Jean-Christophe Combe, nouveau ministre des Solidarités, a annoncé lundi 11 juillet 2022 avoir saisi l’inspection générale des affaires sociales (Igas), après la mort par empoisonnement d’une fillette de 11 mois le 22 juin dernier dans une crèche du groupe People & Baby à Lyon (Rhône).
L’employée mise en cause a reconnu avoir « aspergé, puis fait ingérer un produit caustique » – du Destop WC – au bébé car elle était « excédée par les pleurs de l’enfant », informait le parquet de Lyon vendredi 24 juin, relayé par 20 Minutes. Le lendemain, cette femme de 27 ans a été écrouée.
La mission de l’inspection générale des affaires sociales
La mission de l’Igas, réclamée par le ministre, a pour visée d’apporter « rapidement des éclaircissements quant aux facteurs qui, dans cette crèche, dans ce réseau, ou dans le cadre général des modes d’accueil, auraient pu concourir à l’installation de situations de danger ou de maltraitance », détaille le ministère, cité par l’Agence France-Presse (AFP), elle-même reprise par TF1, entre autres.
Jean-Christophe Combe « discutera rapidement des évolutions réglementaires susceptibles d’être mises en œuvre dès l’automne » 2022.
Depuis début juillet et pour trois mois, cette crèche lyonnaise est fermée administrativement, à la demande de la préfecture, qui explique : « Durant cette période, une enquête administrative sera diligentée par la Métropole de Lyon afin de vérifier que les conditions de fonctionnement de l’établissement sont conformes aux dispositions législatives et réglementaires et garantissent le respect de la santé, physique ou mentale ou l’éducation des enfants accueillis ».
Plainte pour maltraitance dans une autre crèche du groupe
Ce mardi 12 juillet au matin, au lendemain de l’annonce du ministre des Solidarités, France Info révèle que le groupe privé People & Baby (700 établissements en France) est visé par une plainte pour des faits présumés de maltraitance au sein de l’une de ses crèches, aux Mureaux cette fois, dans les Yvelines.
Une mère accuse une employée de cet établissement d’avoir violemment secoué devant elle son petit garçon de deux ans et quatre mois, le 10 juin dernier, certificat médical à cette date pour preuve.
Je vois une (…) professionnelle les deux mains sur les épaules de mon fils en train de le secouer et mon fils en pleurs, tétanisé.
« Je vois une (…) professionnelle les deux mains sur les épaules de mon fils en train de le secouer et mon fils en pleurs, tétanisé », témoigne-t-elle, auprès de France Info.
« Face à l’absence de réaction du groupe », qu’elle assure avoir contacté à plusieurs reprises après cet épisode de violence, cette habitante des Mureaux a déposé plainte le 6 juillet pour « violence aggravée par deux circonstances suivie d’incapacité n’excédant pas huit jours », mais aussi pour « faux : altération frauduleuse de la vérité dans un écrit ».
Non respect des taux légaux d’encadrement
La femme, qui a retiré son fils de cet établissement dès le 10 juin, explique dans sa plainte consultée par France Info avoir fait un signalement à la Protection maternelle et infantile (PMI) de Versailles « sur tous les dysfonctionnements de cette crèche » « et les problèmes de sous-effectifs ».
Auprès de LyonMag, Leïla, une infirmière libérale, qui avait placé sa fille d’aujourd’hui 7 mois dans une crèche lyonnaise du groupe avant de la retire, évoque aussi le non respect des taux légaux d’encadrement. La loi limite à 5 le nombre d’enfants non-marchant par éducateur. Mais l’infirmière a constaté à plusieurs reprises dans sa crèche qu’il n’y avait qu’une seule employée pour gérer 15 petits enfants.
« Les enfants pleuraient toute la journée, les employées semblaient à bout de nerfs et complètement dépassées », raconte encore cette femme au média local.
Quelques jours après l’affaire du bébé sciemment empoisonné, LyonMag a aussi révélé qu’une « plainte pour coups et blessures sur un enfant de 4 mois » avait déjà été déposée contre un autre établissement lyonnais du groupe (32 établissement dans le Rhône), le 9 décembre 2021 par des parents.
Émilie et Steeve Grégoire ont constaté des ecchymoses, des grosses traces rouges sur le visage de leur petite fille, Louise.
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