Ah, souffler, prendre le large loin des soucis ! Mais comment mettre en place des relais quand on s’occupe au quotidien d’un proche dépendant ? Voici quelques pistes pour s’absenter sans stresser.
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Accueil temporaire : en Ehpad ou en famille
La plupart des Ehpad proposent des places d’accueil temporaire. La formule permet de tester des établissements près de chez soi : idéal pour préparer une future admission permanente ou solliciter ensuite un accueil régulier, par exemple un jour par semaine. Vous pouvez aussi chercher une famille d’accueil (10 000 en France) : elles acceptent souvent des résidents ponctuels. Votre proche sera logé dans une chambre d’au moins neuf mètres carrés et traité comme un habitant de la maison.
Qui contacter ? Recherchez un Ehpad sur pour-les-personnes-agees.gouv.fr, demandez des conseils à une « plateforme de répit » (annuaire sur le même site), ou toquez directement à la porte d’établissements proches (même dossier que pour une admission permanente). Pour l’accueil familial, renseignez-vous au CCAS* ou consultez les annonces sur famidac.com.
Combien ça coûte ? En Ehpad, prévoir 82 € par jour en moyenne pour l’hébergement (dès 55 € en province dans le public, mais jusqu’à 200 € dans le privé en région parisienne), plus un forfait dépendance de 6 à 25 € selon l’état de santé de votre proche. En accueil familial, on règle les frais via le « Cesu accueil familial » : 1 200 à 1 800 € mensuels selon le niveau de dépendance, le logement et les ressources de l’hébergé. Si votre proche perçoit l’allocation personnalisée d’autonomie (APA) à domicile, celle-ci peut couvrir une partie du coût en établissement ou chez un accueillant : présentez la requête à l’équipe médico-sociale du département. Si le plafond du plan d’aide est déjà atteint et si vous êtes indispensable au maintien à domicile de votre proche, demandez une « rallonge » de 510 € annuels pour financer un hébergement temporaire et vous absenter (« droit au répit »). Le reste à charge donne enfin droit à une réduction d’impôt de 25 % des dépenses, de 2 500 € maximum.
Prestation de services : des aides sur mesure
De nombreuses sociétés emploient des auxiliaires de vie (ménage, courses, préparation de repas, sorties) et des aides-soignants (lever, coucher, habillement, douche, toilette) qui peuvent assurer divers services facturés à l’heure : Adhap, Apef, Age d’Or Services, Auxiliadom, Axeo Services, Azaé, Domidom, 02 Care Services, Petit-fils, etc. Pour un coup de main ponctuel, recourir à un tel prestataire évite de gérer un contrat et assure un remplacement en cas d’absence.
Qui contacter ? Demandez au CLIC ou au CCAS* les coordonnées de prestataires ou consultez l’annuaire de pour-les-personnes-agées.gouv.fr ou de Maboussoleaidants.fr. « Mieux vaut débuter ses recherches deux mois avant de s’absenter, mais nous effectuons parfois des devis le lundi pour commencer le mercredi », rassure Martine Schmitt, de l’Apef. « Soyez présent lors des premières visites pour tranquilliser votre proche. »
Combien ça coûte ? Des frais de dossier de 20 à 50 €, puis 26 à 28 € de l’heure, soit 13 ou 14 € de reste à charge puisque le tout est éligible au crédit d’impôt de 50 % pour l’emploi à domicile (directement déduit de la facture depuis avril si on accepte le prélèvement automatique). Un devis est obligatoire au-delà de 100 € par mois : comparez avant de signer.
Portage de repas : simple et bon marché
Chaque jour, 100 000 à 150 000 repas sont livrés à domicile ! Pas étonnant, car ce service est peu onéreux, facile à mettre en place, et fait d’une pierre trois coups. « Il garantit un repas complet et équilibré, évite de faire les courses, et assure une visite régulière à domicile, s’enthousiasme Paul Tronchon, de Saveurs et Vie. Commandez des repas à l’essai pour tester et vérifier le sérieux des livreurs, et une fois le prestataire choisi, soyez présent lors des premières distributions pour vérifier que tout se passe bien. » Les repas sont livrés deux à cinq fois par semaine, et peuvent parfois être modulés selon les goûts ou les régimes.
Qui contacter ? La mairie : la plupart des municipalités proposent un portage de repas, à des tarifs modulés selon les ressources (pour les plus modestes, ce service est couvert par l’aide-ménagère du département). Un peu moins de la moitié des communes disposent de leur propre restauration collective, les autres nouent des partenariats avec des sociétés. Vous pouvez aussi appeler un acteur connu comme Saveurs et Vie (10 000 repas par jour livrés via 200 veilleurs-livreurs ou La Poste).
Combien ça coûte ? Entre 9 et 16 € par repas, livraison incluse, avec des forfaits selon le nombre de repas et la durée (par exemple 19 €/jour pour le déjeuner et le dîner pour trois semaines chez Saveurs et vie, soit 13,21 € après crédit d’impôt). Le coût de livraison – environ 30 % du prix – est en effet éligible au crédit d’impôt de 50 % pour l’emploi à domicile.
Le « baluchonnage », une idée nouvelle pour les plus dépendants
Votre parent a besoin d’une présence permanente ? Envisagez le « baluchonnage » – une aide à domicile temporaire. Autorisée sous forme expérimentale en France – et disponible dans 18 départements –, cette pratique vient du Québec : « un baluchonneur – formé par un service d’aide à domicile – vient s’installer pendant au moins trois jours pour assurer sa présence et son assistance à chaque instant », résume Rachel Petitprez, directrice de Baluchon France.
Qui contacter ? Baluchon France, au 07 85 40 70 84 ou via [email protected] (baluchonfrance.com)
Combien ça coûte ? Cher, puisque toutes les heures, y compris la nuit, sont facturées 25 à 28 € (avant réduction d’impôt de 50 %). France Baluchon peut vous épauler pour dénicher un financement, notamment de votre organisme de retraite complémentaire (AG2R ou Malakoff Humanis prennent en charge l’essentiel de la facture de leurs affiliés, dans la limite de 2 000 € annuels, le temps de l’expérimentation). Certains conseils généraux, comme celui du Vaucluse, prévoient aussi une dotation pour ceux qui testent ce dispositif.
* Centre local d’information et de coordination et Centre communal d’action sociale.
Merci à nos experts, Rachel Petitprez, directrice de Baluchon France, Martine Schmitt, gérante de l’agence APEF de Bagnols-sur-Cèze et Paul Tronchon, fondateur de Saveurs et Vie.
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