Pour le premier soir du Fnac Live Paris, mercredi 29 juin, plus de 25 000 personnes sont réunies sur le parvis de l’Hôtel de Ville de Paris pour chanter et danser sur de la pop francophone. L’ambiance, au rendez-vous, est montée crescendo jusqu’au concert explosif de Clara Luciani, ravie « de célébrer le retour à la vie et la fête ». Venu d’ici et d’ailleurs, le public intergénérationnel était en osmose avec les vibrations pop électro des sept artistes de la scène du parvis : Lonny, P.R2B, Chiloo, Jacques, Rouquine, L’Impératrice et Clara Luciani. A l’intérieur de la mairie, deux concerts plus calmes se sont également tenus avec Jane Birkin et Keren Ann & Quatuor Debussy.
Pensée avec soin par Nicolas Preschey et la directrice du festival Estelle Flavet, la programmation « raconte des histoires sur trois soirs ». L’objectif est, pour les organisateurs, de dévoiler au public différentes esthétiques d’une thématique musicale chaque soir. Mercredi, le festival a choisi de présenter « une balade au coeur de la pop moderne, allant de la folk avec Lonny, en passant par une relecture de la chanson française avec Jacques, à la pop-électro avec L’Impératrice », explique Nicolas Preschey.
L’énergie de Jacques et le groupe Rouquine
C’est d’abord Jacques, sa tonsure singulière et sa musique transversale qui étonne avec des samples électro surprenants, réalisés à partir de sons du quotidiens : portes qui claquent, oiseau qui chantent, enfants qui rient et touches de clavier…Les cinq premières minutes de son live, l’artiste présente la particularité de son travail avec des images projetées à l’écran. Pendant ses chansons, il n’hésite pas à improviser son chantier musical, tapant tour à tour sur un escabeau ou une règle de maçon. Après un début de concert timide, Jacques avoue « On a jamais été sur une aussi grande scène. On n’est pas habitués. » Mais l’artiste réussit à imposer son style et amener le public dans son univers. Laurent, cinquantenaire, s’est laissé convaincre : « A la base, j’étais venu voir Clara Luciani, mais j’ai vraiment beaucoup apprécié la performance de Jacques », dit-il, accoudé aux barrières face à la scène.
A 21 heures, le groupe Rouquine prend le relais pour seulement vingt minutes de concert. Le duo, vainqueur de l’émission The Artist en 2021, joue quelques morceaux de pop-électro : Mortel, Première fois, Samouraï et L’amour à l’aveugle, chanson « adaptée d’une nouvelle de Boris Vian » au refrain érotique : « Dans le brouillard, on fait l’amour. » Les interprètes Sébastien Rousselet et Nino Vella prolongent la joyeuse ambiance de la soirée avec des airs qui annoncent déjà le nu-disco de L’Impératrice.
#FnacLiveParis | Un duo insolite pour une pop électro tout aussi inattendue, ça vous dit ? #Rouquine donne tout sur la scène du Parvis ! pic.twitter.com/fMOmm4Q8rU
Performances endiablées avec L’Impératrice et Clara Luciani
L’arrivée de L’Impératrice met le feu aux poudres. Le groupe de six artistes aux tenues orangées et rétros fait vibrer le parvis de l’Hôtel de Ville avec un show cosmique et sensuel aux sonorités nu-disco et électro. Dans une atmosphère de légèreté impériale et hors du temps, les musiciens, accompagnés de la douce voix de Flore Benguigui, performent plusieurs titres groovy : Off to the Side, Anomalie Bleue, Peur des filles et encore l’incontournable Agitations Tropicales.
« Ces musiciens sont trop cool » s’écrie un fan, bien que la bassiste du groupe, David Gaugué, manque à l’appel. Le musicien Romain Berguin le remplace exceptionnellement : « Romain a eu pour défi fou d’apprendre toutes les parties de basses en 24 heures chrono et sans répétition », mentionne la chanteuse. Pari gagné avec brio. « Le concert était vraiment bien, les musiciens sont super forts. Il y avait une très belle énergie », témoignent Nina et Anna, deux amies, la vingtaine. Cécila, elle, est venue avec sa fille de 11 ans spécialement pour voir « les deux derniers concerts de la soirée ». Et si la fillette avoue avoir adoré L’Impératrice, c’est aussi « parce que la chanteuse est jolie », glisse sa mère en riant.
C’est désormais au tour de la très attendue Clara Luciani de monter sur scène. A son arrivée, la foule s’égosille de joie. « C’est mon rêve de la voir en concert », confie Lola, jeune lycéenne. Et de la voir gratuitement, c’est magique. » La performance de la chanteuse, très à l’aise et proche du public, est largement appréciée. « C’est une bête de scène », commente Fabien. « Clara je t’aime ! » lance encore un autre fan. La majorité des festivaliers connaissent d’ailleurs les paroles de ses plus grands titres, Le Reste, La Grenade et Amour toujours, sur le bout des doigts. « Ce soir on fait trembler l’Hôtel de Ville », s’enthousiasme Clara Luciani. Et c’est peu dire : à l’approche des douze coups de minuit, les spectateurs dansent encore, entre les effluves de sueur et d’alcool, sur les paroles envoûtantes de la nouvelle reine de la pop française.
Accès à la culture et soutien aux artistes
« Je suis venu parce que c’était gratuit et que j’avais envie de faire la tête », révèle Stéphane, 31 ans. « On est venus pour faire l’afterwork ici, on ne savait même pas quels artistes il y aurait », indiquent à leur tour Romain et Yusuf.
L’accès gratuit au festival est l’une des missions que se sont donné les organisateurs du Fnac Live Paris. « Avec ce festival, on veut offrir un accès à la culture pour tous, et jouer le rôle de tremplin en faisant la promotion de nouvelles têtes qui, on l’espère, feront la musique des prochaines années », explique Estelle Flavet.
Le festival se poursuit jusqu’au vendredi 1er juillet, avec une grande sélection d’artistes : Aloïse Sauvage, Pierre de Maere ou encore Bianca Costa et Terrenoire.
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