoquer « sa licence professionnelle. »

Les Américaines fuient leur État pour avorter

Le récit de cette fillette de dix ans, violée et enceinte de six semaines et trois jours de son violeur, ne pouvant plus avorter dans son État, a fait le tour du globe. Elle est devenue le symbole des conséquences concrètes de l’annulation de Roe v. Wade et de la remise en question du droit à l’avortement aux États-Unis.  

À la suite de la décision de la Cour suprême le 24 juin 2022, l’Ohio, d’où la jeune fille est originaire, a fait entrer en vigueur une loi interdisant d’avorter après six semaines de grossesse. La jeune fille étant à six semaines et trois jours, un confrère de l’Ohio contacte le Dr Bernard qui traite les enfants victimes de maltraitance dans l’Indiana, pour lui venir en aide.

L’avortement est encore permis dans l’Indiana qui n’a pas encore légiféré sur la question, mais l’État est dirigé par une majorité républicaine et conservatrice, farouchement opposée à l’avortement, et qui pourrait bientôt l’interdire comme de nombreux autres États américains.

L’obstétricienne menacée par les autorités

Le procureur général de l’Indiana, Todd Rokita, s’est insurgé du comportement de Caitlin Bernard. Il l’a accusée de ne pas avoir respecté la loi locale sur la pédophilie en ne signalant pas aux autorités le dossier de la fillette. 

Todd Rokita a ainsi exprimé son mécontentement sur la chaîne Fox News. « Nous avons cette militante pro-avortement, qui se prétend docteure, et est connue pour ne pas effectuer les signalements requis », a-t-il commencé. « Donc, nous rassemblons les informations, les preuves, et nous allons nous battre jusqu’au bout. »

Il a ensuite menacé de révoquer sa licence professionnelle, « si elle n’a pas informé les autorités ».

Elle n’a enfreint aucune loi.

Le procureur général s’en est ensuite pris à la politique migratoire de Joe Biden. Le violeur de la fillette, arrêté mardi 12 juillet 2022, est un immigré guatémaltèque en situation irrégulière. « Cette situation horrible a été causée par des marxistes, des socialistes et ceux à la Maison Blanche qui plaident pour une frontière sans loi », soutient-il.

Pas une seule fois, le magistrat ne mentionne les conséquences de l’annulation de l’avortement qui a obligé la fillette de 10 ans à voyager dans un autre État pour avorter après un viol.

L’avocate de la docteure, Me Kathleen Delaney, a assuré que sa cliente avait « suivi toutes les politiques, procédures et réglementations pertinentes dans cette affaire, comme elle le fait chaque jour pour fournir les meilleurs soins possibles à ses patients », cite le New York Times. « Elle n’a enfreint aucune loi, y compris les lois sur la confidentialité des patients, et elle n’a pas été sanctionnée par son employeur. » 

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