- L’Office national des forêts organise la 4e édition de son festival Branche et ciné.
- L’idée, diffuser une sélection de films, de nuit, dans les forêts domaniales des Hauts-de-France, d’Île-de-France et de Normandie.
- Le « Projet Blair Witch » est le premier film d’horreur projeté dans le cadre de ce festival.
Promenons-nous dans les bois. La plupart des personnes qui n’ont pas de cadavres à faire disparaître ne traînent pas dans la forêt en pleine nuit. Lieux de balade bucoliques prisés par les familles le dimanche après-midi, les sous-bois ont vite fait de devenir flippants une fois le soleil couché. C’est pourtant aux confins des forêts domaniales de Raismes et de Saint-Amand, par une nuit sans lune, que 20 Minutes et 200 autres âmes perdues se sont jetés dans les griffes de l’effrayante et insaisissable sorcière de Blair.
Rendez-vous était donné, jeudi, à 22h30, à des coordonnées GPS matérialisant un point au milieu de la forêt de Raismes, dans le Nord. Alors que nous arrivons à la croisée de chemins à peine carrossables que seules les personnes égarées empruntent, un homme en vert surgit de nulle part et nous accueille fort courtoisement. C’est un fonctionnaire de l’Office national des forêts (ONF). Il nous indique de suivre une autre route cabossée au bout de laquelle il nous faudra abandonner notre véhicule et poursuivre à pied. Les indications d’un autre salarié de l’ONF nous orientent vers un chemin boueux qu’il nous faudra dévaler pour, enfin, débouler dans vaste une clairière. Au fond, trône un gigantesque écran devant lequel sont disposées des rangées de transats.
« Ce sera notre premier film d’horreur »
« Nous sommes sur le site d’une ancienne cabane de chasse qui a brûlé dans des conditions suspectes. L’endroit idéal pour le film que nous allons projeter ce soir », nous lance Elise Michaud de l’ONF. Le film en question, c’est le « Projet Blair witch », un long métrage d’horreur américain de Daniel Myrick et Eduardo Sanchez, sorti en 1999, qui a deux particularités : il se déroule presque essentiellement dans une forêt et a été entièrement tourné en caméra subjective. « J’ai insisté pour qu’il soit à l’affiche du festival Branche et ciné, ce sera notre premier film d’horreur », poursuit la fonctionnaire. Pari gagnant, les 200 places ayant été réservées en trois jours seulement.
Ce festival est tout jeune puisqu’il n’en est qu’à sa 4e édition. « C’est le seul et unique en France organisé par un établissement public et mis en œuvre par des fonctionnaires de l’ONF dont ce n’est absolument pas le métier », explique Guillaume Bénaily, archéologue à l’ONF et directeur du festival. Cette année, ce sont 22 films qui seront projetés « en condition cinéma » sur de grands écrans dans une quinzaine de sites des forêts domaniales des Hauts-de-France, d’Île-de-France et de Normandie. Pour la programmation, il y en a pour tous les goûts, le seul impératif étant le « rapport à la forêt ». Et pour le coup, « The Blair witch project » tombe pile dedans.
Outre la volonté de divertir gratuitement les spectateurs, l’ONF place aussi ses billes. « L’idée derrière ce festival est de sensibiliser les gens à nos missions, de leur offrir une expérience en découvrant la forêt autrement. La nuit, c’est un autre visage qu’elle montre », insiste Guillaume Bénaily. Les cris de bêtes, la brume qui s’évapore du sol trempé de pluie, le bruissement des feuilles… Jeudi, nous avons vécu de manière un peu trop immersive les mésaventures des trois étudiants pourchassés par la sorcière de Blair même si, a priori, aucun spectateur n’a disparu ce soir-là. Alors, si vous ne craignez pas de vous balader dans les bois la nuit, le festival se poursuit jusqu’au 9 juillet. Réservez vos places sur le site de l’ONF.
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